Haïti: Le président René Préval a eu une conversation téléphonique vendredi avec le rédacteur en chef du Nouvelliste, Frantz Duval. Le président voulait s'enquérir des nouvelles du journal, suite à la publication de l'article « Faire taire la presse ». Au cours de leur entretien, Duval a rassuré le président que Le Nouvelliste ne pense pas que les poursuites judiciaires qui lui sont intentées aient un quelconque lien avec une action de son gouvernement.
La conversation qui a duré moins d'une dizaine de minutes s'est terminée par la promesse du président Préval d'accorder une interview exclusive au Nouvelliste pour respecter une promesse fort ancienne.
Dans une tribune à la "Une" du journal publiée le 1er septembre, le rédacteur en chef du Nouvelliste avait fait état de menaces transformées en une série d'assignations en justice contre les principaux responsables du journal, après la publication des informations sur des détournements de fonds destinés à soutenir les écoles de Saint-Marc qui ont accueilli des élèves déplacés après le séisme du 12 janvier.
Pour le moment, les principaux concernés gardent le silence sur le dossier, et personne ne veut parler pour éclairer la lanterne de la population ni de la presse sur les détails de ce programme mis en question par des directeurs d'écoles de Saint-Marc.
« A la base de cette affaire, il y a un problème de communication qui concerne toutes les ONG et tous les bailleurs de fonds. Pour la majorité des projets en exécution en Haïti, on ne sait pas qui fait quoi et pour quel montant. Cela prête à des équivoques et à des attentes qui peuvent conduire à des écarts. On ne peut cependant pas demander à la presse de se taire», estime Duval.
« Toute atteinte à la liberté de la presse est grave, quelle que soit la forme que les censeurs adoptent. Au Nouvelliste, sans être ébranlé dans la conviction d'avoir fait que notre travail, nous prenons cette affaire très au sérieux. Tous les médias et tous les journalistes doivent être en alerte, car une assignation peut faire autant, sinon plus de mal que les balles. D'autant que tous les médias sont visés dans cette affaire», a indiqué Frantz Duval, interrogé depuis la Floride où il se trouve actuellement.
« Je demande aux associations de médias, aux associations de journalistes et aux confrères de la presse de donner le plus large écho à ce qui se passe à Saint-Marc en général, et dans cette affaire en particulier. Se ti bouton ki menen maleng », estime le rédacteur en chef du Nouvelliste.
Pour le moment, Le Nouvelliste cherche à comprendre les motivations cachées derrière ces assignations, qui sont une première dans l'histoire de la presse des dernières décennies, surtout pour le motif évoqué.
« Est-ce des motivations économiques ou d'autres motifs qui alimentent cette série d'actions en justice contre Le Nouvelliste ? Est-ce le désir de mettre fin à une trop longue période de détente entre la presse et le reste de la société qui s'exprime ? Est-ce une campagne sournoise d'intimidation qui commence ? Il est trop tôt pour le savoir. Mais en remontant le lit de la rivière, on découvrira un jour la source de ces assauts », a écrit à la "Une" Frantz Duval le 1er septembre.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83220&PubDate=2010-09-03
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 4 septembre 2010
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