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dimanche 19 septembre 2010

Libération des 40 femmes

Elles ont toutes été libérées sans conditions jeudi soir. Leur arrestation était une vaste plaisanterie de mauvais goût, d'après la coordonnatrice générale de Enfo Fanm, Clorinde Zéphir. Elle exige des poursuites judiciaires contre les policiers qui ont mené l'opération de lundi 13 septembre et procédé à l'arrestation de ces 40 prostituées dans l'aire du Champ de Mars à Port-au-Prince.
Au sous-commissariat depolice de Salomon
avant leur libération (Photo: Robenson Geffrard)
Haïti: Au terme d'une journée d'intenses discussions avec le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Harrycidas Auguste, les responsables de l'organisation de défense des droits des femmes, Enfo Fanm, ont eu gain de cause. Toutes les 40 femmes prostituées arrêtées par la police pour atteinte à la pudeur ont été libérées jeudi soir, si l'on croit les déclarations de la principale dirigeante de cet organisme féministe, Clorinde Zéphir. « Leur arrestation était au fait une vaste plaisanterie de mauvais goût », a-t-elle déclaré au Nouvelliste.
« Ces femmes ont été entassées comme des sardines dans un cachot au parquet de Port-au-Prince, a-t-elle dénoncé. Dans un premier temps, le commissaire du gouvernement Harrycidas Auguste qui les entendait a pris la décision de libérer cinq d'entre elles, parce qu'il n'avait rien retenu contre ces jeunes femmes. Ensuite, il en a libéré quatre, avant de les libérer toutes. »
Selon Madame Zéphir, ces femmes prostituées sont définitivement libres. Elles n'auront plus à répondre aux questions du commissaire du gouvernement. « Après plus de 3 jours en détention préventive, nous avons pu recouvrir leur libération », s'est-elle enorgueilli tout en se questionnant sur le bien-fondé de l'arrestation de ces filles de joie.
« Enfo Fanm a fait toute une plaidoirie avec le chef du parquet. Leurs droits ont été violés. Elles ont vécu ces jours d'emprisonnement dans des conditions extrêmement difficiles, s'est désolée la militante de défense des droits des femmes. La prostitution ce n'est pas seulement la prostituée. Où sont passés les hommes qui en jouissaient ? Aucun d'eux n'a été arrêté. »
Selon Madame Zéphir, le commissaire Harrycidas Auguste n'a retenu aucun motif pour les garder davantage en prison. Il a donc pris la bonne décision de les libérer sans aucune condition. « Il s'est mis d'accord avec le commissaire de police Michel-Ange Gédéon qui était là également au parquet avant de les libérer », a-t-elle précisé.
La responsable de Enfo Fanm s'est vantée de s'être rendue au parquet de Port-au-Prince en la seule compagnie de Darline Gilles, une militante de 25 ans de l'organisation, afin d'obtenir la libération de ces jeunes femmes.
Toutefois, selon des sources concordantes du ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF), nous avons appris que ce ministère avait au préalable diligenté une délégation qui a rendu visite aux femmes dans les prisons des sous-commissariats de la capitale où elles étaient gardées à vue. Cette même délégation a également parlementé avec le commissaire du gouvernement sur la libération de ces femmes prostituées.
« Face à ce qui s'est passé, le ministère va reprendre un programme qu'avait déjà lancé Marie Laurence Jocelyn Lassègue, ancienne titulaire du MCFDF. Ce programme vise à encadrer financièrement les femmes prostituées afin de les porter à se prendre en charge », a déclaré Yolette Mingua, chef de cabinet de l'actuelle ministre à la Condition féminine, rapportée par notre source.
Elles ont été au total quarante jeunes filles prostituées arrêtées et mises en détention préventive dans plusieurs sous-commissariats de la capitale le lundi 13 septembre pour atteinte à la pudeur.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83730&PubDate=2010-09-17

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