Des femmes de Labrousse ont présenté sous forme de sketch les principes de la diversification agricole prônés par la Fondation pour le développement économique et social (FODES-5). |
(Haïti) La malnutrition chez les enfants est un problème grave et un ennemi violent. Chez les jeunes de moins de cinq ans, elle empêche le développement normal du cerveau et peut provoquer des incapacités cognitives.
La Québécoise Louise Brassard agit comme coordonnatrice du projet Stop Malnutrition grâce à la participation de Collaboration Santé internationale (CSI) et à un financement du ministère des Relations internationales par l'intermédiaire du Programme québécois de développement international.
Depuis 2008, avec la construction de la résidence et du dispensaire, CSI approvisionne l'équipe en médicaments et en équipements. Le projet Stop Malnutrition est né en 2009 et a été mis en place en mai 2010. Il devait commencer plus tôt, mais le séisme de janvier a bouleversé les plans.
Le premier volet du programme touche la prévention et l'éducation avec des agents de santé sur le territoire, dont Catherine Pierre et Maguedalie Princivil, infirmières. Il y a beaucoup de problèmes de parasites intestinaux, de problèmes dermatologiques (teigne et gale) à cause des lacunes dans l'hygiène et de carences en vitamines. En même temps, il y a le suivi des femmes enceintes avec un volet préventif pour leur alimentation et l'allaitement des bébés.
«Nous essayons de réactiver le cours hygiène et nutrition à l'école, ajoute Mme Brassard. Officiellement, il y a un cours. Théoriquement, il y a des livres. Mais dans les faits, il n'y a rien à l'école.»
Il y a un volet diagnostic et traitement, où l'on identifie les enfants mal nourris. Dans les cas sévères, il a fallu envoyer les jeunes dans des établissements spécialisés. Avec les cas modérés, les visites toutes les deux semaines permettent de donner des suppléments aux enfants tout en expliquant aux parents ce qui doit absolument être fait.
«Nous avons mené un petit dépistage auprès de 280 jeunes. Nous aurions voulu le faire pour toute la zone, mais c'est impossible à cause des conditions des routes et des grandes distances à parcourir. Nous avons environ 6 % de cas de malnutrition, ce qui correspond à la moyenne nationale haïtienne. Nous nous occupons surtout des cas des jeunes de trois ans et moins, car les problèmes apparaissent souvent après le sevrage, quand l'enfant est âgé de six mois.»
Dès qu'un diagnostic est posé, les parents sont faciles à convaincre, puisqu'ils auront des suppléments alimentaires et des vitamines pour les enfants. Il a de petits frais pour l'ouverture du dossier pour que les gens apprennent à se prendre en main. «Les frais sont minimes, ajoute-t-elle. Il ne s'agit pas de faire la charité, les parents doivent sentir qu'ils contribuent au bien-être de leurs enfants et venir aux rendez-vous toutes les deux semaines.»
Le volet prévention est aussi lié au programme LSGT (Les savoirs des gens de la terre), pour inciter les gens à une production alimentaire diversifiée en cultivant un petit potager à la maison, par exemple.
Avec le médecin, les deux infirmières et le dispensaire, le projet coûtera 250 000 $ pour les deux prochaines années. Infirmière de formation et gestionnaire, Louise Brassard est bénévole pour DESI (Développement expertise et solidarité internationale) et elle sera à Labrousse pour deux ans.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/haiti-de-lespoir-dans-le-chaos/201009/03/01-4312622-haiti-lennemi-sournois-nomme-malnutrition.php
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