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mercredi 6 août 2008

VERS UN COMPROMIS POLITIQUE AUTOUR DE LA COMPOSITION ET LE PROGRAMME DU GOUVERNEMENT

1.- Le décor est planté lors du premier round de négociation entre les acteurs politiques

Le premier round des négociations entre les acteurs politiques a permis de dessiner les grandes lignes des trois documents qui permettront de trouver une solution à la crise. Le pacte de gouvernabilité, le programme du prochain gouvernement et les modalités de l’intégration des partis politiques dans le cabinet ministériel ont été débattus lors de cette rencontre de plus de 6 heures au Palais national. 29 responsables politiques dont le chef de l’état, le premier ministre ratifié et les dirigeants de 8 partis politiques ; Union, Pont, LAA, Lespwa, Lavalas, Fusion, OPL et Alliance, ont pris part à cette rencontre.

Des participants à cette première séance de travail ont exprimé des points de vue différents en ce qui concerne cette réunion qui s’inscrit dans le cadre des négociations visant la ratification de la déclaration de politique générale de Michèle Pierre Louis.

Le chef de file de l’Alliance, Evans Paul, craint que cette rencontre n’entraîne les acteurs dans un labyrinthe au cours des prochaines semaines. Il fait remarquer que nombre de chef de partis, y compris l’Alliance, n’ont pas encore donné la garantie d’un vote favorable à Michèle Pierre Louis au sénat. " A ce jour il n’y a que 12 votes sûrs au sénat ", argue t-il signalant que des doutes persistent sur le vote de Anacacis Jean Hector pourtant de Lespwa.

" Dans les scénarios les plus optimistes on peut compter sur 15 votes favorables au sénat ", dit-il rappelant que 16 votes sont nécessaires pour la ratification.

Evans Paul a révélé que le président Préval a fait part de son refus de signer le pacte de gouvernabilité. " Le chef de l’état a évoqué le non respect des précédents pactes pour justifier sa position", déclare M. Paul qui craint que ceci n’entrave le processus.

Le porte parole de la Fusion, Micha Gaillard, exprime un avis contraire arguant que le pacte pourra être signé par les parlementaires et le premier ministre ratifié.

M. Gaillard n’a pas voulu faire de grandes révélations sur les points débattus lors de la rencontre qui a son avis est le début d’une entreprise difficile en vue de construire un accord politique. " La rencontre d’hier a permis de lancer les négociations", argue M. Gaillard pour qui il s’agit d’une nouveauté dans la politique haïtienne.

" Le programme, l’équipe et le pacte de gouvernabilité seront débattus lors des prochaines rencontres séparées entre le chef de l’état et les différents dirigeants des partis politiques", ajoute t-il.

Le porte parole de la Fusion se veut optimiste faisant valoir que les acteurs politiques ont conscience de l’urgence de la situation.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13966

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Michèle Pierre Louis annonce un débat autour de la politique générale de son gouvernement
Le Premier ministre ratifié, Michèle Pierre Louis, affirme que le programme de son gouvernement sera le résultat de débat entre les représentants de tous les secteurs de la vie nationale.
Au cours d’une conférence de presse ce mardi, Mme Pierre Louis n’a pas été en mesure de fixer une date pour la présentation de sa déclaration de politique générale au parlement, arguant que les négociations viennent tout juste d’être lancées. Michèle Pierre Louis a souligné que l’insécurité, le chômage et la vie chère seront les principales préoccupations de son gouvernement.
Mme Pierre Louis qui croit avoir le soutient total du président Préval, fait remarquer qu’a court terme, le vote de la loi sur le budget, la rentrée scolaire et le lancement du processus électoral constituent les priorités de l’état.
En ce qui concerne l’épineux dossier des forces armées, Mme Pierre Louis a révélé que le rapport préliminaire de la commission présidentielle sur la sécurité nationale a été récemment soumis au président Préval.
Faisant remarquer que ce dossier est prioritaire pour le chef de l’état, madame Pierre Louis s’est dit favorable à la création d’une nouvelle force publique. " Haïti reste un pays souverain mais nous avons perdu l’exercice de cette souveraineté dans deux champs distincts ; l’alimentation et la sécurité des frontières", ajoute t-elle.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13967

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3.- Reprise des négociations autour de la formation du prochain gouvernement
Des parlementaires insistent sur le programme de la prochaine équipe gouvernementale
mardi 5 août 2008,

Radio Kiskeya
Les discussions autour de la formation du prochain gouvernement entre le Chef de l’Etat, René Préval, le Premier ministre ratifié, Michèle Duvivier Pierre-Louis et les secteurs politiques, devaient reprendre lundi après-midi au Palais national (siège de la Présidence).
A l’ordre du jour de la rencontre, les modalités de l’intégration des partis politiques dans la prochaine équipe gouvernementale, l’exigence principale de ces derniers telle que exprimée par les parlementaires élus sous leur bannière, au Sénat notamment.
Le sénateur Roudy Hérivaux (Ouest, Lavalas) qui devait, à ses dires, représenter le parti de l’ancien Président Aristide à ce nouveau " round " de négociations, s’est dit en faveur d’un Code d’éthique destiné à restreindre les partis politiques dans l’utilisation partisane des ressources publiques. Ce serait en effet une des craintes de la Présidence que, à l’occasion des prochaines élections pour le renouvellement du tiers du Sénat, les représentants de partis au sein du gouvernement tentent d’utiliser leur position et les ressources mises à leur disposition à des fins électorales.
Agitant pour sa part le spectre de l’article 158 de la Constitution prévoyant, selon lui, le renvoi du Premier ministre si sa déclaration de politique générale est rejetée par le Parlement, le vice-président du Sénat, le sénateur Andris Riché (élu sous la bannière de l’OPL), désapprouve la priorité donnée dans les négociations, à l’intégration des partis politiques, plutôt qu’à l’élaboration du programme d’un gouvernement de coalition.
Intervenant à son tour, l’ancien président du Sénat, Joseph Lambert (LSPWA, Sud-Est), projette que la déclaration de politique générale de Mme Michèle Duvivier Pierre Louis sera approuvée par le Sénat. Il a mis l’accent sur la prépondérance, en termes d’effectif, de la Plate-forme présidentielle LESPWA au Sénat, laissant quasiment entendre qu’il reviendrait à ce regroupement politique de jouer un rôle plus significatif dans le prochain gouvernement. Il soutient en ce sens que le peuple a majoritairement voté en faveur de LESPWA lors des élections de 2006.
A la Chambre basse, des députés ont diversement exprimé lundi leurs attentes par rapport à la déclaration de politique générale du Premier ministre ratifié Michèle Duvivier Pierre Louis.
Le député des Cayes et Ile-à-Vaches (Sud), David Génesté, membre du bloc UPDN, insiste sur des questions telles que la sécurité et la protection de l’environnement. Son collègue de Thiotte/Grand-Gosier (Sud-Est), Camille Desmarattes, souhaite toutefois que Mme Pierre Louis prenne son temps afin d’élaborer un programme susceptible de donner des résultats. Membre du bloc parlemntaire Concertation des Parlementaires Progressistes (CPP), il a repris des déclarations faites avant lui par d’autres membres de ce bloc, à savoir que cette entité ne réclame aucun poste ministériel. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5193

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HRV commente :
L’actualité politique, actualité oblige, voudrait insuffler dans l’environnement un soupçon d’optimisme qui n’est pas sans rassurer et surtout inviter à la prudence. En effet pour une fois, après la croisade moralisante, les acteurs politiques se sont au moins donnés la peine d’évoquer de vrais problèmes et de se poser les bonnes questions.
HRV a du revoir ses notes d’histoire d’Haïti pour essayer de comprendre et de replacer le contexte de la première occupation américaine dont le 28 juillet ramenait le 93 ème anniversaire. Nous avons revu des pages d’une histoire semées de revirements insolites dominés par une lute sans merci et désarticulée pour le pouvoir, avec une succession de renversements et de prise autoritaire de pouvoir avec un protagoniste qui nous rappelle étrangement les tontons macoutes des Duvalier et les chimères de Jean Bertrand Aristide. Nous voulons parler des " CACOS " utilisés comme élément générateur d’instabilité à souhait.
En dehors de la succession des présidents et l’activité incontrôlable des cacos, la participation du " peuple " dans l’irrespect total des normes diplomatiques faisant des irruptions dans les locaux des missions étrangères sont autant de faits pouvant être exhibés pour justifier la première occupation.
D’autres diront à juste titre que cette instabilité a coexisté avec la victoire de vertières et la proclamation du premier janvier 1804.
Toujours est-il qu’ils ont été très rares, les chefs d’état qui ne se soient pas attelés principalement et exclusivement à la consolidation sans partage de leur pouvoir et de leur autorité et toujours au détriment et au mépris des intérêts de la nation. L’essentiel ayant toujours été de régner sur les vies et la ville. Même si le trône devait se construire sur des murs réduits en ruine et sur des cadavres brûlés ou mutilés.
Les derniers exemples en date sont écrits dans notre mémoire à l’encre encore fraîche.
On s’est toujours demandé quand est-ce que ceux-là qui ont accepté de participer dans la gestion du pays allaient commencer réel et effectivement à cesser cette lute pour le pouvoir qui généralement laisse des traces profondes et létales dans la configuration politique et sociale du pays pour se rallier autour d’un projet commun visant à redresser la situation.
Après des moments tumultueux, caractéristique de " l’exception politique haïtienne ", autour du choix puis la ratification du Premier ministre, la classe politique semble montrer une certaine tendance à vouloir prendre à bras le corps la responsabilité de répondre aux attentes de cette nation moribonde.
Tous les secteurs politiques, comme toute la population se sentent conscients de l’inévitabilité du compromis politique. Aujourd’hui, autour de Madame Pierre-Louis, il se dégage un sentiment de consensus autour de l’orientation et le sens de ce compromis. Entre les décombres bicentenaires des monticules d’intérêts mesquins bicentenaires, surgit le spectre de l’intérêt collectif et national . Et tout à coup on balbutie des concepts comme " programme de gouvernement ", " pacte de gouvernabilité ", mise en place de mécanisme pour éviter la corruption, débat autour de l’élaboration d’un programme du gouvernement tenant compte des vrais problèmes de la société, des individus ou du pays…
On croirait rêver…Gare au réveil….Restons prudents..

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