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mercredi 6 août 2008

Haïti-Agriculture : La FAO au secours des petits agriculteurs

P-au-P, 04 août 08 [AlterPresse] --- 600 tonnes de semences sont en train d’être distribuées aux petits agriculteurs haïtiens en vue de les aider à relever la production agricole, apprend AlterPresse.
L’opération de distribution de ces semences (haricots, maïs, sorgho) est conduite par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cette distribution, estimée à 4 millions de dollars, est co-financée par le gouvernement espagnol, le Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies (Cerf) et la FAO.
Des outils, tels binettes et machettes, sont également en cours de distribution pour la campagne de semis de juillet/août afin de venir en aide à environ 70 000 ménages agricoles des zones les plus pauvres d’Haïti, dans le cadre de l’Initiative internationale de la FAO contre la flambée des prix alimentaires (ISFP).
Dans un communiqué, publié ce 4 août 2008, la FAO informe que si des fonds suffisants sont débloqués, d’autres distributions sont prévues pour les deux prochaines campagnes (octobre/novembre 2008 et février/mars 2009) qui cibleront 400 000 autres familles.
Pour Ari Toubo Ibrahim, représentant de la FAO en Haïti, répondre aux besoins urgents ne suffit pas. L’important, selon lui, c’est de remettre sur pied la production agricole au moment où le pays fait face à des problèmes alimentaires.
" Cette crise pourrait constituer une occasion unique d’inverser la tendance et de remédier à l’état d’abandon de l’agriculture dans ce pays ", affirme le représentant de la FAO.
A long terme, estime Ari Toubo Ibrahim, Haïti devra se concentrer sur l’augmentation de la production de cultures locales comme le maïs, le sorgho ou le manioc.
Les agriculteurs haitiens " ont non seulement le potentiel de nourrir beaucoup plus de monde, mais ils peuvent en plus engendrer des surplus et des revenus ", a-t-il dit.
Pour la campagne d’ensemencement d’octobre/novembre, la FAO annonce un programme de 10 millions de dollars financé par le Fonds international pour le développement agricole (FIDA).
La FAO dit avoir besoin de 64 millions de dollars pour couvrir les besoins de près de 500 000 familles vulnérables pour les trois prochaines campagnes agricoles.
Par ailleurs, la FAO invite les Haïtiens à mettre un terme a la déforestation en vue de prévenir les inondations dévastatrices. [do apr 04/08/2008 12 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article7548


HRV commente :
Les émeutes de la faim d’avril dernier, avec ces retombées politiques et des séquelles importantes encore sur la vie nationale, auront été riches en enseignements à qui aura souhaité tirer des leçons.
Pendant que les autorités haïtiennes s’entretuaient autour du choix du premier ministre renvoyé, les agences de presse multipliaient leurs dépêches annonçant des dons destinés aux pays les plus touchés et affectés. Haïti figure sur toutes les listes.
Comme on devait s’y attendre, bien sur le programme mondial pour l’alimentation (PMA) a semblé prendre le contrôle. D’autres fonds, d’autres organisations déversent dans les escarcelles du PAM qui décrit au monde l’amplitude de ses actions et activités.
Le grand public a appris que des centaines de milliers d’haïtiens recevaient des rations alimentaires. Ce qui, dans nombreux cas, établissait une vraie différence entre la vie et la mort.
On avait cependant constaté aussi que l’action du PAM paraissait se " limiter " à la distribution pure et simple de denrées alimentaires tandis qu’au fil du temps, le nombre de besogneux et de nécessiteux, dépendants de cette aide alimentaire suivait une courbe exponentielle. L’impression à retenir était de se dire qu’en fait si le PAM restait utile dans la gestion de l’urgence, le problème de la faim allait perdurer et faire appel à l’assistance pure et simple si rien est fait en amont du problème pour chercher ses racines et apporter des solutions durables, à long terme et à caractère définitif.
Tout ce préambule pour saluer ce pallier présenté par la FAO dans le cadre de la lute contre la sous alimentation corollaire de la pauvreté. Des efforts doivent être réalisés pour aider les pays pauvres à s’approcher de l’autonomie alimentaire car comme disent les chinois, rien ne sert de nous donner des poissons si on ne nus apprend pas à les pécher aussi…

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