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dimanche 6 janvier 2008

Danser fait-il encore recette?

Les affiches de tous prix de la saison des fêtes égrènent leurs derniers flonflons. La période carnavalesque va prendre le pas dans le calendrier délirant de nos festivités. Entre deux discussions oiseuses sur le temps et les vicissitudes de la vie chère, se lèvent une nouvelle fois les interrogations des nostalgiques : où sont passés les bals d'antan?
Quelle est cette affaire de leve mem anlè et autres gestuelles musclées qui rythment les soirées, autrefois, strictement dansantes? Se demandent ceux qui ont plus de cinquante ans et qui l'âge aidant sont réfractaires à tout changement, déstabilisés par le moindre cillement.
Impossible de ne pas s'en étonner, si ont est un vieux de la vielle, les bons deux carreaux d'autrefois ne sont plus de mise. Comme les promenades vespérales au Champ de Mars ou les concerts au kiosque Occide Jeanty de la fanfare du Palais national. Ils appartiennent au temps passé.
Sur les pistes des night-clubs, les danseurs semblent être relégués dans un coin. Loin de l'avant-scène réservée dorénavant aux fanatiques malades, ces fans, hommes ou femmes, qui dévorent des yeux les moindres gestes des vedettes. Ces stars qui se déhanchent, transpirent et inventent à chaque bal le slogan ou la mimique qui fera la fortune de leur renommée.
Les fêtards, qu'on ne peut plus appeler danseurs, ont-il raison de revenir à chaque affiche, quel qu'en soit le prix, lever leurs mains en l'air?Ont-ils tort? On pourra en discuter longtemps, comme on le fait, des fois, sur le sexe des anges. En attendant, ceux qui fréquentent les clubs ont décidé, sans attendre l'avis des censeurs et des pharisiens, de continuer à prendre leur plaisir comme bon leur semble. Les rares danseurs ne sont-ils pas fatigués d'être quantité négligeable dans les bals? Là encore, le choix est connu.
Mieux vaut mal danser un Carimi que bien danser sur une musique rétro et puis danser coller ne fait plus avancer la danse des amours qui de nos jours, avant ou après le bal, enjolivent une sortie...La faible fréquentation de K-Dans, l'atterrissage forcé de Chill, le décollage laborieux de Still, groupes qui s'adonnent au compas love, sont éloquents du changement des goûts du public. Skah Shah ne peut remplir quatre bals d'affilés, Magnum Band, l'orchestre qui joue la musique la plus douce, ne peut retrouver ses fanatiques, Tropicana s'est abonné au leve men anlè entre deux boléros. Définitivement les temps changent.Ceux qui pensent encore que la musique dansante a de belles nuits devant elle, doivent aller se rhabiller. Le bal d'antan ne se danse plus. Il se danse autrement. Il y a toute une étude sociologique à faire sur ce fait social. On peut s'atteler à la tache ou, comportement plus aisé, s'en plaindre.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=52778&PubDate=2008-01-04

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