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mardi 28 août 2007

Une réduction ou un retrait des troupes onusiennes dépend de la capacité d'Haïti en matière de police

La réduction des troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) est conditionnelle à l'accroissement de l'effectif de la Police nationale d'Haïti (PNH), relève le chef civil sortant de la MINUSTAH, le diplomate guatémaltèque Edmond Mulet.« Je crois que la PNH est en train d'augmenter ses capacités. Il y a toutes ces nouvelles promotions qui sortent de l'Académie de police, très bien formées, chaque 7 mois », souligne Edmond Mulet.
Aux dires du chef civil de la mission de l'Onu, la police haïtienne compte aujourd'hui quelque 7.500 policiers déployés dans tout le pays. Mulet dit espérer que la PNH pays pourra avoir au moins 14.000 officiers de police dans un délai non précisé.« A partir de là, je crois que la Mission des Nations Unies pourra commencer à réduire aussi les troupes », dit-il tout en précisant que « cela dépendra aussi de la capacité haïtienne à assumer les responsabilités ».
Edmond Mulet estime qu' « un retrait anticipé ou une réduction de la Minustah maintenant en Haïti serait une erreur ». Le diplomate déclare vouloir que cette mission soit la dernière de l'Onu en Haïti.
La Minustah, soutient-il, va s'adapter aux nouvelles circonstances de développement du pays. « A un moment donné, on verra une réduction de soldats, de tanks et de présence militaire ou policière internationale ici », souligne-t-il.
Le processus de révision à la hausse des agents de la police nationale dont parle Mulet doit, selon lui, encore prendre plusieurs mois.« Nous espérons qu'avec le renouvellement du mandat [de la Minustah], à partir du 15 octobre, nous allons maintenir la même quantité d'hommes ici en Haïti, même s'il y aura une reconversion, selon les besoins », ajoute-t-il.
Au 28 février 2007, la MINUSTAH compte quelque 6 782 personnel en uniforme, dont 101 officiers et 6 681 soldats.Les pays contributeurs à la force militaire sont : l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, l'Équateur, les Etats-Unis d'Amérique, le Guatemala, la Jordanie, le Népal, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Sri Lanka et l'Uruguay.
Par ailleurs, Edmond Mulet estime nécessaire que l'Onu réduise son personnel en Haïti pour pouvoir apporter son aide à d'autres pays en difficulté.« Il y a d'autres foyers d'instabilité dans le monde, notamment au Darfour, au Tchad et dans beaucoup d'autres endroits qui demandent aussi des troupes, des civils, des administrateurs », indique le chef civil sortant de la Minustah.
« Il y a une pression aussi sur la Minustah pour envoyer son personnel et son budget dans d'autres Missions de paix dans le monde », ajoute Mulet qui va occuper le poste de sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, une fonction qui fut celle de Hedi Annabi, le successeur de Mulet à la tête de la Minustah. (Source:alterpresse)

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47753&PubDate=2007-08-27
Commentaires :
Une des déclarations les plus riches en informations sur les contours de la MINUSTAH en Haïti si on se dit que Edmond Mulet était en pleine possession de ses moyens au moment de les faire.
Il dévoile en quelques bribes de phrases les vrais problèmes de cette mission décriée de part et d’autre des camps pendant que les chefs eux-mêmes de l’ONU se retrouvent face au dilemme du spectre d’une MINUSTAH 2 si cette force devrait partir trop tôt. Mais trop tôt c’est quand ?
La réponse de Mulet c’est quand la PNH aura les capacités nécessaires pour assumer la protection du pays. En matière d’effectif il croit que cette capacité pourrait s’acquérir avec 14.000 officiers de police qui sont au nombre de 7.500. IL faut encore former 6.5000 policiers. Il suffit de sortir le nombre de policiers formés par an et avoir une idée du temps approximatif qu’il faudra pour atteindre les 14.000.
Calculs élémentaires.
Un autre élément qui devrait rassurer les fossoyeurs de la MINUSTAH et les allumés des « anciennes » FADH et les artisans de la constitution d’une nouvelle force c’est cette vérité de se rappeler que Haïti n’est pas le seul coin en difficulté dans le monde. Donc à un certain moment il faudra que l’on se montre capable d’assumer notre existence comme nation et comme peuple. La MINUSTAH n’est pas éternelle. Pour une fois la question se pose de sa durée de vie.
La cacophonie vient du fait que la MINUSTAH continue à militer pour la non constitution d’une nouvelle force ou de la remobilisation des FADH. Souvent le problème de l’exiguïté des ressources est soulevé pour cacher justement la peur des coups d’états récurrents qui ont vu le jour de 1986 à 1991. Là nous faisons cas omis de cette connivence séculaire des officiers de l’armée à s’arranger avec la classe dominante pour maintenir une véritable inégalité frisant l’exclusion des classes populaires.
Cependant ce qu’il faudra savoir en Haïti l’autorité n’est pas représenté par une puissance de frappe assise sur la possession d’uniformes ou d’armes. Nous avions eu la preuve avec les VSN des Duvalier et des « chimères » d’aristide.
C’est une erreur de penser qu’une Police Nationale Haïtienne de 14.000 membres ne soit pas capable d’actes aussi odieux que les forces armées.
Dr JJ28/08/07

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