Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 29 août 2007
Premier état des lieux... Commission indépendant d'Appui aux enquêtes relatives aux assassinats de Journalistes haïtiens (CIAPEAJ)
Quelques jours après leur installation, les membres de la Commission indépendante d'Appui aux enquêtes relatives aux assassinats des journalistes haïtiens (CIAPEAJ) ont présenté lundi au local de SOS Journalistes, le premier bilan de leur travail. Quatre dossiers d'assassinat ont été remis sur le tapis : Jean Dominique, Brignol Lindor, Ricardo Ortega et Jacques Roche.
"Actuellement, aucun des inculpés dans l'assassinat du journaliste Jean Dominique ne se trouve en prison". Cette information quelque peu surprenante a été communiquée le lundi 27 juin par le président de la CIAPEAJ, Guyler C. Delva au cours d'une première conférence-bilan. Les membres de la Commission qui ont mené une enquête auprès des autorités de l'institution pénitentiaire disent apprendre avec stupéfaction que les inculpés Markington Philipe, Dymsley Milien et Jeudi Jean Daniel, accusés dans l'affaire du PDG de la radio Haiti-Inter et de Jean-Claude Louissaint, seraient en cavale.Cette dernière information recueillie par les membres de la Commission n'est, jusqu'à ce jour, pas parvenue au juge d'instruction près le tribunal de la première instance de Port-au-Prince, Me Fritzner Fils-Aimé.
« Le juge Fritzner Fils-Aimé, chargé du dossier de Jean Dominique, avait, en effet, envoyé depuis le 13 avril 2007 une correspondance aux responsables de l'Administration Pénitentiaire leur demandant de vérifier si les inculpés dans l'affaire de Jean Dominique sont toujours en prison. Mais, il n'a eu aucun résultat. La commission a donc pris les initiatives, a questionné les responsables et a pu être informée qu'aucun d'entre eux n'est en prison », a expliqué M. Delva, qui dit déplorer, tout comme ses confrères, ce fait inacceptable.Le président de la CIAPEAJ se dit toutefois satisfait du fait que le dossier soit remis sur le tapis. « La bonne nouvelle, le dossier est relancé et le juge Fritzner Fils-Aimé dispose aujourd'hui des moyens nécessaires pour mener à bien cette enquête», se réjouit-il.Qu'en est-il de Brignol Lindor ?Le dossier du journaliste Petit-goâvien Brignol Lindor a également été analysé par la CIAPEAJ, toutefois, apprend-on de la Commission, ce dossier est retourné au tribunal de première instance de Petit-Goâve, suite à un arrêt de la Cour de cassation, rendu le 17 mars 2005 le déclarant irrecevable pour défaut de qualité.
« Le dossier a été déposé à la Cour de cassation le 29 avril 2003, explique Jean Wilner Morin, responsable des relations publiques et porte-parole de la Commission. Il a été entendu deux ans après, soit le 10 février 2005 mais a été finalement refusé vu certaines faiblesses.» Motivés pour défendre la cause des journalistes victimes, des membres de la Commission entendent se rendre dans les prochains jours à Petit-Goâve pour suivre l'évolution de l'enquête. Cela, malgré les maigres moyens dont dispose la Commission. A ce sujet, le trésorier de la CIAPEAJ, Dieudonne Saincy a présenté les états financiers de la Commission qui, d'après lui, ne sont pas très reluisants.
« La Commission n'a jusqu'ici aucun moyen de fonctionnement. Mais, on va faire de notre mieux, comme on commence déjà à le faire, pour trouver les moyens auprès des organismes locaux et internationaux afin d'obtenir de bons résultats dans le cadre de notre mission », a déclaré, d"un air déterminé, le trésorier de la Commission, Dieudonne Saincy, journaliste à radio Métropole. Le dossier du journaliste espagnol, Ricardo Ortega, assassiné le 7 mars 2004, traîne jusqu'à présent. Un rapport de police sur cet assassinat, émanant du Bureau de Renseignement judiciaire (BRJ), dirigé à l'époque par le commissaire Jean Hubert Honoré, a été soumis au Parquet du tribunal de Port-au-Prince le 11 mars 2004. Mais, sans aucune signature.Ce qui empêche l'avancement du dossier. Ce rapport, révèle pourtant des informations pertinentes relatives à l'assassinat du journaliste espagnol, selon le président de la CIAPEAJ. « Dans ce rapport, des détails sur l'endroit où le crime a été planifié, sur les auteurs du crime, sont fournis », souligne M. Delva qui appelle le juge instructeur Bernard St-Vil à faire comparaitre devant lui l'inspecteur divisionnaire Jean Hubert Honoré."Nous ne concevons pas que le juge d'instruction puisse conclure son enquête sans avoir entendu l'inspecteur divisionnaire Jean Hubert Honoré qui serait détenteur d'informations tellement importantes pour la manifestation de la vérité sur l'assassinat du confrère Ricardo Ortega", estime le président de la CIAPEAJ.
Quant au dossier de Jacques Roche, un seul prévenu est jusqu'à présent en prison. Il est accusé d'avoir participé dans la séquestration de Jacques Roche. Selon des informations dont dispose la Commission, le prévenu aurait avoué lui-même avoir séquestré le journaliste. Cependant les auteurs du meurtre de Jacques Roche n'ont pas été encore arrêtés.La Commission avait affirmé son engagement à veiller à l'avancement des enquêtes sur les assassinats de journalistes et renouvelle à toutes les instances susceptibles de faciliter l'accomplissement de sa mission de lui offrir sa collaboration.Dans le cadre de son travail, les membres de la CIAPEAJ ont rencontré pas mal de personnalités du système judiciaire qui lui ont fourni des informations sur l'évolution des différents dossiers relatifs aux assassinats de journalistes.La commission s'est entretenue avec des juges et commissaires du gouvernement à la Cour de cassation, des juges et commissaires à la Cour d'appel, le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, les juges d'instruction chargés des enquêtes sur les assassinats de Jacques Roche et de Ricardo Ortega et des responsables de l'Administration pénitentiaire.''La Commission a eu également, à l'invitation de l'ambassade d'Espagne, une rencontre avec les responsables de cette mission diplomatique qui voulait attirer l'attention de la Commission sur le cas du journaliste espagnol", informe le président de la CIAPEAJ, Guyler Delva.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47802&PubDate=2007-08-28
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