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mercredi 29 août 2007

Nouvelle rencontre entre la Présidence et le Parlement en vue de dénouer la crise

La demande d’interpellation du cabinet Alexis serait désormais écartée au profit d’un "compromis" sans explication officielle pour l’instant ; l’ambassadeur des Etats-Unis avait lancé au Parlement un appel à un "règlement démocratique du différend"
mardi 28 août 2007,
Radio Kiskeya

Une réunion entre les différents protagonistes de la crise entre l’Exécutif et le Sénat s’est déroulée mardi soir au Palais National (siège de la Présidence) en vue de trouver un compromis capable d’enrayer le processus d’interpellation du gouvernement alors que l’ambassadeur des Etats-Unis s’est rendue dans la journée au Palais Législatif.
Selon des informations qu’il n’était pas possible de confirmer tard mardi soir à Port-au-Prince, le principe de l’interpellation aurait été écarté au profit d’une lettre du ministre de la justice, Me René Magloire, sollicitant une nouvelle rencontre au Sénat en compagnie du chef du parquet de Port-au-Prince, Claudy Gassant.
Ce nouveau round de discussions réunissait notamment le Président de la république, René Préval, des membres du gouvernement et les présidents du Sénat, Joseph Lambert et de la Chambre des Députés, Pierre Eric Jean-Jacques. Il n’était toutefois pas possible de savoir si le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, le ministre Magloire et le commissaire Gassant, ont été associés aux négociations.
Avant d’arriver au Palais National, le Sénateur Lambert, de la plate-forme présidentielle Lespwa (Espoir), avait estimé qu’à l’issue de cette rencontre il serait en mesure de dire si une solution consensuelle a pu être trouvée pour mettre fin à la crise provoquée depuis mercredi dernier par le refus du commissaire Gassant de se présenter devant une commission sénatoriale.
Qualifiant l’incident de "banalité", le président de la Chambre haute a invité toutes les parties à "privilégier l’intérêt national sur les intérêts particuliers". Joseph Lambert, qui s’est totalement ravisé depuis une première rencontre le week-end écoulé avec le chef de l’Etat, a insisté sur l’importance du "renforcement institutionnel et du maintien de la stabilité". Pourtant, le même homme avait, dans une déclaration solennelle faite après la séance avortée, pointé du doigt le Président Préval et le Premier ministre Alexis en affirmant que Claudy Gassant jouissait du soutien de l’un des deux dirigeants.
M. Lambert, s’est par ailleurs félicité de la visite au Parlement de Mme Janet Ann Sanderson qui, a-t-il dit, s’est contentée de réaffirmer son soutien au processus démocratique sans faire de propositions ni suggestions.
Dans ses déclarations à la presse, la diplomate américaine a estimé que "le différend entre l’Exécutif et le Législatif pouvait être réglé de manière ouverte, claire et démocratique". L’ambassadeur Sanderson, qui revient d’un séjour de trois semaines aux Etats-Unis, a souligné que son pays avait un "énorme intérêt pour le processus démocratique en Haïti".
Lundi, des Sénateurs de différentes tendances, dont les deux fers de lance de la demande d’interpellation, Gabriel Fortuné et Youri Latortue, avaient appelé au strict respect de la constitution. En conséquence, Joseph Lambert, en sa qualité de président de l’assemblée, devait acheminer une lettre de notification au Premier ministre Jacques-Edouard Alexis. Ce dernier allait à son tour se présenter à la séance d’interpellation dont l’issue ne faisait aucun doute. Une majorité confortable devait assurer un vote de confiance au chef du gouvernement et son maintien à son poste pour au moins une année supplémentaire, conformément à la constitution.
Cependant, la décision ayant mis fin à la réunion de mardi soir risquait de bouleverser les données, de faire apparaître de nouveaux scénarios et de remettre en question certains principes jusqu’ici incontournables. Des observateurs se demandaient anxieux qui, de Joseph Lambert, un champion de la tactique des revirements spectaculaires, ou du duo Fortuné/Latortue, apparemment habile dans le contre-jeu politique improbable, allait l’emporter. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4036

Commentaires :
Comme nous l’avions déjà affirmé c’est une bonne chose que les futurs belligérants se réunissent autour de la table pour éviter une situation qui ne pourrait que causer du mal à Haïti.
Ceux qui prônent d’un côté le renforcement institutionnel et veulent engranger un bras de fer dans une crise sans vainqueurs n’ont pas réellement conscience de ce que représente le concept renforcement institutionnel.
Il faut noter l’intervention de l’ambassade américaine qui a du utiliser des arguments de valeur pour faire comprendre aux sénateurs les dimensions de la pente qu’ils veulent emprunter.
On se demande quels arguments a pu montrer l’ambassade américaine : menace de résiliation de visas ? Menace de rouvrir des dossiers sensibles ?
Nous attendons les nationalistes…

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