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samedi 31 décembre 2011

Une «game haïtienne»?


Bien connue pour son dynamisme et ses événements culturels
 (Festival du film Black, Festival du film haïtien, Haïti en folie),
Fabienne Colas est accusée, avec son partenaire Émile Castonguay,
d'avoir plagié le projet de L'Autre TV créé par Madeleine Bégon.
 Cette dernière leur réclame plus d'un million de dollars pour «contrefaçon»
et «autres dommages». FABIENNE COLAS

Jean-Christophe Laurence, La Presse
Comme cadeau de Noël, on a vu mieux.
Deux mois après avoir reçu l'aval du CRTC pour sa chaîne de télé ethnique en français (Diversité TV), Fabienne Colas fait l'objet d'une poursuite.
Ainsi que nous l'apprend le site Média Mosaïque, la productrice et son partenaire, Émile Castonguay, sont accusés d'avoir plagié le projet de L'Autre TV créé par Madeleine Bégon. Cette dernière leur réclame plus d'un million de dollars pour «contrefaçon» et «autres dommages».
«On parle de droits d'auteur et de quatre années de travail», affirme Mme Bégon, une enseignante d'origine haïtienne qui vit depuis 30 ans au Québec. «C'est de la concurrence déloyale!»
Mme Bégon prétend avoir invité Mme Colas à se joindre à L'Autre TV il y a deux ans. Elle aimait l'énergie et le bagout de la jeune organisatrice culturelle. «C'était une bonne vendeuse. Je lui ai ouvert la porte» dit-elle.
Mais la rencontre n'a pas eu de suite et, à sa grande surprise, Mme Colas s'est présentée devant le CRTC il y a six mois avec un projet qui ressemblait étrangement au sien.
Mme Bégon admet qu'elle n'a pas le monopole de la diversité. Mais elle ajoute qu'il y a des limites à la copie conforme. «Les deux projets sont quasiment identiques, dit-elle. C'est la même mission, la même vision, la même articulation, les mêmes commanditaires et la même clientèle visée. Tout est textuellement pareil.»
On soulignera qu'après quatre ans, Mme Bégon n'avait toujours pas fait sa demande de licence au CRTC, laissant ainsi le champ libre à d'éventuels compétiteurs. Si la gestation fut si longue, dit-elle, c'est qu'il a fallu «valider le besoin» et «justifier le projet» auprès des décideurs et des acteurs du Montréal multiculturel. Une démarche à l'inverse de celle de Mme Colas, qui a agi vite et qui aura les 48 prochains mois pour mettre sa chaîne en branle.
Bien connue pour son dynamisme et ses événements culturels (Festival du film Black, Festival du film haïtien, Haïti en folie), Fabienne Colas se borne pour sa part à décrire tout cela comme une «game haïtienne», sous-entendant que sa communauté n'en est pas à la première querelle du genre.
«Il est encore trop tôt pour se prononcer, ajoute-t-elle. Tout ce que je peux dire, c'est qu'on va aller jusqu'au bout parce que la plaisanterie a assez duré.»
De son côté, le CRTC considère que cette poursuite ne le concerne pas. Au bureau de l'organisme, on préfère plutôt renvoyer les deux parties dos à dos. «La protection des genres ne s'applique pas à des chaînes de ce type-là [catégorie B]. En d'autres mots, elles peuvent être en concurrence l'une avec l'autre, explique le porte-parole Denis Carmel. Si L'Autre TV n'a pas fait de demande de licence, libre à eux de le faire...»

CPAM retrouve la voix
Comme cadeau de Noël, on a vu pire.
Trois mois après avoir été débranchée de jour, la radio haïtienne CPAM est de retour à temps plein.
La nouvelle réjouit son directeur, Jean-Ernest Pierre, qui est passé bien près de la catastrophe financière. «C'est un cadeau pour l'auditoire haïtien et un soulagement total pour moi. On s'en allait droit vers la faillite.» Soulagement également pour les commerces de la communauté, qui avaient vu leur chiffre d'affaires diminuer en l'absence de cette courroie publicitaire unique.
Parlons cependant d'une demi-victoire. Malgré les ajustements techniques, des interférences subsistent avec le commerce voisin. CPAM ne peut donc plus diffuser à sa pleine puissance pendant la journée, son signal ayant été réduit de 1000 à 500 watts.
Toutes nos pensées aux chauffeurs de taxi haïtiens, qui ne pourront plus «pogner» la station dans leur véhicule.
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Pour un Noël pluriel
Vous n'avez pas les moyens de voyager, mais avez envie de fêter Noël autrement? Voici nos suggestions.
- Avec les Congolais
Le Congo est le seul pays africain à avoir un rite catholique particulier (autorisé par le Vatican). En plus de la chorale, il y aura beaucoup de rythme et de danse. On mettra l'accent sur le roi mage «black» Balthazar et on rendra hommage à quelques saints et bienheureux africains. Demain à midi, église Notre-Dame-des-Anges (12 325, rue Serre, angle boul. Gouin O., face à l'hôpital du Sacré-Coeur).
- Avec les Mohawks
Kateri Tekakwitha va être canonisée? C'est le temps d'aller prier sur sa tombe. L'église Saint-François-Xavier de Kahnawake célèbre une messe aujourd'hui, 24 décembre, à 20h, et demain à 9h30. Le service est en anglais, mais la chorale chante en mohawk. Cherchez le clocher, il n'y a pas d'adresse dans la réserve.
- Avec les évangélistes haïtiens
Pas de messe de minuit à proprement parler, mais des «actions de grâce» qui ont lieu tous les soirs du 25 au 31 décembre. Chorale gospel, groupe de musiciens (avec basse et batterie). Morceaux spéciaux. Église Eben Ezer, 2526, avenue Charland.
- Avec les orthodoxes éthiopiens
Un rite millénaire qui ne ressemble à rien de connu. Peut-être la plus dépaysante de toutes les messes chrétiennes. Le 6 janvier, de 20h à minuit. 4020, av. Hingston, NDG.
http://www.cyberpresse.ca/actualites/dossiers/montreal-pluriel/201112/24/01-4480790-une-game-haitienne.php

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