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mercredi 31 août 2011

Les femmes haïtiennes, oubliées de l'aide humanitaire

Des femmes dans un camp de déplacés haïtiens en novembre 2010. Faute d'information, plus de 300 000 d'entre elles n'ont pas accès aux services essentiels de santé. THONY BELIZAIRE / AFPPar RFI
Human Rights Watch a publié hier mardi 30 août 2011 un rapport alarmant sur la condition des Haïtiennes qui vivent dans les camps de sinistrés. Plus de 300 000 femmes et filles ne bénéficient pas des efforts humanitaires faits à Haïti depuis le tremblement de terre de janvier 2010. Le nombre de grossesses non désirées, parfois la conséquence d'un viol, atteint un niveau inquiétant. En cause, la précarité et la promiscuité du quotidien, alors que le manque d'accès à la planification familiale, aux soins prénatals et obstétriques, met leurs vies en danger.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Des enfants naissent aujourd'hui en Haïti au milieu des tentes ou même sur le trottoir d'un hôpital. Leurs mères ne savaient pas où demander de l'aide médicale ou n'avaient pas l'argent pour payer le transport. Certaines pensaient à tort que les hôpitaux les refuseraient car elles n'avaient pas pu payer une échographie nécessaire au dossier. Une situation qui alarme Human Rights Watch, dans un rapport intitulé « Tout le monde nous a oubliées » et publié mardi 30 août 2011.
Kenneth Roth, directeur exécutif de l’ONG fait part de la précarité de ces femmes confrontées à la violence sexuelle. « Parmi les femmes et les filles que nous avons interrogées, certaines vivent dans des conditions de pauvreté si extrêmes qu'elles sont obligées de se vendre. Concrètement elles échangent du sexe contre de la nourriture, du sexe contre des biens de première nécessité », estime-t-il.
Campagne d'informations
« C'est bien évidemment un problème en soi, mais c'est aussi un problème sur le plan sanitaire parce que, si ces femmes n'ont pas accès aux services de santé de base, elles ne sont pas capables d'éviter une grossesse, elles ne peuvent pas éviter les maladies sexuellement transmissibles au cours de cette prostitution forcée », déplore encore le responsable de l'ONG.
Human Rights Watch estime que des moyens rapides et peu coûteux existent pour enrayer cette situation dramatique. Elle appelle ainsi les autorités et les ONG à lancer des campagnes d'information pour que les femmes aient connaissance des services existants. Mais sans un essor économique, qui permettrait aux femmes de travailler, beaucoup seront encore contraintes de vendre leurs corps. Pour quelques dollars, sous les tentes.
http://www.rfi.fr/ameriques/20110831-femmes-haitiennes-oubliees-aide-humanitaire

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