Le président René Préval, sans faste, à décoré Ricardo Seitenfus. Le diplomate brésilien qui avait dénoncé "l'échec de l'aide internationale en Haïti". Haïti: L'ex-représentant de l'OEA en Haïti, Ricardo Seitenfus, a reçu la distinction de l'ordre de Grand chevalier des mains du président René Préval lors d'une cérémonie dans les nouveaux bureaux présidentiels attenants aux ruines du Palais national, le mercredi 2 mars 2011. Le Brésilien ayant provoqué un buzz médiatique quasi planétaire en dénonçant « l'échec de l'aide internationale » en Haïti et révélé qu'un avion avait été offert au chef d'État haïtien par des diplomates pour qu'il parte en exil après les élections du 28 novembre, a sombrement indiqué qu'il suivait son coeur en s'exprimant de la sorte.
Quarante huit heures avant, à la réunion de la CIRH, Seitenfus avait fait ses adieux en déclarant qu'Haïti est un malade au chevet duquel il y a trop de médecins. Laissez le malade respirer, avait-il indiqué, laconiquement à cette réunion houleuse de la commission au cours de laquelle certains ont relevé improvisation et déficit de communication institutionnelle.
Critiqué par certains diplomates en poste à Port-au-Prince, Ricardo Seitenfus, avait indiqué sans langue de bois qu'Haïti est la preuve de l'échec de l'aide internationale.« L'aide d'urgence est efficace. Mais lorsqu'elle devient structurelle, lorsqu'elle se substitue à l'Etat dans toutes ses missions, on aboutit à une déresponsabilisation collective. S'il existe une preuve de l'échec de l'aide internationale, c'est Haïti. Le pays en est devenu la Mecque. Le séisme du 12 janvier, puis l'épidémie de choléra ne font qu'accentuer ce phénomène. La communauté internationale a le sentiment de devoir refaire chaque jour ce qu'elle a terminé la veille. La fatigue d'Haïti commence à poindre », avait-il indiqué au journal Suisse « Le Temps ».
« Cette petite nation doit surprendre la conscience universelle avec des catastrophes de plus en plus énormes. J'avais l'espoir que, dans la détresse du 12 janvier, le monde allait comprendre qu'il avait fait fausse route avec Haïti. Malheureusement, on a renforcé la même politique. Au lieu de faire un bilan, on a envoyé davantage de soldats. Il faut construire des routes, élever des barrages, participer à l'organisation de l'Etat, au système judiciaire. L'ONU dit qu'elle n'a pas de mandat pour cela. Son mandat en Haïti, c'est de maintenir la paix du cimetière », avait argumenté Seitenfus.
« ... Haïti vit sous l'influence de l'international, des ONG, de la charité universelle. Plus de 90% du système éducatif et de la santé sont en mains privées. Le pays ne dispose pas de ressources publiques pour pouvoir faire fonctionner d'une manière minimale un système étatique. L'ONU échoue à tenir compte des traits culturels. Résumer Haïti à une opération de paix, c'est faire l'économie des véritables défis qui se présentent au pays. Le problème est socio-économique. Quand le taux de chômage atteint 80%, il est insupportable de déployer une mission de stabilisation. Il n'y a rien à stabiliser et tout à bâtir », selon Ricardo Seitenfus, 62 ans, diplômé de l'Institut de hautes études internationales de Genève.
« Je voulais rester une voix indépendante malgré le poids de l'organisation que je représente. J'ai tenu parce que je voulais exprimer mes doutes profonds et dire au monde que cela suffit. Cela suffit de jouer avec Haïti. Le 12 janvier m'a appris qu'il existe un potentiel de solidarité extraordinaire dans le monde. Même s'il ne faut pas oublier que, dans les premiers jours, ce sont les Haïtiens tout seuls, les mains nues, qui ont tenté de sauver leurs proches. La compassion a été très importante dans l'urgence. Mais la charité ne peut pas être le moteur des relations internationales. Ce sont l'autonomie, la souveraineté, le commerce équitable, le respect d'autrui qui devraient l'être. Nous devons penser simultanément à offrir des opportunités d'exportation pour Haïti », avait fait remarquer le bénéficiaire de cette décoration qui, selon certains, exprime !
Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=89855&PubDate=2011-03-02
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 4 mars 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire