Un an après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, la reconstruction a à peine commencé. De la catastrophe qui a tué près de 250 000 personnes, les survivants espéraient voir surgir un nouveau pays, "refondé" et décentralisé, grâce aux 10 milliards de dollars promis par la communauté internationale. Douze mois plus tard, la population est épuisée et sans perspectives.
Près d'un million de sans-abri sont toujours entassés sous des tentes et des bâches, dans des conditions inhumaines. Seuls 5 % des décombres ont été dégagés, et la capitale, Port-au-Prince, est un immense bidonville. Les viols se sont multipliés dans les camps de fortune.
2010 restera dans la mémoire des Haïtiens comme l'année de tous les malheurs : aux ravages du séisme se sont ajoutés une épidémie de choléra, qui a déjà tué plus de 3 600 personnes, puis les violences d'une crise électorale dont personne ne voit la solution. Une mission d'experts de l'Organisation des Etats américains a été dépêchée. Aucune date n'est fixée pour le second tour de la présidentielle, alors que le mandat de René Préval prend fin le 7 février.
Les autorités locales, la communauté internationale et les ONG, omniprésentes et peu transparentes dans la gestion de leurs fonds, se renvoient la balle pour expliquer les échecs et les retards. Sonné par la catastrophe, incapable de communiquer durant de longues semaines, M. Préval est accusé d'avoir manqué de leadership pour mobiliser son peuple ou pour exproprier les terrains nécessaires au relogement des sinistrés. Mais son administration a été décimée par le séisme, et l'Etat haïtien n'a reçu qu'une part infime des sommes mobilisées grâce à la générosité internationale.
Difficultés budgétaires, effets d'annonce restés sans suite : les bailleurs de fonds n'ont pas tenu leurs promesses. Moins de la moitié des 2,1 milliards de dollars promis pour 2010 a été décaissée. Créée pour coordonner l'aide internationale, la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) est la cible de nombreuses critiques.
Coprésidée par l'ancien président américain Bill Clinton et le premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, la CIRH a tardé à se mettre en place. Son action a été entravée par "des politiques et des priorités souvent contradictoires", selon l'ONG Oxfam. L'image de l'ONU a été sérieusement écornée par les accusations portées contre les casques bleus, soupçonnés d'avoir introduit le choléra dans l'île. Après avoir longtemps tardé, le secrétaire général Ban Ki-moon vient de nommer une commission indépendante pour faire la lumière sur l'origine de l'épidémie.
La communauté internationale est aussi accusée d'avoir poussé à l'organisation des élections alors que les conditions n'étaient manifestement pas réunies, sous prétexte qu'il n'existait pas de plan B. Mais la crise postélectorale risque de provoquer de nouvelles convulsions. Et l'absence d'autorités légitimes pourrait servir de prétexte pour retarder le versement des sommes promises.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/01/08/haiti-toujours-en-attente-de-reconstruction_1462762_3222.html
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
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