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lundi 13 décembre 2010

Haïti: "vérification" controversée pour une élection contestée

De Clarens RENOIS (AFP) – Il y a 5 heures PORT-AU-PRINCE — La "vérification" des résultats contestés de l'élection présidentielle en Haïti devait commencer lundi, après plusieurs journées de violences post-électorales, mais l'initiative était dénoncée à l'avance par plusieurs candidats.
Dans la capitale Port-au-Prince, l'activité semblait avoir repris lundi, après les violences des derniers jours qui ont fait au moins cinq morts. Les vendeurs ambulants étaient de retour dans les rues, tandis que commerces et marchés rouvraient. Des véhicules de la mission de l'ONU en Haïti (Minustah) étaient toutefois visibles à certains carrefours.
L'annonce la semaine dernière des résultats du premier tour de l'élection du 28 novembre, selon lesquels l'ancienne Première dame Mirlande Manigat arrivait en tête suivie du candidat du pouvoir, Jude Célestin, ont provoqué la colère des partisans du chanteur populaire Michel Martelly, évincé de justesse du second tour. De violentes manifestations ont suivi.
Face aux accusations de fraude, le Conseil électoral provisoire (CEP) a annoncé jeudi la mise en place d'une procédure d'urgence de vérification des résultats. Une réunion portant sur la formation d'une commission spéciale créée à cet effet devait se tenir en milieu de journée.
Le processus de vérification doit être assuré par cette commission composée du CEP, des candidats à la présidence concernés, d'observateurs nationaux et internationaux ainsi que de partenaires de la communauté internationale.
Mais la procédure, qui concerne uniquement les trois candidats arrivés en tête, a été refusée vendredi par Michel Martelly et Mirlande Manigat, ainsi que par plusieurs organisations non gouvernementales.
Michel Martelly a dénoncé une manipulation en faveur du candidat soutenu par le président sortant René Préval. "Nous avons un gros problème avec le recomptage des voix dans la mesure où pas moins de 3.000 procès verbaux frauduleux ont été ajoutés", a-t-il expliqué à l'AFP. "Cela a été fait sur instruction du président René Préval pour que M. Célestin l'emporte. Il essaye d'installer son homme à la tête du pouvoir".
Mme Manigat avait enfoncé le clou un peu plus tard en annonçant qu'elle ne voulait plus non plus d'un nouveau comptage des voix, le CEP n'ayant pas précisé, selon elle, "la procédure envisagée pour une telle opération". Elle a toutefois indiqué qu'elle demeurait "ouverte à toute initiative pouvant favoriser un dénouement de la crise".
En revanche, les ambassadeurs accrédités dans le pays se sont prononcés pour une vérification des résultats. "La communauté internationale encourage le recours à tous les moyens légaux pour engager une procédure électorale crédible afin de garantir que les résultats définitifs reflètent pleinement la volonté des électeurs haïtiens", affirme un communiqué signé des ambassadeurs du Brésil, d'Espagne, des Etats-Unis, de France, de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de l'Union européenne.
Les résultats définitifs du premier tour doivent être annoncés le 20 décembre et le deuxième tour doit être organisé le 16 janvier.
Cette crise politique intervient au moment où le pays, le plus pauvre des Amériques, est exsangue après le séisme du 12 janvier qui a fait 250.000 morts et alors qu'une épidémie de choléra a tué 2.193 personnes depuis la mi-octobre.
Pour venir en aide aux victimes du choléra, la Commission européenne s'est dite lundi prête à débloquer 10 millions d'euros supplémentaires.
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jdX0a7Cgj8tAzGjz0qx3vnzCZawA?docId=CNG.a295cce46e6465a1e2e278864409ca97.561

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