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mardi 30 novembre 2010

Le parti au pouvoir en Haïti admet une possible défaite électorale

De Clarens RENOIS (AFP) – Il y a 3 heures PORT-AU-PRINCE — Le parti au pouvoir en Haïti a reconnu mardi qu'il pourrait avoir perdu les élections présidentielle et législatives, deux candidats à la succession du président René Préval ayant donné la veille l'impression de croire en leurs chances de l'emporter.
"Nous sommes des démocrates convaincus, Inité est prêt à accepter l'alternance démocratique", a déclaré le sénateur Joseph Lambert, coordonnateur du parti présidentiel Inité ("Unité" en créole).
"Si on rate les élections au niveau présidentiel, on passe à l'opposition ou bien on peut cohabiter avec le groupe qui aurait gagné les élections", a-t-il ajouté devant la presse.
Les élections ont donné lieu à des incidents qui ont fait plusieurs morts, tandis qu'une majorité des 18 candidats à la présidentielle ont exigé dimanche l'annulation du scrutin, se disant victimes de fraudes au profit du candidat d'Inité, Jude Célestin, considéré comme très proche de René Préval.
Deux des favoris des sondages, Mirlande Manigat et le chanteur Michel Martelly, qui avaient dans un premier temps exigé également l'annulation du scrutin, ont finalement indiqué lundi qu'ils se ralliaient au processus électoral, donnant l'impression de croire en leurs chances de se retrouver au second tour le 16 janvier.
Le Conseil électoral haïtien a promis de publier les résultats des scrutins d'ici le 5 décembre et se préparait entre-temps à dresser un bilan des incidents enregistrés dans le pays, qui ont conduit à l'annulation du vote dans 56 des 1.500 centres de vote.
"On attend la publication des résultats pour recourir éventuellement aux instances électorales si nous avons des contestations", a déclaré M. Lambert.
Jugeant que les élections se sont "globalement bien déroulées", le sénateur a regretté des manquements et des faiblesses lors de la journée de vote, qui ont alourdi la machine et provoqué la colère de certains électeurs impatients.
M. Lambert a accusé les candidats qui réclament l'annulation des élections de tenter "d'organiser un coup d'Etat électoral".
"Ils ont eux-mêmes créé des troubles pour les mettre ensuite sur le compte de notre parti afin de manipuler l'opinion publique", s'est-il plaint, déplorant la mort de trois de ses partisans et l'enlèvement de deux proches par des opposants.
Dans un vaste entrepôt surveillé par des Casques bleus de la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah), des dizaines d'agents du Conseil électoral provisoire continuaient de saisir mardi les procès-verbaux venant des dix départements du pays, a constaté un journaliste de l'AFP. Scellés dans des enveloppes transparentes, ceux-ci étaient saisis informatiquement.
Les chefs de mission de l'Union européenne, qui ne se sont pas prononcés sur la régularité de la consultation, ont appelé lundi la population et les forces politiques du pays à garder leur calme.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit "préoccupé" par les incidents qui ont marqué le scrutin et a averti que des heurts pourraient entraver la lutte contre le choléra qui sévit depuis la mi-octobre dans le pays et a déjà fait 1.751 morts, dévasté par ailleurs en janvier par un séisme qui a fait 250.000 morts et plus d'un million de sinistrés.
Des observateurs américains ont appelé la communauté internationale à rejeter cette "farce évidente", faisant référence au scrutin. La France et le Canada ont exprimé leur "préoccupation".
En revanche, le chef de la mission d'observateurs conjointe de l'Organisation des Etats américains (OEA) et des pays du Marché commun de la Caraïbe (Caricom), Colin Granderson, a jugé que les élections étaient valides, malgré les "irrégularités".http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5j4qzhrv_NxDnsuqoRau0xOTfQFvw?docId=CNG.a279b86d53f0e008683f7ecdd8cffe32.cc1

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