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mercredi 27 octobre 2010

La MINUSTAH nie toute responsabilité dans l’apparition du choléra

Accréditant la thèse d’une éventuelle contamination du fleuve Artibonite par des déjections de casques bleus népalais, le Sénateur Youri Latortue exige du gouvernement l’ouverture d’investigations scientifiques sur les causes de la maladie avec, potentiellement, des implications pénales Mardi 26 octobre 2010, Radio Kiskeya
La Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) a rejeté mardi les "rumeurs" selon lesquelles des matières fécales déversées dans le fleuve Artibonite par les casques bleus népalais déployés à Mirebalais (centre) seraient responsables de la mortelle épidémie de choléra sévissant en Haïti, un dossier sur lequel un Sénateur a demandé l’ouverture d’une enquête scientifique.
"Sept fosses septiques, construites en circuit fermé, desservent la base militaire et répondent aux normes de construction de l’Agence de protection de l’environnement (EPA)", soutient la force onusienne dans un communiqué qui confirme la présence d’un contingent militaire népalais à Mirebalais, dans la localité de Meille, au bord de la rivière du même nom.
Quatre camions d’une compagnie privéee de la place s’occupent toutes les semaines de vider les fosses sur un site de décharge dont l’utilisation se fait avec "l’autorisation" de la mairie de Mirebalais.
La MINUSTAH précise que le site se trouve à 250 mètres de la rivière Meille, soit "plus de 20 fois" la distance exigée par les normes internationales.
En dépit de ce démenti, la mission onusienne s’engage à poursuivre ses investigations afin de vérifier le "respect scrupuleux de ses normes par toutes ses entités".
Le communiqué souligne enfin qu’une unité chargée de la "conformité environnementale" contrôle régulièrement la gestion de tous les déchets produits par la MINUSTAH à la lumière des normes internationale en vigueur.
Cette mise au point tranche avec les allégations du deuxième Sénateur de l’Artibonite, Youri Latortue, qui s’est fait l’écho de certains éléments de la population de Mirebalais soupçonnant les soldats népalais d’être à l’origine de la flambée de choléra constatée depuis une semaine.
Selon des témoignages d’habitants de Grand Boucan, des déjections des casques bleus dans cette localité auraient, en effet, contaminé le fleuve Artibonite qui traverse le Bas-Artibonite et le Bas-Plateau Central, les deux principales régions où la maladie s’est déclarée.
Intervenant lors d’une rencontre entre le ministre de la santé, Alex Larsen, le directeur général du MSPP, Gabriel Thimotée, et la commission santé du Sénat, le parlementaire a insisté sur la nécessité de fixer les responsabilités dans cette affaire qui, prévient-il, pourrait avoir des "conséquences pénales". Une éventuelle action criminelle ayant atteint une telle ampleur ne devrait pas rester impunie, a-t-il répété.
Youri Latortue en a profité pour rappeler que le Népal fait partie des pays asiatiques où le choléra est à l’état endémique.
Pour sa part, le ministre de la santé s’est montré prudent face à la stabilisation de la propagation de la bactérie tout en écartant pas un éventuel retour en force de l’épidémie.
Reconnaissant que les conditions sanitaires précaires de la population étaient depuis longtemps favorables à l’apparition de maladies infectieuses, le Dr Alex Larsen a mis en garde contre la pénétration d’autres régions du pays par le choléra en raison de la mobilité des personnes issues des zones affectées.
L’état d’urgence sanitaire décrété au lendemain de la vague de décès enregistrée est toujours maintenu.
Le dernier bilan officiel communiqué mardi s’établit à 284 morts et 3.612 cas d’hospitalisation recensés en une semaine, essentiellement dans le centre et le nord du pays.spp/Radio Kiskeya

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