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lundi 20 septembre 2010

L'ONU fait le point sur l'avancée des Objectifs du millénaire pour le développement

LEMONDE.FR
 20.09.10
AFP/GEORGES GOBET
Le principal "Objectif du millénaire pour le développement" est de réduire de moitié d'ici à 2015 la proportion de la population vivant sous le seuil de "l'extrême pauvreté".

Le principal "Objectif du millénaire pour le développement" est de réduire
de moitié d'ici à 2015 la proportion de la population vivant sous le seuil
de "l'extrême pauvreté".AFP/GEORGES GOBET

Le chanteur du groupe U2 Bono, avocat de la lutte contre le sida et la pauvreté, était en visite en France vendredi 17 septembre pour promouvoir l'action de son association One. Il a rencontré Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy pour préparer la conférence des Nations unies, lundi 20 septembre, à propos des Objectifs du millénaire pour le développement. Une conférence à laquelle devraient participer plus de chefs d'Etat que lors du sommet de Copenhague, et dont les enjeux sont ni plus ni moins que la suppression de l'extrême pauvreté dans le monde.

Que sont les Objectifs du millénaire pour le développement ?
C'est en 2000 que l'Organisation des Nations unies a voté une déclaration concernant les Objectifs du millénaire pour le développement. Le principal objectif auquel s'engagent alors les 189 pays signataires est de réduire de moitié d'ici à 2015 la proportion de la population vivant sous le seuil de "l'extrême pauvreté" (soit 1 dollar par jour à l'époque et aujourd'hui 1,27 dollar). Outre cet objectif principal, sept autres sont fixés pour 2015 : ils consistent à assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le sida, le paludisme et d'autres maladies, préserver l'environnement et mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Chaque objectif est constitué d'une ou plusieurs "cibles", avec des statistiques précises à atteindre.
Où en est la réalisation des OMD ?
"Il est évident que les améliorations apportées aux conditions de vie des pauvres ont été scandaleusement lentes, et les crises climatique, alimentaire et économique érodent certaines avancées durement acquises", s'alarme le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, dans l'introduction du rapport d'étape 2010 des OMD. En effet, les progrès existent mais pour l'heure ils ne sont pas à la hauteur des attentes des ONG, des pays du Sud et de leurs habitants. La plupart des acteurs s'accordent pour dire que les Objectifs ont contribué à pousser les pays à agir, mais les résultats sont très inégaux d'un objectif à l'autre.
Ainsi l'objectif visant à lutter contre les pandémies (notamment le sida et le paludisme) a connu des succès significatifs. "La propagation du VIH semble s'être stabilisée dans la plupart des régions, et un nombre plus important d'individus survit plus longtemps", fait ainsi remarquer le rapport. La lutte contre le paludisme a aussi connu des progrès récents, les pouvoirs politiques s'étant attachés à la question.
En revanche, la lutte contre la sous-nutrition reste une ombre au tableau des OMD. Avec 925 millions de personnes sous-alimentées (16 % de la population mondiale), la barre du milliard de personnes est certes franchie pour la première fois depuis quinze ans, mais l'on reste bien loin de l'objectif d'arriver à moins de 10 % de personnes souffrant de sous-alimentation affiché en 2000. "Toutes les six secondes, un enfant meurt à cause de problèmes liés à la malnutrition. La faim reste la plus grande tragédie et le plus grand scandale au monde", souligne aujourd'hui Jacques Diouf, directeur général de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture).

Quelles perspectives pour la conférence de New York ?
Tous les cinq ans, les pays signataires se retrouvent pour juger des avancées des OMD et établir un plan d'action visant à adapter leur action en fonction des objectifs. C'est le but de la conférence qui se tiendra les 20, 21 et 22 septembre. Les ONG qui luttent contre la pauvreté se disent préoccupées par le manque de financement pour atteindre ces objectifs. En 2000, les pays riches s'étaient engagés à investir 0,7 % de leur PIB à l'aide publique au développement d'ici à 2015. Aujourd'hui, seuls cinq pays ont atteint cet objectif (Suède, Norvège, Danemark, Luxembourg et Pays-Bas) ; la France, qui emploie 0,46 % de son PIB à l'aide au développement, a d'ores et déjà annoncé qu'elle allait geler ce budget jusqu'en 2011.
La crise économique a placé les Etats sous une lourde pression budgétaire. Aussi, certains d'entre eux comptent profiter de la conférence de New York pour proposer "des financements innovants" afin de trouver les financements nécessaires. La France, mais aussi le Chili, le Brésil et la Norvège sont ainsi favorables à l'instauration d'une taxe sur les billets d'avion et les transactions financières.
La déclaration commune qui devrait être adoptée à l'issue de la conférence pourrait aussi remettre au jour certains des objectifs en abordant par exemple le problème que fait peser la volatilité des prix agricoles sur la faim dans le monde. Ban Ki-moon a aussi récemment expliqué que les pays signataires devront s'attacher à élaborer des plans d'actions pour l'après-2015.
Le Monde.fr, avec agences
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/09/20/l-onu-fait-le-point-sur-l-avancee-des-objectifs-du-millenaire-pour-le-developpement_1412752_3244.html

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