Ronald Baudin, le ministre haïtien de l'Économie et des Finances, a fait savoir cette semaine l'importance du respect de la propriété privée, alors que les victimes du séisme occupant des camps de fortune à Port-au-Prince sont menacés l'expulsion. Rappelons que le gouvernement avait annoncé au mois d’août un plan visant à reconstruire le centre commercial de la capitale, avec des espaces pour des entreprises privées, des bâtiments de l'administration publique et des milliers de logements. Suite à ces déclarations, le gouvernement avait déclaré d'utilité publique [décret du 2 septembre 2010] un périmètre qui doit être libéré des débris et dans lequel les interventions ne peuvent pas se faire sans l'autorisation du gouvernement, ce qui n’avait pas été sans provoquer le mécontentement de certains secteurs.
« Si nous devons faire tout notre possible pour améliorer les conditions de vie de la population, en particulier ceux qui vivent dans des tentes, nous avons aussi besoin de promouvoir le respect de la propriété privée » à déclaré le ministre qui est également président du Comité de facilitation pour la reconstruction du Centre Port-au-Prince.
Pour le ministre, « la propriété n'est pas un obstacle à la lutte contre les personnes sans logement parce que le gouvernement s'est engagé à donner des terrains chaque fois qu'il y a un projet sérieux de construction de logement ». On croit rêver, pourquoi le ministre a-t-il alors tant de mal à fournir des terrains aux dizaines de milliers de constructions transitoires en attente par manque d’espace de construction?
Michel Forst, l'expert indépendant des Nations Unies sur les droits de l'homme en Haïti, avant son départ d’Haïti s’était élevé contre es menaces d'expulsions et avait réitéré son appel au gouvernement pour un moratoire sur la déportation des personnes déplacées qui vivent dans des camps de fortune situés sur des terres privées « ont ne peut pas prendre la décision d'expulser ces personnes sans une stratégie de relocalisation mise en œuvre par le gouvernement ».
Fysh Adam, chef du groupe Shelter qui coordonne les échanges entre les agences des Nations Unies, les organisations gouvernementales et les ONG, a déploré quant à lui, l'absence d'une « stratégie nationale formelle » pour reloger les sans-abri précisant qu’il est prévu de construire 136,514 logement de transition d’ici à l'été 2011, et que seulement 13,073 ont été construits, en raison des lenteurs aux douanes et surtout du manque d'accès physique et légal à des terrains « Il est difficile de trouver des propriétaires qui ont un titre [...] il est difficile de faire des plans pour reloger les personnes déplacées ». En outre, le chef du groupe Shelter a déclaré que « la plupart des victimes préfèrent rester dans les camps, parce qu'elles ne sont pas obligés de payer un loyer ».
http://www.haitilibre.com/article-1224-haiti-reconstruction-ronald-baudin-au-dela-du-reel.html
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
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