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vendredi 20 août 2010

Haïti/présidence: Wyclef attend de savoir s'il peut entrer dans la course

Haïti: La star internationale du hip-hop Wyclef Jean et 33 autres Haïtiens attendaient avec appréhension vendredi le verdict des autorités électorales pour savoir s'ils peuvent entrer dans la course à la succession de l'actuel président René Préval.

Le scrutin pour élire le prochain président d'Haïti, ravagé par le séisme du 12 janvier, est prévu le 28 novembre mais des doutes persistent sur la capacité des autorités à maintenir cette échéance.
Annoncée mardi, la publication de la liste définitive des candidats a été reportée au dernier moment à vendredi par le Conseil électoral provisoire (CEP), soupçonné de vouloir écarter certaines candidatures dont celle du chanteur très populaire en Haïti.
Outre Wyclef Jean, qui vit aux Etats-Unis, un autre chanteur populaire haïtien, Michel Martelly, s'est porté candidat, de même que l'ambassadeur d'Haïti à Washington, Raymond Joseph. Un ancien Premier ministre de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide -- en exil en Afrique du Sud -- s'est enregistré, tandis que son parti La Fanmi Lavalas n'a pas été admis à présenter de candidat.
Empêché par la Constitution de solliciter un nouveau mandat, René Préval n'a pas réussi à imposer à sa formation politique INITE (UNITE en créole) son ex-Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, finalement soutenu par un autre parti.
"On pourrait rire de la plupart des candidats, les presque faillis, les corrompus notoires, les têtes à claques, les illuminés, les +entertainers+ (ceux qui font le spectacle, ndlr), les grincheux et les bêtes de cirque..., mais se joue le destin d'un pays dont la majorité des citoyens n'a que trop souffert de l'injustice sociale", écrit le romancier Lyonel Trouillot.
Des rumeurs accusent le pouvoir de chercher à évincer Wyclef Jean, l'un des candidats les plus populaires, pour non respect de certains critères légaux et des questions relatives au fisc américain.
Mais, jeudi, le chanteur a été reçu par René Préval. Rien n'a filtré de l'entretien, si ce n'est une photo des deux hommes se serrant la main tout sourire, diffusée par M. Jean sur le site de microblogs Twitter.
Et pour Me Joël Petit-Homme, l'un des avocats de la star, "aucune influence politique ne devrait empêcher M. Jean de briguer la présidence d'Haïti".
"Nous avons prouvé que M. Jean possédait une résidence en Haïti, où il est en plus actionnaire majoritaire d'une chaîne de télévision. Ses déclarations fiscales aux Etats-Unis ne peuvent pas être traitées en Haïti", a-t-il ajouté.
Dans l'entourage du chanteur on évoque des menaces de mort et de persécutions qui contraignent l'ex-membre des Fugees à rester reclus dans son fief de Croix-des-Bouquets, au nord de la capitale.
Depuis son retour au pays la semaine dernière, le chanteur -- qui a mis sa carrière en veilleuse pour briguer la présidence -- ne s'est pas prononcé publiquement dans la presse.
En même temps, il doit faire face à des critiques reprises dans les médias haïtiens sur la gestion douteuse de sa Fondation "Yélé Haïti", mise sur pied pour venir en aide à ses compatriotes frappés ces dernières années par de nombreuses catastrophes naturelles.
"Wyclef président d'Haïti, ce serait une insulte au pays, que Wyclef reste dans la musique", ont réagi des étudiants qui estiment que le chanteur n'avait pas l'expérience nécessaire pour diriger un pays en crise.
"Il a déjà beaucoup fait pour Haïti", jugent en revanche d'autres Haïtiens qui le croient "parfaitement capable" et se préparent à voter pour lui.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=82696&PubDate=2010-08-20

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