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mercredi 11 août 2010

Au Pakistan, course contre la montre pour venir en aide aux sinistrés

LEMONDE.FR avec AFP, Reuters, AP 10.08.10
AP/Shiekh Saleem Raza
Dans le village de Ghazi Ghat,
au Pakistan, mardi 10 août.
Confrontées aux pires inondations depuis près de quatre-vingts ans, les autorités pakistanaises peinent encore à venir en aide aux sinistrés après de violentes pluies de mousson survenues ces deux dernières semaines dans la partie supérieure du bassin de l'Indus. Une zone d'environ 1 000 kilomètres de long allant du nord au sud du pays a été ravagée par les intempéries, tuant plus de mille six cents personnes. Selon Islamabad, près de 14 millions de personnes sont affectées par les inondations. L'ONU, qui s'apprête à lancer un appel de fonds international pour venir en aide aux sinistrés, estime que ce chiffre est plus proche des 6 millions. Ces personnes "ont besoin d'une assistance humanitaire immédiate, c'est-à-dire qu'ils en ont besoin pour survivre", a affirmé Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

Mme Byrs a comparé l'ampleur du désastre au tremblement de terre qui a frappé Haïti en début d'année, soulignant que près de trois cent mille habitations ont été détruites par les conséquences de la mousson. L'ONU demandera plusieurs centaines de millions de dollars à la communauté internationale. L'émissaire spécial du secrétaire général de l'ONU chargé de l'assistance au Pakistan, Jean-Maurice Ripert, a déclaré que le coût de la catastrophe et les travaux de reconstruction s'élèveraient à des milliards de dollars.

CRITIQUÉ, ZARDARI RETOURNE AU PAYS
AP/Shakil Adil
Un Pakistanais dans les eaux
près de Sukkar, mardi 10 août.
Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, qui était à l'étranger pour des visites officielles depuis le début du mois d'août, est revenu au Pakistan, mardi. Vivement critiqué pour son absence alors que la crise humanitaire empirait sur place, M. Zardari avait décidé de maintenir ses voyages. Il s'est rendu en France, en Grande-Bretagne puis en Syrie, où il s'est entretenu avec le président Bachar Al-Assad. M. Zardari a confié la gestion de la crise au chef du gouvernement, Yusuf Raza Gilani. Dans les faits, c'est l'armée qui a pris la tête des opérations de secours, ce qui lui vaut de retrouver la confiance populaire quelque peu perdue depuis la chute du général Pervez Musharraf. Un responsable du gouvernement a fait savoir que Zardari se rendrait dans des zones sinistrées au cours des prochains jours.
Le temps s'est éclairci dans certaines régions sinistrées, ce qui permet aux hélicoptères, américains notamment, de reprendre leurs missions d'assistance au profit de la population affectée. Plusieurs ONG françaises, comme Médecins sans frontières (MSF), le Secours catholique ou l'Acted (Agence d'aide à la coopération technique et au développement) sont présentes sur place, et s'inquiètent d'une possible nouvelle montée des eaux.
"Les risques de maladies liées à l'eau polluée aggravent la situation avec déjà cent mille cas de choléra signalés, touchant principalement des enfants", s'alarme le Secours catholique. "La situation dans les provinces du Pendjab et de Sind est très inquiétante", ajoute MSF, alors que dans le nord de la vallée du Swat, où opère l'Acted, "des distributions alimentaires massives pour près de soixante mille personnes" sont en cours.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/08/10/au-pakistan-course-contre-la-montre-pour-venir-en-aide-aux-sinistres_1397736_3216.html

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