Ouverture officielle de la campagne électorale
78 candidats issus pour la plupart d’une quinzaine de partis politiques se jettent à l’eau pour conquérir les douze sièges à pourvoir au Sénat ; la Police Nationale s’engage à sécuriser la campagne dans une conjoncture politique délicate
lundi 16 mars 2009, Radio Kiskeya
La campagne électorale pour les sénatoriales partielles du 19 avril s’ouvre officiellement lundi à travers les dix départements d’Haïti où 78 candidats représentant une quinzaine de formations politiques partiront à la conquête de 12 des 30 sièges de la Chambre haute. Le Conseil électoral provisoire doit marquer par une cérémonie solennelle, prévue dans la journée à Port-au-Prince, le lancement de cette campagne qui prendra fin le 17 avril prochain à minuit. Les principes fondamentaux d’un processus électoral démocratique devraient être à l’ordre du jour, même si les partis et candidats indépendants engagés dans la course n’ont pas souscrit à des règles d’engagement portant sur l’éthique, la non-violence et la reddition de comptes concernant le financement de la campagne.
Les électeurs sont appelés à désigner un Sénateur dans chacun des départements sauf dans l’Artibonite (nord) et le Nord-Est en raison respectivement du décès, en janvier 2007, du Sénateur Noël Emmanuel Limage, dans un accident de la circulation et de l’invalidation du mandat en cours du premier Sénateur du Nord-Est, Rudolph Boulos, dont la présumée nationalité américaine avait entraîné la départ précipité en mars 2008. Voici, par département géographique, la liste des candidats que le CEP a habilités à mener campagne pour le renouvellement du tiers du Sénat.
Ouest Evelyne Bernard Chéron (MIDH), ex-Sénatrice de l’Ouest qui avait fait son entrée à la 48e législature sous la bannière de Union pour Haïti, une alliance scellée en 2006 entre Fanmi Lavalas et le MIDH ; Jean Marcel Jacques (PSR) ; l’ancien maire Cacsman Brutus (MODEL-PRDH) ; l’ex-secrétaire d’Etat à la sécurité publique sous le gouvernement de transition (2004-2006), David Bazile (PUN, parti néo-duvaliériste) ; Marie-Denise Claude (Fusion), fille de feu pasteur Sylvio Claude, opposant historique à la dictature des Duvalier ; John Joël Joseph (LESPWA), issu d’organisations populaires de Cité Soleil ; Rudolph Prudent (KONBA), médecin et militant politique ; Georges André Labissière (indépendant) ; Gérard Evans Beaubrun (RDNP), médecin et ancien Député de Léogâne aux 44e et 45e législatures ; Mario Viau (UNION), homme d’affaires et PDG de Radio Signal FM, une station privée de Port-au-Prince ; Charles Henry Raymond Fils-Aimé (PEP), Joseph Wesner Emmanuel (indépendant), éducateur de carrière et ex-Sénateur de l’Ouest aux 45e et 46e législatures ; Victor Gilles (PONT) ; Ernst Edouard Laventure dit « Konpè Mòlòskòt » (AAA), présentateur de radio et Ronald St-Jean (indépendant), militant politique proche de Lavalas.
Sud-Est Hébert Lahatte (UNION), Pierre Michel Joseph Jean Pierre (RDNP), Ricard Pierre (OPL), ex-Sénateur de la 48e législature et Wencesclass Lambert (LESPWA), frère du Sénateur Joseph Lambert.
Sud Raymond Jameau (RESPE), Cécile Barnatte (AAA), Joseph Benoît Laguerre (UCADDE), ancien Député de la 45e législature, Marie Danielle Comeau (KONBA), médecin ; Georges Simon Pierre (UNION), Jean Claude Bernard (OPL), Francky Pierre Exius (LESPWA), ex-Député de la 47e législature et Yves Rousseau (PSR).
Nippes (sud-ouest) : Wilfrid Tropnas (UNION), Jean William Jeanty (KONBA), dirigeant de l’organisation Collectif Solidarité, Identité et Liberté (KSIL) ; Frantz Robert Mondé (AAA), actuel Député de la circonscription des Baradères et ancien membre de la 45e législature ; Anthony Barbier (FUSION), sociologue et ancien ministre de la fonction publique du gouvernement Aristide/Michel (1994-1995), Julson Louberson (LESPWA), Assad Volcy (UCADDE), ancien journaliste et actuel responsable du bureau de presse de la Présidence ; Chrisner Noël (indépendant) et Garry Joseph Mazile (RESPE).
Nord-Est : Jean Rodolph Joazile (FUSION), ex-Sénateur des 47e et 48e législatures ; Lucien Pierre Louis Derex (LESPWA), Altagrâce Elie (UNION), Ernst Lavaud (AAA), Armand Joachim (OPL) et Jacques André Charles Pierre (OPL).
Nord-Ouest : Mélius Hypolite (OPL), ancien Sénateur de la 48e législature ; François Lucas Sainvil (LESPWA), actuel représentant de Port-de-Paix à la Chambre des Députés ; Luc Fleurinor (MIRN), ex-Sénateur des 45e, 46e et 47e législatures et Charles Saturne (UNION).
Nord : Marie Ghislaine Mompremier (FUSION), Jacques Laguerre Jean René (MODEL/ PRDH), Elusca Charles (OPL), Antoine René Samson (UNION), ancien Sénateur de la 48e législature et Moïse Jean Charles (LESPWA), actuel collaborateur du Président René Préval et ancien maire de Milot. Il fait l’objet de graves accusations de meurtre sur la personne de Guitz Adrien Salvant alias Guy, tué en février 2004.
Artibonite (nord) : Jean Willy Jean Baptiste (AAA), François Fouchard Bergrome (AAA), ex-Sénateur de la 48e législature, Rigaud Saint-Pierre (LESPWA), Paul André Garçonnet (LESPWA), ancien Député de la 46e législature ; Michelet Louis (indépendant), Michel Fortuné (PUN), Accéus Manus (UNION), Anick François Joseph (OPL), prêtre et adepte de la théologie de la libération et Luckner Désir dit « Louco » (UNION), animateur de radio.
Grand’Anse (sud-ouest) : Marie Aurorelaine Belle-Fleur (FUSION), Frédérick Jean Lavaud (RESPE), syndicaliste et dirigeant de la Confédération nationale des éducateurs d’Haïti (CNEH) ; Jean Fritz Laplanche (OPL) et Jean Maxime Roumer (LESPWA), ancien Sénateur de la 48e législature.
Centre Emmanuel Chevry (FUSION), plus connu sous le nom de Grégory Chevry, cet ancien officier des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) devenu homme d’affaires et dirigeant sportif a été accusé par le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) d’implication dans le narcotrafic ; Louis Stiverne (UNION), Francisco Delacruz (OPL), ancien Député de la 45e législature ayant fait la prison en Suisse pour son implication présumée dans le narcotrafic ; Willot Joseph (UCADDE), actuel Député de la circonscription de Maïssade et transfuge de l’Alyans Demokratik sous la bannière de laquelle il avait été élu en 2006 alors qu’il était incarcéré sous l’accusation de vol de véhicule ; Rubens Saint-Germain (LAAA) et Adher Marcelin (LESPWA).
Le directeur général de la Police Nationale, Mario Andrésol, a donné samedi l’assurance que les forces de l’ordre seront, comme par le passé, mobilisées pour garantir la sécurité de la campagne électorale, étape cruciale du processus. Le commandant de la PNH invite les candidats à informer l’institution de leurs différents déplacements électoraux afin que les mesures de sécurité appropriées soient adoptées.
Malgré ces garanties, la mise à l’écart de certains candidats et les violences politiques partisanes qui ponctuent en général les élections en Haïti font toutefois craindre des incidents regrettables dans des régions où les rivaux et leurs partisans intéressés sont souvent prêts à en découdre avec le couteau entre les dents.
De plus, la pertinence des débats et le niveau de motivation de l’électorat demeurent encore des inconnues alors que la tenue ou non du scrutin du 19 avril continue d’alimenter des spéculations de toutes sortes dans l’opinion publique. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5755
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