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samedi 2 août 2008

Le grenier pourrait bien nourrir...mais !

Si les agriculteurs avaient les moyens pour faire l'irrigation et mettre en valeur les terres cultivables, Port-à-Piment pourrait nourrir davantage ses milliers d'habitants et même ses voisins Il n'y aurait pas une période de vache maigre en termes de production agricole à Port-a-Piment. Selon la saison, les habitants s'adonnent à la culture des céréales, des agrumes, des vivres et des tubercules. « Nous cultivons un peu de tout à Port- à -Piment : maïs, haricot, manioc, cocotier, banane, raisin », énumère avec précision Nerette Victor, Port-à-Pimentois d'origine et ancien cultivateur. « J'ai commencé à cultiver la terre depuis mon plus jeune âge. C'était mon gagne-pain et celui de ma famille », explique le sexagénaire. Âgé aujourd'hui de soixante-quatre ans, Victor, greffier au tribunal civil de Coteaux, ne pratique presque plus l'agriculture.
Son travail de greffier prend le plus claire de son temps. Mais c'est surtout les extrêmes difficultés rencontrées dans la production et le transport des produits agricoles qui, dit-il, l'ont porté à négliger les champs.
« Autre fois, l'agriculture permettait facilement aux Port-à-Pimentois d'éduquer leurs enfants, de prendre soin de leur famille. Plus maintenant », crache-t-il, jetant les regards sur un vieux jardin situé à quelques mètres de sa maison.
Le niveau de production a considérablement diminué à cause de l'absence d'un système d'irrigation pour l'arrosage des terres cultivables, par manque de moyens économiques facilitant la mise en valeur des champs et par manque de moyens de transport pour écouler les produits vers les villes avoisinantes. Il en résulte que bon nombre d'agriculteurs ont abandonné les champs pour migrer vers d'autres villes, notamment Port-au-Prince.
Ceux qui y sont restés pratiquent une agriculture d'auto-subsistance alors que la culture de la terre reste la première et la plus importante activité économique des Port-à-Pimentois.
« C'est, en quelque sorte, la première occupation des habitants.
Il n'existe pratiquement pas d'autres alternatives en termes d'activités économiques et commerciales à Port-à-Piment », souligne le maire de cette commune, Fritz Gattereau.
Revenu des Etats-Unis il y a quelques années, Fritz Gattreau n'est pas le seul à se plaindre de ce qui faisait autre fois la force de la cité.
De jeunes Port-à-Pimentois, qui ont vécu leur enfance dans la commune, disent avoir la nostalgie du temps où Port-à-Piment servait de grenier pour ses habitants et aussi pour des milliers de citoyens venant des localités avoisinantes.
« Il fût un temps où des gens de Côteaux, de Port-Salut et d'autres zones venaient s'approvisionner chez nous », s'est rappelée Marie France Mérilan, une jeune Port-à-Pimentoise vivant à Port-au-Prince.
La jeune femme dit espérer une amélioration des moyens de transport, véritable handicap pour écouler les produits vers les marchés locaux.
Avec les travaux de réparation de la route nationale numéro 2 jusqu'à Tiburon initiés par le gouvernement haïtien avec le support du gouvernement taiwanais, certains citoyens nourrissent déjà l'espoir de voir Port-à-Piment reprendre ses droits séculaires.
« Nous avons encore la possibilité de relever le niveau de production », croit dur comme fer M. Gattereau.
D'autant plus que les agriculteurs portapimentois semblent préférer les engrais naturels aux engrais chimiques. Ce qui leur procure des récoltes probantes et de meilleure qualité. « Les cultivateurs misent beaucoup plus sur les engrais organiques », explique Fritz Gattereau.
A Port-à-Piment, certains produits agricoles, notamment les oranges, les avocats et les régimes de banane, paraissent visiblement plus volumineux que ceux qu'on retrouve dans d'autres villes du pays.
Jean Max St Fleur
jmsaintfleur@lenouvelliste.com http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=60649&PubDate=2008-08-02

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