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mardi 29 juillet 2008

La capacité hôtelière à Saut-d'Eau

Le manque d'infrastructures hôtelières à Saut-d'Eau est patent. Beaucoup de pèlerins et de visiteurs vont même se loger dans des hôtels à Mirebalais dans le Plateau central. Saut-d'Eau, cette ville aussi renommée qui accueille depuis l'année 1848 des milliers de gens étonne, déconcerte!

Singulier Ville-Bonheur!
Arrosée par sept rivières, Saut-d'Eau, commune de vertes collines, de chute d'eau encadrée de verdure, de sites de prières où s'exaltent la foi, a un manque criant d'infrastructures hôtelières pour accueillir de potentiels visiteurs qui souhaiteraient prendre leur aise et délier les cordons de la bourse.
Seulement deux hôtels de faible capacité d'accueil sont disponibles dans cette commune qui attire tous les ans des milliers de pèlerins.

Depuis 1848, année au cours de laquelle un témoin a rapporté l'apparition d'une Vierge couronnée de lumière dans la localité de Palmes, pèlerins, visiteurs, curieux foulent cette terre bénite. Hôtel Villa Marie Robenson & Georges Notre Dame du Mont-Carmel (18 chambres à coucher) et Pèlerin hôtel situé à la même rue (20 chambres à coucher) figurent sur la carte de visite de cette « ville » qui a une superficie de 178 kilomètres carré 63.

Pendant la fête patronale, une chambre se louait entre $80 et $100 us. Après la fête, le prix a littéralement chuté. A l'hôtel Villa Robenson, on négociait une chambre à $18 us ; tandis qu'à Pèlerin, le prix était passé rapidement à $30 us.
Peu importait le nouveau prix qu'ils affichaient, personne ne voulait rester un jour de plus à l'hôtel. A Saut-d'Eau, après la fête, on s'ennuie mortellement. Pas une salle de danse, pas une salle de cinéma, ni un restaurant, ni un supermarché, nulle place publique, aucune rue asphaltée pour une ville vouée au tourisme. Pour le reste de l'année, les hôtels fonctionnent à vide. Sandra Domilkar, une employée de Pèlerin hôtel, laisse entendre que le propriétaire de cet hôtel, originaire de Jacmél, l'a construit sous la dictée de Mont-Carmel.
Pendant la Mont-Carmel, plusieurs hôtels à Mirebalais, commune proche de Saut-d'Eau dans le Plateau central, ont affiché complet. Des touristes locaux préfèrent leur confort à ceux de la ville d'eaux.
Manque criant d'infrastructures
Pour suppléer à son manque d'infrastructures d'accueil, les Saudelais propriétaires de maisons et de maisonnettes ont loué des chambres à des groupes de personnes où à des familles. Certains membres de la diaspora en pèlerinage font leur réservation, pendant une ou deux semaines à l'avance. On loue pour deux semaines une maison à $500 us. Les petites bourses s'octroient une chambrette à $87 us pour une semaine. Cependant, ces pèlerins arrivent en colonie. Ils s'entassent à 15 ou 20 personnes dans un réduit n'ayant ni lit, ni eau, ni électricité.
Assise parmi un groupe de jeunes sous une galerie, Béatrice est sur le point de rentrer à Port-au-Prince. Elle avoue avoir passé une semaine de rêve à Saut-d'Eau en compagnie de ses amis. « Nous avons monté à cheval pour nous rendre à la cascade, nous avons dansé Azor et avons fait des demandes à la Vierge. »
La colonie au nombre desquels s'inscrit Béatrice a loué deux chambrettes. « Nous étions 12 répartis dans cette maisonnette privée de tout. Nous avons du mettre sur le sol des nattes pour dormir », confie-t-elle.


Une autre catégorie de pèlerins, à cause des difficultés économiques, dorment à la belle étoile, sur des nattes. C'est le cas de Margareth, une jeune fille de dix-huit ans qui accompagne sa mère tous les ans à Saut-d'Eau. Comme d'autres pèlerins, Margareth, sa mère et son fiancé, sont à la merci du vent, du soleil et de la pluie. C'est leur manière à eux de faire pénitence et d'être proche de la Vierge.
Margareth attend sa mère qui fait ses derniers adieux à Mont-Carmel avant de faire route vers Mirebalais.
Des camions rentrent chargés de pèlerins qui regagnent leurs pénates. Les fumets des griots, le relent des grosses chaudières de bouillon et de thé qui s'entre-déchiraient dans l'air ont disparu.
Les bandes de rara, Azor, les chants, les prières des neuvaines se sont évanouies sous le ciel de Saut-d'Eau. La commune semble triste et morne après cette liesse.
Claude Bernard Sérant

Commentaires :
Les autorités municipales de la ville de Paris ont inauguré en grandes pompes leur projet-phare de l’été : Paris Plage !
Rassurez-vous. La mer est très loin de Paris situé plutôt au centre de la France. La municipalité de Paris a aménagé les rives de la Seine en « Plage » moyennant l’utilisation de plusieurs dizaines de tonne de sable. Un sable spécial qui semble-t-il ne se laisse pas balayer et soulever par le vent. Les vrais parisiens et ceux qui s’y trouvent comme visiteurs l’espace d’un été profitent bien de la diversité des divertissements proposés alliant des visites du Louvre ou du dôme des invalides et un après midi de plage sur les berges de la seine.
On crée des plages là ou il n’y a pas de mer !
Nous autres nous les utilisons comme pour entreposer nos déchets domestiques et humains !
Cela n’étonne pas qu’un endroit pouvant offrir l’attrait d’une une chute comme celle de seau d’eau puisse être traité à l’haïtienne.
S’il est évident que le point culminant de la visite de Ville bonheur resterait toujours la célébration des fêtes religieuses rien n’empêche que seau d’eau soit utilisé comme attraction touristique en dehors de toute contemplation religieuse.
Au cours d’un voyage au Mexique j’ai eu le plaisir de visiter la chute de « EYIPANTLA » en Catemaco, Veracruz.
Les dimensions entre les deux cascades ne se comparent guère, mais il fallait voir tous les aménagements mis en œuvre et en valeur pour exploiter de façon bénéfique une mine naturelle en beauté et possibilité économique.
Il est à se demander pourquoi la bourgeoisie n’a jamais voulu prendre des risques dans des entreprises ou des investissements qui pourraient faire de très grandes différences dans la situation de certaines localités du pays.
Cette bourgeoisie étiquetée de « répugnante » une fois par un diplomate étranger mérite souvent ce qualificatif. Elle le vaut bien.
Cette bourgeoisie préfère importer des containers de pieds et de cous de poules destinés aux poubelles étrangères que d’investir dans l’élevage de poules et poulets. Elle fait ramasser ces parties à jeter de l’animal, récupère les containers sans payer d’impôts et les fait distribuer à une population d’affamés incapables de réfléchir et surtout de demander pourquoi ils doivent se ruer sur ce que les autres vont jeter.
Ce serait sans doute antinational et voire antipatriotique que de demander qu’un consortium à capital étranger investisse à Seau d’eau et doter la localité d’infrastructures modernes capables permettre l’exploitation du site et surtout désenclaver les régions avoisinantes.

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