Dépêche de l’agence en ligne Alterpresse sur la catastrophe du 2 juin
Haïti-Presse : Décès du confrère Sonny Bastien
mardi 3 juin 2008,
Radio Kiskeya
P-au-P, 02 juin 08 [AlterPresse] --- Le confrère journaliste Sonny Bastien est décédé dans l’après-midi de ce lundi 2 juin 2008 des suites d’un problème de diabète, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Président directeur général de la station privée Radio Kiskeya depuis 1994, après une riche carrière a Radio Haiti Inter (debut annees 1970 - 28 novembre 1980), puis 1986 - 1991) Sonny Bastien s’est éteint à l’hôpital du Canapé-Vert où il a été hospitalisé depuis le dimanche 1er juin 2008. Chez les consœurs, confrères et autres employés de cette station de radio privée de Port-au-Prince, c’est la désolation et la consternation a l’annonce de cette triste nouvelle.
En lieu et place de l’édition de nouvelles de 4:00 pm locales (21:00 gmt), Radio Kiskeya diffuse des chansons tristes en mémoire de ce Journaliste de carrière.
L’agence en ligne AlterPresse s’incline devant la dépouille du confrère Sonny Bastien avec qui des relations professionnelles et amicales étaient entretenues de longue date. [do rc apr 02/06/2008 16 :00]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5072
Article du quotidien Le Nouvelliste sur le dernier voyage de Sonny
Sony Bastien est parti...
mardi 3 juin 2008,
Radio Kiskeya
« Je profite de cette occasion pour réfléchir sur l’avenir », l’une des dernières déclarations de Sony Bastien, directeur général de Radio Kiskeya à l’occasion du 14e anniversaire de la Station, le 7 mai dernier. Une réflexion qui n’aboutira pas puisqu’il nous a quitté ce lundi.
Figure emblématique de la presse haïtienne qui a transcendé des générations, Sony Bastien est un modèle. Rongé par la maladie depuis un certain temps, l’homme de la presse n’a jamais quitté son micro. Si le diabète rongeait son corps, par contre, sa voix et sa grande capacité de réflexion répondaient toujours à l’appel pour éclairer ses nombreux auditeurs.
Sobre, jovial... Sony a passé la majeure partie de sa vie a servi la société haïtienne. « Pale pou’n vanse », on n’oublie pas de si tôt les échos de cette émission de calibre à caractère social qu’animait l’immortel Sony, où le vécu quotidien a été passé au peigne fin. « Ils ont dit », une émission humoristique mettait à nu les moeurs de la société. Jamais homme journaliste n’a été aussi ouvert comme Sony Bastien.
De Radio Haïti Inter à Radio Kiskeya, Sony Bastien a conservé son style unique. Sa voix rassurante a fait les délices de plus d’un et le malheur de ceux qui ne croient pas au changement. « Zenglendo, boum peta et dechoukay », sont entre autres mots qu’il a lui-même créés pour mieux expliquer à ses auditeurs la réalité du pays. Il a commencé très jeune à travailler à Radio Haïti Inter. Durant la rafle du 28 novembre 1980, il fut l’un des rares journalistes contestataires de l’ordre dictatorial duvaliériste à ne pas connaitre l’exil.
Ses deux plus proches collaborateurs : Marvel Dadin et Liliane Pierre Paul sont inconsolables. Entre larmes et consternations, aucun mot ne peut apaiser leur grande tristesse.
Né le 10 mai 1956, Sony Bastien est mort à 52 ans après une maladie courageusement supportée. La presse haïtienne est en deuil. Sony Bastien laisse ses deux garçons, sa femme et des auditeurs qui s’attachaient à sa façon humoristique de présenter les réalités de la vie quotidienne haïtienne.
Chimiste, Sony Bastien était un homme de bon commerce.
La direction, la rédaction et le personnel de Le Nouvelliste présentent leurs condoléances les plus émues à la famille du défunt et à toute l’équipe de la Radio Kiskeya et à Marvel Dadin, Liliane Pierre et Stéphane Pierre Paul en particulier.
Robenson Geffrard robby8104@yahoo.fr
N. B Texte paru dans l’édition du mardi 3 juin 2008
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5073
Texte d’Hérold Jean-François sur la disparition de notre PDG, Sonny Bastien
Ce témoignage de notre confrère de Radio Ibo fait partie d’un florilège de réactions enregistrées tant en Haïti et à l’étranger depuis cette perte ...incommensurable
mardi 3 juin 2008,
Radio Kiskeya
SONY BASTIEN, EN BREF
Par Hérold Jean-François
Sony Bastien, Président Directeur Général de Radio Kiskeya qui vient de nous laisser à 2 :30 cet après-midi du 2 juin, était l’un des journalistes les plus connus de cette transition démocratique en Haïti. Mais Sony faisait déjà partie de la grande presse d’avant 1986, victime de la censure avant la rafle du 29 novembre 1980 où bon nombre de ses collègues de Radio Haïti Inter sont passés en sa compagnie aux centres d’interrogatoires des Casernes Dessalines, avant d’être expulsés du pays.
Après le 7 février 1986, Sony a repris du service à Radio Haïti Inter avec la belle équipe de Compè Filo, Liliane Pierre-Paul, Marvel Dandin, jusqu’en 1991. Leur séparation d’avec Jean L. Dominique a donné lieu au collectif Kiskeya qui allait devenir la populaire Radio Kiskeya que Sony créa avec son ami d’enfance Marvel Dandin et Liliane Pierre-Paul.
La plupart des néologismes en créole qui ont enrichi notre langue pendant la transition proviennent de la créativité et de l’humour de Sony Bastien qui était un pince sans-rire. Personnage discret non-conformiste, Sony Bastien, en dépit d’un diabète qui le rongeait et le fatiguait avait l’analyse vive et la répartie facile. Sa succulente chronique ‘’ils ont dit’’ et ses multiples entrevues sont de bonnes illustrations de la qualité et de la profondeur du journaliste de métier que Sony a été pendant ces trois dernières décennies. La maladie était incapable de l’arrêter. Jusqu’au dernier moment, Sony a maintenu une présence remarquable à travers ses interventions à Radio Kiskeya
C’est Sony qui a inventé et popularisé l’expression ‘’zenglendo’’ pour étiquetter ces fameux personnages qui allaient empoisonner notre vie. Chaque fois que vous entendrez l’expression ‘’woumble’’, rappelez-vous que ce mot qui traduit rencontre, conférence, forum en français a été une autre invention de Sony Bastien.
Simple, effacé, ami fidèle, jovial, aimant son pays charnellement, c’était entre autres, des caractéristiques de Sony Bastien qui aimait la vie.
Après avoir fondé Radio Kiskeya, Sony est retourné aux études à l’Université Quiskeya où il a étudié l’Économie jusqu’à la licence. A la radio, Sony pratiquait le ‘’Castigat ridendo mores’’ ‘’corriger les mœurs en riant’’ dans des chroniques incisives très appréciées par l’auditoire. Au cours de l’année 2004, pendant la crise politique, les branchés attendaient avec impatience la mesure de Sony dans ‘’ils ont dit’’. Plusieurs d’entre eux ont été foudroyants. On a encore en mémoire cette dérision qui a mis en épingle des imposteurs livrés à la risée publique par la prose maniée de main de maître par Sony Bastien.
Le 10 mai dernier, Sony célébrait son cinquante deuxième anniversaire entourés d’un groupe restreint d’amis ses invités habituels quand il lui prenait l’envie de marquer son anniversaire.
Ses amis garderont de Sony, le souvenir impérissable d’un ami solidaire en toute circonstance. La Direction de Radio IBO prie son épouse Jessie, ses enfants Marco et Stéphane, ses amis frère et sœur Marvel et Liliane, ses parents et amis, de croire en nos sincères afflictions.
Ce texte a été présenté au Journal de 17 Heures de Radio IBO, le lundi 2 juin 2008
N.B Ce texte du PDG de Radio Ibo est parvenu à notre rédaction le soir-même du décès
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5071
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 4 juin 2008
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