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mardi 20 novembre 2007

La musique haïtienne peut être rentable

Tandis que la musique haïtienne est sur scène dans toutes ses dimensions, disquaires, producteurs et distributeurs s'accordent à reconnaître que celle-ci peut se targuer d'avoir plus que jamais un meilleur avenir. Musique en Folie en est une initiative parmi tant d'autres qui contribuent à relever le défi de la rentabilité de l'art musical. Si les uns sont épatés par la vente de l'album de Révélation, d'autres, surpris par la performance de Dola, d'autres encore enchantés par le professionnalisme mis peu à peu dans la production musicale c'est qu'ils croient tous que la musique peut se targuer d'avoir peu à peu une marge dans l'économie haïtienne. Mais le rôle de l'Etat haïtien dans la promotion de la musique est primordial, estime Frantz Révil de Rêve Record, participant à Musique en Folie.« Dans la mesure où la musique représente un grand créneau sur le marché mondial, l'Etat haïtien doit finalement sortir de son laxisme qui cause beaucoup d'ennuis au marché musical haïtien », souligne-t-il.M. Révil se plaint de la production musicale qui se fait ailleurs dans sa quasi-totalité et ne bénéficie d'aucun regard de la part des autorités haïtiennes. Frais de douanes exorbitants, TCA, coûts de production et de transport ne font que décourager les distributeurs qui sont obligés, de leur côté, de garder le prix fort sur les produits. « Ce sont les consommateurs finaux et la musique elle-même qui en pâtissent », regrette-t-il. En dehors de ces avantages que le ministère de la Culture aurait dû accorder aux distributeurs, la musique haïtienne ne peut rien promettre comme facteur de développement.
« En Haïti, s'indigne le producteur, on continue à considérer le commerce de la musique comme la revente de céréales. Tandis que certains Etats industrialisés assurent eux-mêmes la promotion de leurs produits. »Toutefois, Frantz Révil se veut optimiste. « Il y a plein d'avenir pour la musique haïtienne », se réjouit-il. Pour lui, l'intérêt des Haïtiens pour leurs tendances musicales, toutes incluses, permet d'espérer mieux.Musique en Folie, l'étape décisive
Beaucoup d'institutions publiques privées ont rejoint Le Nouvelliste, la Unibank et le Rhum Barbancourt, initiateurs de la foire musicale haïtienne. Ce qui constitue une bonne piste pour les diverses tendances de cette musique qui a longtemps piétiné dans la pénurie.Cette huitième édition de Musique en Folie laisse transpirer une certaine maturité au niveau des groupes musicaux haïtiens, selon certains participants. Accordant cette année beaucoup d'intérêt aux spectacles, les organisateurs de la foire musicale ont été la cible de plusieurs disquaires dénonçant la tendance de ceux-ci à contourner ainsi le vrai but de la foire.
D'autres disquaires ne vont pas par quatre chemins : on n'est pas satisfaits sur toute la ligne, mais c'est acceptable. Si les nouveaux albums de Révélation, Dola, Zin, Richie et Gracia, Mass Compas, Tifane et le répertoire de Kdans sont les plus demandés du côté de Mélodisque, pour Philippe Saint-Louis de Mizikanou Barikad Crew a remporté la palme au niveau de la vente. Suivent après Emmeline Michel, Carimi, Rockfam.Les entreprises publiques et privées qui ont eu leur kiosque sur le site se sont félicités d'avoir choisi le public de Musique en Folie. L'APAAC, le ministère à la conditions féminines et aux droits de la femme, le bureau haïtien du droit d'auteur tous disent avoir y fait bonne campagne.
Lima Soirélus

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50963&PubDate=2007-11-19

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