Sans passeport et visa, aucun Haitien ne peut pénétrer en territoire dominicain depuis le déploiement, fin septembre, d'une nouvelle force militaire spécialisée à la frontière haïtiano-dominicaine.
Les citoyens dominicains ne sont pas épargnés et doivent présenter de leur côté la cedula, une pièce d'identité émise par les autorités dominicaines. La nouvelle mesure, qui n'a fait l'objet d'aucune publicité, cause des problèmes aux résidents frontaliers.
Le maire d'Anse-à-Pitres, par exemple, a dû présenter passeport et visa pour aller rendre visite à son homologue de la ville voisine de Pedernales.
L'inspecteur de police qui l'accompagnait n'a pu, lui, fouler le sol dominicain parce qu'il ne disposait pas de ces documents.
Même les malades et les femmes enceintes qui avaient pris l'habitude de se faire soigner à Pedernales ne sont pas épargnés.Le va-et-vient des petites marchandes et des commerçants sans papiers est encore toléré les jours de marché mais ces derniers sont soumis à des fouilles systématiques.
« Ces nouvelles mesures ont des conséquences sur les activités quotidiennes des riverains de la zone frontalière dont la survie dépend en grande partie des échanges qui se font tous les jours entre les deux peuples, dit Colette Lespinasse, coordonnatrice du Groupe d'appui aux rapatriés et réfugiés (GARR). En l'absence de structures étatiques et d'infrastructures dans les communautés frontalières, la situation est beaucoup plus compliquée pour les Haïtiens.
Livrés à eux-mêmes, ils ont pris l'habitude de se tourner vers les localités dominicaines pour leurs moindres besoins, notamment les services sociaux de base. »Le GARR demande au gouvernement Préval-Alexis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que les Haïtiens vivant près de la frontière ne soient plus pénalisés par la mesure dominicaine. Quelque 500 000 Haïtiens et Dominicains vivent à proximité de la frontière.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49610&PubDate=2007-10-11
Commentaires:
Il est fou de constater la fausse logique de la réflexion de certains qui se disent imbus d’une réalité et qui se sont donnés la vocation de servir en faisant respecter l’équilibre entre le droit et le devoir.
Entre Haïti et la République Dominicaine il n’existe ni de traité de libre commerce ou de libre circulation d’une part et il existe bien une ligne qui démarque et sépare les deux états. Le fait que pendant des années il y ait eu une sorte de laisser aller faisant croire à ces deux dispositions inexistantes n’implique pas un droit tacite des résidents des deux côtés de la ligne de traverser d’un côté à l’autre comme dans un moulin.
Cet état de fait supporté et même encouragé par les autorités a toujours été une situation conjoncturelle insolite et anormale. Haïti et la République Dominicaine pouvait toujours se réserver le droit de faire respecter les lois et les normes qui régissent les trafics à travers les frontières de deux pays.
Ceux qui veulent s’ériger en avocat de n’importe quelle cause devraient d’abord commencer par revoir leurs stratégies. L’état haïtien ne dispose d’aucun moyen, en absence de traité de libre circulation entre les deux pays, pour exiger aux autorités dominicaines d’effacer la ligne frontalière pour ne pas pénaliser les habitants des villes et communes proches de cette ligne.
Les dominicains ont voulu mettre de l’ordre dans une situation qui ne pouvait durer.
Le pire reste à venir car l’idée de la construction d’un autre mur fait lentement et sûrement son chemin
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 15 octobre 2007
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