P-au-P, 11 oct. 07 [AlterPresse] --- Des prélats de l’église catholique romaine dominicaine se sont engagés, depuis le 8 octobre 2007, dans une polémique ouverte quant à une position officielle à adopter par rapport au massacre des Haïtiens ordonnés par le dictateur dominicain Rafael Leonidas Trujillo en 1937, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Au cours d’une messe solennelle à l’occasion de la fête patronale de la paroisse jésuite de Dajabón (ville frontalière avec Ouanaminthe, au nord-est d’Haïti), l’évêque de Mao-Montecristi, Diómedes Espinal de León, a demandé, au nom de l’Église Catholique romaine dominicaine, « pardon au peuple frère d’Haïti » pour cet « acte horrible qui a causé de graves blessures à des frères haïtiens », s’est-il indigné.
Tout en reconnaissant que « personne, ici réuni dans ce temple, n’a aucune faute dans le crime », le chef de ce diocèse - qui fut l’un des lieux les plus affectés par ce massacre - a déclaré que « l’Église vit le pardon », tout en soulignant que « comme le Pape avait demandé pardon au peuple juif, il demande pardon au peuple haïtien ».
Le Cardinal et aussi archevêque de Santo Domingo, Nicolas de Jesús López Rodríguez, a réagi contre la position du prélat du diocèse de Mao-Montecristi en affirmant que « le peuple dominicain n’a pas à demander pardon au peuple haïtien pour le massacre de 1937, parce que le responsable de ce massacre fut Trujillo et lui il est déjà enterré ».
« Dans ce cas, c’est à Trujillo qu’il faut demander de rendre des comptes, parce que c’est lui qui fut le criminel, et le peuple dominicain n’a aucune faute dans tout cela », soutient le Cardinal dominicain.
Face aux événements déplorables ayant jalonné l’histoire des deux nations, la Conférence épiscopale catholique romaine dominicaine a toujours invité le peuple dominicain à « mettre de côté » ces « faits historiques », tels que « les différentes invasions haïtiennes qui ont causé la mort de centaines de Dominicains, assassinés par les troupes de Dessalines ». Selon les prélats dominicains, le souvenir de ces événements ne fait que « créer des sentiments anti-haïtiens en République Dominicaine ».
À rappeler que dans la déclaration commune signée à la fin d’une rencontre de 3 jours (du 15 au 17 avril 2005) à Port-au-Prince, les Conférences épiscopales catholiques romaines de l’île ont « invité les autorités des deux États à, d’une part, diminuer le flux migratoire massif, anarchique et illégal et, d’autre part, à légiférer sans ambiguïté de façon à ce que soit respecté le droit de tout un chacun à avoir un nom et une nationalité et à chercher la solution aux grands problèmes tels que l’acquisition d’un document d’identité comme citoyen, un emploi, la santé, l’éducation… ». [wel rc apr 11/10/07 10 :30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6502
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 15 octobre 2007
Haïti-Rép. Dominicaine : L’Église catholique dominicaine divisée quant à une position sur le massacre d’Haïtiens en 1937
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