par Gotson Pierre
P-au-P., 16 oct. 07 [AlterPresse] --- Passer des jours sans manger, ce n’est pas une situation exceptionnelle pour de nombreuses personnes à Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays, selon les témoignages obtenus par l’agence en ligne AlterPresse.
L’accès à la nourriture se fait difficile à un point tel qu’il est considéré comme un « luxe ».
Il y a quelques semaines, le prix de la farine de blé a augmenté de plus de 25%, provoquant le mécontentement de vendeuses de pain dans les marchés publics ainsi que de nombreux consommateurs. La vente de pain a baissé, ainsi que celle de plusieurs autres produits de première nécessité.
Le pain est considéré comme un aliment de base en Haïti, où plus de la moitié de la population (actuellement environ 9,6 millions d’habitants) ne peut pas se procurer la ration alimentaire minimale de 225 Kg par année.
En Haïti, “manger est un luxe”, affirme la Plate-forme des organismes haitiens de défense des droits humains (Pohdh).
« La majorité des produits de consommation, tels le maïs, le riz, l’haricot, le sucre, les légumes, le fromage, les fruits, la viande de boeuf ou de chèvre, le poisson, le lait, ne sont pas accessibles aux petites bourses en raison de leur coût élevé sur le marché », souligne la Pohdh.
Selon le Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Dsncrp), en processus de finalisation, « 27% des enfants (d’Haïti) souffrent de carence alimentaire », un problème qui affecte majoritairement les zones rurales, précise le document.
Jean Robert Simonise, membre du Secrétariat technique du Dsncrp, soutient qu’ « il faut créer des richesses et stimuler la croissance » pour pouvoir sortir Haïti de cette situation, résultant de 25 années consécutives de baisse de la production nationale, alors que la population n’a pas cessé de croître.
Une des périodes les plus marquantes de la crise haïtienne a été en 2004, lorsqu’il y a eu une croissance de -3,5%.
Les autorités espèrent, pour cette année 2007, une croissance de 4% du Produit intérieur brut (Pib)/habitant, actuellement évalué à 1742,00 dollars US.
Mais, ces chiffres ne reflètent qu’une moyenne et non la situation réelle, puisque Haïti est cataloguée comme le pays le plus inégalitaire de la planète. La moitié des richesses est concentrée entre les mains de 10% de la population et 70% des Haïtiens sont considérés comme pauvres ou vivant au dessous du seuil de la pauvreté.
« Sur chaque 10 personnes, on estime que 7,6 sont pauvres, ne disposant que de 2 dollars par personne et par jour », précise une étude officielle.
Le taux de mortalité maternelle est de 630 pour 100.000 et celui de la mortalité infantile de 57 pour 1.000, les plus élevés de la région latino-américaine et caribéenne, alors que l’espérance de vie est de 52 ans.
L’économiste Rémy Montas, ancien responsable de la Banque Centrale, estime que cette situation est le résultat de « l’inefficacité » des modèles de développement appliqués durant des années en Haïti et qui n’ont pas contribué à améliorer les conditions de vie de la population.
Montas préconise le changement de ce modèle pour pouvoir atteindre en 2015 les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), sur lesquels les autorités haïtiennes se sont engagées. Parmi ces objectifs, figure la réduction de moitié de la pauvreté. [gp apr 16/10/2007 16:20]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6522
P-au-P., 16 oct. 07 [AlterPresse] --- Passer des jours sans manger, ce n’est pas une situation exceptionnelle pour de nombreuses personnes à Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays, selon les témoignages obtenus par l’agence en ligne AlterPresse.
L’accès à la nourriture se fait difficile à un point tel qu’il est considéré comme un « luxe ».
Il y a quelques semaines, le prix de la farine de blé a augmenté de plus de 25%, provoquant le mécontentement de vendeuses de pain dans les marchés publics ainsi que de nombreux consommateurs. La vente de pain a baissé, ainsi que celle de plusieurs autres produits de première nécessité.
Le pain est considéré comme un aliment de base en Haïti, où plus de la moitié de la population (actuellement environ 9,6 millions d’habitants) ne peut pas se procurer la ration alimentaire minimale de 225 Kg par année.
En Haïti, “manger est un luxe”, affirme la Plate-forme des organismes haitiens de défense des droits humains (Pohdh).
« La majorité des produits de consommation, tels le maïs, le riz, l’haricot, le sucre, les légumes, le fromage, les fruits, la viande de boeuf ou de chèvre, le poisson, le lait, ne sont pas accessibles aux petites bourses en raison de leur coût élevé sur le marché », souligne la Pohdh.
Selon le Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Dsncrp), en processus de finalisation, « 27% des enfants (d’Haïti) souffrent de carence alimentaire », un problème qui affecte majoritairement les zones rurales, précise le document.
Jean Robert Simonise, membre du Secrétariat technique du Dsncrp, soutient qu’ « il faut créer des richesses et stimuler la croissance » pour pouvoir sortir Haïti de cette situation, résultant de 25 années consécutives de baisse de la production nationale, alors que la population n’a pas cessé de croître.
Une des périodes les plus marquantes de la crise haïtienne a été en 2004, lorsqu’il y a eu une croissance de -3,5%.
Les autorités espèrent, pour cette année 2007, une croissance de 4% du Produit intérieur brut (Pib)/habitant, actuellement évalué à 1742,00 dollars US.
Mais, ces chiffres ne reflètent qu’une moyenne et non la situation réelle, puisque Haïti est cataloguée comme le pays le plus inégalitaire de la planète. La moitié des richesses est concentrée entre les mains de 10% de la population et 70% des Haïtiens sont considérés comme pauvres ou vivant au dessous du seuil de la pauvreté.
« Sur chaque 10 personnes, on estime que 7,6 sont pauvres, ne disposant que de 2 dollars par personne et par jour », précise une étude officielle.
Le taux de mortalité maternelle est de 630 pour 100.000 et celui de la mortalité infantile de 57 pour 1.000, les plus élevés de la région latino-américaine et caribéenne, alors que l’espérance de vie est de 52 ans.
L’économiste Rémy Montas, ancien responsable de la Banque Centrale, estime que cette situation est le résultat de « l’inefficacité » des modèles de développement appliqués durant des années en Haïti et qui n’ont pas contribué à améliorer les conditions de vie de la population.
Montas préconise le changement de ce modèle pour pouvoir atteindre en 2015 les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), sur lesquels les autorités haïtiennes se sont engagées. Parmi ces objectifs, figure la réduction de moitié de la pauvreté. [gp apr 16/10/2007 16:20]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6522
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