La commune de l'Anse-à-Veau est littéralement prisonnière de la « grande rivière de Nippes ». Passage obligé pour se rendre dans cette agglomération dépourvue d'infrastructures de base, le principal cours d'eau du département des Nippes est le véritable cauchemar des habitants.
A califourchon sur une motocyclette qui fait office de taxi, comme des dizaines d'autres, Antoine, 47 ans, vient de quitter Miragôane pour l'Anse-à-Veau. Son « chauffeur » roule à vive allure sur la route cahoteuse, qui est en fait , une simple piste faite de roches effilées, de mares d'eau et de nids-de-poule.
Des Nippois traversant à gué la Grande Rivière de Nippes
A califourchon sur une motocyclette qui fait office de taxi, comme des dizaines d'autres, Antoine, 47 ans, vient de quitter Miragôane pour l'Anse-à-Veau. Son « chauffeur » roule à vive allure sur la route cahoteuse, qui est en fait , une simple piste faite de roches effilées, de mares d'eau et de nids-de-poule.
Des Nippois traversant à gué la Grande Rivière de Nippes
Après trente minutes, le « taxi » l'abandonne au bord d'une rivière. C'est la Grande rivière de Nippes que Antoine doit traverser à gué. Il se déchausse, un peu amer. « Je suis Anse-à-velais. Je ne comprends pas que les dirigeants qui se sont succédé au timon des affaires de l'Etat n'aient jamais pensé à jeter un pont sur cette rivière », fulmine t-il. Ironiquement, ce cours d'eau qui devrait être une aubaine pour l'irrigation des cultures en plaine de ce département est trop souvent un cauchemar pour les Nippois. Et pour cause. Sa simple crue enclave maintes communes du département, dont l'Anse-à-Veau, Petit-Trou-de-Nippes, Baradères et L'Azile. Seules les grosses cylindrées peuvent la franchir impunément. A la moindre averse, elle se déchaîne, emportant tout sur son passage, et coupant le département en deux.
Arrivé sur l'autre rive, Antoine trouve une autre motocyclette qui le conduit finalement à destination. Empruntant le chemin désert qui conduit à l'Anse-à-Veau et qui prend parfois des allures de jungle, il ne peut s'empêcher de se demander ce qui adviendrait de lui s'il survenait un accident dans cet endroit aussi éloigné. D'ailleurs, l'hôpital Jules Fleury, qui est le mieux équipé de la commune, n'a même pas une ambulance à sa disposition. Une ville morteA l'Anse-à-Veau, Antoine découvre une ville morte. Les rues sont vides. Cette commune connaît un fort exode. Une bonne partie des adultes qui y restent sont au chômage. Il n'y existe aucune entreprise commerciale et financière qui pourrait employer des gens. Une telle léthargie économique pousse les jeunes vers la capitale.C'est le cas d'Antoine, un gaillard bâti fortement, qui a laissé sa ville natale, il y a plus de 20 ans. « Incapable de trouver du travail, j'ai dû laisser la ville qui m'a vu naître à la fin des années 80 pour me rendre à Port-au-Prince, confie-t-il. Les choses n'ont pas tourné rond pour moi à la capitale, je me suis donc installé à Miragôane, où je travaille au port.» La rue principale d'Anse-à-Veau
Le chômage n'est pas le seul problème auquel sont confrontés les résidents de cette commune. Les infrastructures routières sont inexistantes. Pas une rue n'est asphaltée. L'électricité se fait rare depuis plus de deux mois.
Arrivé sur l'autre rive, Antoine trouve une autre motocyclette qui le conduit finalement à destination. Empruntant le chemin désert qui conduit à l'Anse-à-Veau et qui prend parfois des allures de jungle, il ne peut s'empêcher de se demander ce qui adviendrait de lui s'il survenait un accident dans cet endroit aussi éloigné. D'ailleurs, l'hôpital Jules Fleury, qui est le mieux équipé de la commune, n'a même pas une ambulance à sa disposition. Une ville morteA l'Anse-à-Veau, Antoine découvre une ville morte. Les rues sont vides. Cette commune connaît un fort exode. Une bonne partie des adultes qui y restent sont au chômage. Il n'y existe aucune entreprise commerciale et financière qui pourrait employer des gens. Une telle léthargie économique pousse les jeunes vers la capitale.C'est le cas d'Antoine, un gaillard bâti fortement, qui a laissé sa ville natale, il y a plus de 20 ans. « Incapable de trouver du travail, j'ai dû laisser la ville qui m'a vu naître à la fin des années 80 pour me rendre à Port-au-Prince, confie-t-il. Les choses n'ont pas tourné rond pour moi à la capitale, je me suis donc installé à Miragôane, où je travaille au port.» La rue principale d'Anse-à-Veau
Le chômage n'est pas le seul problème auquel sont confrontés les résidents de cette commune. Les infrastructures routières sont inexistantes. Pas une rue n'est asphaltée. L'électricité se fait rare depuis plus de deux mois.
Selon le maire adjoint, Louifaite Descorbeth, la mairie qui est chargée de distribuer le courant en lieu et place de l'EDH absente de la commune, est à court d'argent. « Nous ne savons à quel saint nous vouer. Nous avons un problème d'entrées de fonds. Il n'y a pas d'argent pour acheter du carburant en vue de faire fonctionner la génératrice.
Faute de compteurs dans les foyers, la mairie ne perçoit que 100 gourdes le mois, par foyer. Cependant, faute de moyens, les gens sont parfois incapables de payer. »La génératrice, supposée alimenter en courant électrique la petite ville de 2500 habitants, est logée dans un abri de 4 mètres carrés, construit en 1973 sous le gouvernement de Jean-Claude Duvalier. Lorsque cette dernière tombe en panne, les responsables sont obligés de faire appel à des techniciens venus de Miragoâne ou de Port-au-Prince.
Un réseau d'adduction d'eau potable permet néanmoins la distribution d'eau potable. Mais selon des habitants, une mauvaise répartition de l'eau empêche certains foyers de recevoir l'eau régulièrement. Au niveau sanitaire, l'hôpital Jules Fleury, et un centre de santé communautaire situé à Saut-du-Baril, une section communale, sont les seules institutions sanitaires desservant la population.
La reconstruction de l'hôpital Jules Fleury emporté par les flammes en décembre 2004 en est à sa phase finale. Parmi les quatre services de base, seul le service de maternité fonctionne. Les cas graves sont transférés à Miragoâne.
Une dizaine d'établissements scolaires, dont six privés, deux écoles nationales et un lycée - le lycée Boisrond Tonnerre - offrent le pain de l'instruction aux jeunes Anse-à-velais. Cependant, une fois leurs études classiques terminées, les jeunes sont obligés de laisser la commune pour aller ailleurs apprendre un métier ou entreprendre des études universitaires. Selon le dernier recensement de 2003, la population de l'Anse-à-Veau comptait 52 432 habitants.
Cette commune comprend 7 sections communales : Baconnois, Saut-du-Baril et Grande-Rivière, Arnaud, Bouzi, Baquet et Dechène.
L'abri d'où est logé la génératrice alimentant en courant électrique la commune
Alain Gaillar
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49644&PubDate=2007-10-16
1 commentaire:
je ne comprends vraiment pas pourquoi on a des deputés et des sénateurs, car la situation du centre ville est un lieu de luxe comparé à la section d'arnaud d'où je suis, c'est deprimant de voir combien de temps mondé est en politique pour ne rien faire pour sa commune!
Enregistrer un commentaire