Pour sa première intervention en Haïti en plus de vingt ans d’exil, l’ex-dictateur implore le pardon du peuple haïtien pour les méfaits de son régime, mais appelle ses partisans à la mobilisation
samedi 22 septembre 2007,
Radio Kiskeya
L’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier s’est exprimé publiquement en Haïti pour la première fois depuis son départ en exil, il y a 21 ans, en appelant les haïtiens à lui pardonner ses erreurs lors de la célébration samedi du cinquantième anniversaire de la victoire de son père, François Duvalier, aux présidentielles de 1957.
Intervenant de Paris sur les ondes d’une station de radio de la capitale relayée par des amplificateurs placés dans le cour du Parti de l’Unité Nationale (PUN), "Baby Doc" s’est adressé en français à plusieurs centaines de partisans et sympathisants enthousiastes rassemblés au siège de la formation politique néomacoute situé à Babiole (centre-est de Port-au-Prince).
L’ex-Président à vie, qui séjourne en France depuis sa chute spectaculaire, le 7 février 1986, a demandé "pardon" au peuple haïtien pour les "dommages physiques er économiques" causés par son régime au cours de sa longue domination absolue de 15 ans (1971-1986).
Il a aussi lancé un appel à l’unité nationale et salué la contribution des partis politiques à la "lutte contre la violence". Accusé d’avoir pillé le trésor public, Jean-Claude Duvalier s’est découvert des vertus de leader exemplaire au point de recommander "le respect de la moralité dans la gestion de la chose publique".
Il a enfin convié tous les duvaliéristes à rester mobiliser, car, selon lui, la flamme de l’espoir est en train de se rallumer. Une allusion à peine voilée à un futur rôle dans la vie politique du pays auquel M. Duvalier ne semble pas avoir renoncé, plus de vingt ans après avoir été mis sur la touche par un peuple en quête de démocratie et d’émancipation économique.
Pour sa part, le secrétaire général du PUN, Jacques Deverson, a fait savoir que le triomphe électoral du 22 septembre 1957 était celui du peuple haïtien. Il a qualifié "d’humaniste qui croyait à l’éducation de la jeunesse et au développement de l’université" François Duvalier qui avait, dès 1960, démantelé toutes los organisations écolières et estudiantines, vassalisé l’Université d’Etat d’Haïti et chassé du pays les meilleurs universitaires.
Tout comme Jean-Claude Duvalier, M. Deverson a appelé à la mobilisation des néoduvaliéristes.
Parmi les nombreux sympathisants et invités présents on pouvait distinguer Me Gérard Gourgue, ancien militant des droits humains et candidat à la Présidence, l’ex ministre et Député, Rony Gilot, l’ex-ministre des sports, André Rémy, Daniel Supplice, sociologue et ex-secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports sous Jean-Claude Duvalier, l’ex-colonel et maire de Port-au-Prince, Franck Romain, les anciens colonels Christophe Dardompré et Léonce Qualo.
La violence, la manipulation des institutions et des fraudes électorales massives avaient permis à François Duvalier, médecin et ethnologue au discours ultranationaliste, de l’emporter le 22 septembre 1957 sur son principal rival, l’agronome Louis Déjoie après avoir écarté deux autres leaders de premier plan, le populiste Daniel Fignolé et le technocrate Clément Jumelle. "Papa Doc" allait instaurer l’une des dictatures les plus féroces au monde en régnant sur le pays sans partage jusqu’à sa mort en 1971. spp/RK
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 23 septembre 2007
Jean-Claude Duvalier amorce son retour sur la scène politique à l’occasion du cinquantenaire de la victoire de son père, François Duvalier, aux présid
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