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dimanche 27 mai 2007

ESCLAVES A DOMICILE...RESTAVEKS

Les "Restaveks", petits esclaves oubliés d'Haïti
Lorsqu'on lui demande quel est son loisir préféré, Sylvine, petite Haïtienne de six ans, ne parle pas de jouer à la poupée mais répond "balayer".

Comme des centaines de milliers d'enfants haïtiens, sa mère, une paysanne pauvre du nord du pays, lui a dit de "rester avec" une famille plus aisée de la capitale, dont elle est depuis deux ans la "domestique".
Première levée dans la maisonnée du quartier de Pacot, dès 05H00, la petite fille frêle est chargée d'aller chercher de l'eau potable à la fontaine publique distante de 5 km.
Moins d'un quart des habitations de la capitale ont l'eau courante et les enfants que l'on croise avec de lourds fardeaux sont souvent des "Restaveks", le surnom créole des quelque 200.000 enfants réduits en esclavage en Haïti, dont une grande majorité de filles.

En 1994, Haïti a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant mais la première république noire indépendante (1804), qui a payé cher son combat pour l'abolition de l'esclavage, n'a pas fait disparaître la pratique de l'asservissement des enfants pauvres.

Sylvine doit aussi dans une journée d'environ 16 heures de travail s'occuper des enfants des cousins éloignés à qui elle a été confiée, nettoyer la maison...
En retour elle ne reçoit pas de salaire et pas beaucoup de nourriture. Elle dort dehors sur une paillasse. "Je n'ai jamais le temps de jouer, mon activité préférée c'est balayer", dit la fillette qui déplore qu'on ne la "laisse pas aller à l'école comme cela avait été promis" à sa mère. "Les Restaveks sont privés de leurs droits les plus élémentaires, de jouer, de vivre à l'abri de la violence physique et des abus sexuels", souligne Njanja Fassu, responsable de l'Unicef en Haïti.

"Des raisons principalement économiques poussent les familles pauvres des zones rurales à +donner+ un (ou parfois plusieurs) de leurs enfants à des familles citadines en mesure de leur offrir un peu de nourriture et un coin pour dormir, espérant ainsi leur assurer une vie plus décente, notamment une éducation même s'ils savent qu'il va souffrir", souligne Wenés Jeanty, du foyer Maurice Sixto.
Des promesses sont faites par la famille d'accueil mais la plupart du temps, elles ne sont pas tenues. Aucun document écrit n'officialise l'accord, la majorité de la population étant analphabète.
Les rapports entre l'enfant, qui n'a souvent même pas de certificat de naissance, et sa famille biologique sont distandus, vu les distances et l'impossibilité à communiquer. Le foyer Maurice Sixto apporte aux "Restaveks" un soutien éducatif, psychologique et affectif tout en essayant de sensibiliser les familles qui leur imposent d'épuisantes corvées ménagères et parfois de mauvais traitements.
"L'opinion de l'enfant domestique ne compte pas et c'est pour cela qu'il s'exprime rarement. Ici, nous essayons de changer ce comportement et de faire en sorte qu'il puisse se forger une estime de soi", explique M. Jeanty.
L'établissement, soutenu par Terre des Hommes, cherche aussi à remettre les enfants en contact avec leur famille d'origine.
Jean-Robert Cadet, ancien "Restavek", souligne que la pauvreté ne saurait expliquer totalement cette pratique. Il la considère pour sa part comme un héritage de l'esclavage, qui a marqué le pays au fer rouge. Faute d'action gouvernementale et internationale forte, "la tradition" des enfants esclaves se perpétue, parfois sur plusieurs générations.

Les filles "Restaveks" sont souvent violées par le père et les fils de la famille "d'accueil". Si elles tombent enceintes, elles sont souvent mises à la porte et vont rejoindre les rangs des enfants des rues. Mais parfois leur progéniture sera utilisée à son tour comme de petits domestiques, de petits esclaves.
Source Le Nouvelliste sur http://www.lenouvelliste.com
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Il faut noter que très souvent les familles d’accueil ne font pas partie des familles à sous du pays. Et l’observateur ne connaissant pas le contexte socioéconomique dans lequel évolue cette pratique pourrait se demander comment une famille avec aussi peu de ressources peut promettre monts et merveilles à un membre d’une autre famille.

Il existe très souvent des liens de parentés. Il s’agit de la petite nièce qui est envoyée à Port-au-Prince chez la tante.

Avant la crise d’après 1986, il existait les fameuses écoles du soir. En effet beaucoup d’enfants-domestiques fréquentaient l’école du soir et ils apprenaient à lire et à écrire.

Avec la fameuse doctrine tout homme est un homme prôné par l’ancien prêtre président, on s’attendait à l’application d’une politique visant à changer non seulement la mentalité mais la mise en oeuvre de programmes visant à améliorer de façon considérables les conditions de vie de tous les haïtiens.

Comme d’habitude, la société a miroité à travers un vieux mirage projeté par les discours à la Tartuffe, et de cette maxime, la société a hérité des enfants-chimères convertis aujourd’hui en jeunes gangsters-combattants d’une mauvaise cause lourde de plus de 800.000.000 d’euros.
C’est ça notre réalité.

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