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vendredi 13 avril 2007

COLLOQUE INTERNATIONAL "ESCLAVES AU PARADIS": ESCLAVAGE CONTEMPORAIN EN REPUBLIQUE DOMINICAINE

ESCLAVES AU PARADIS
L’esclavage contemporain en République Dominicaine
www.esclavesauparadis.org
« SANG, SUCRE ET SUEUR »
à l’ENSCP – Ecole nationale supérieure de chimie de Paris
11, rue Pierre et Marie Curie – 75005 Paris
RER : Sorbonne
Colloque international – 16 mai 2007
Dans le cadre de l’événement
« SANG, SUCRE ET SUEUR »
Colloque international – 16 mai 2007 2
Par une sorte d’ironie éloquente du sort, l’élément le plus doux de notre alimentation, le sucre, se fabrique dans des conditions qui laissent un arrière-goût amer. De toutes les denrées qui ont accompagné le développement de l’économie de plantation coloniale, il en est une dont la renommée dépasse en prestige et en valeur symbolique celle de toutes les autres, c’est le sucre.
Issu de la transformation des tiges de canne dans le cadre d’ateliers dont l’organisation préfigure celle des premières usines de la révolution industrielle européenne, le sucre a donné lieu à des expérimentations dans le domaine économique et social qui ont bouleversé les modes de mise en valeur en milieu tropical, l’organisation du travail et la rationalisation des marchés.
En revanche, le développement de l’économie sucrière s’est accompagné de l’esclavage et de l’oppression de millions d’Africains transplantés contre leur gré sur le continent américain.
Dans l’Andalousie musulmane se pratiquait déjà une culture irriguée de la canne, avec une main d’oeuvre servile constituée de captifs infidèles et d’Africains. La Reconquista chrétienne étendit la leçon du modèle aux Canaries, puis de là au Nouveau Monde. L’Ile de l’Española, la première mise en valeur agricole par les Espagnols, fut le laboratoire des tentatives de colonisation des terres tropicales par des Européens. Expérience inédite dont la valeur agronomique et industrielle eût sans doute laissé des traces plus fécondes dans la mémoire collective des peuples si elle n’était marquée par le poids de l’esclavage.
Dès cette époque, il semble que se crée entre le sucre, le sang et la sueur des esclaves une liaison fatale qui oblige les Africains-Américains à se plier à la règle commune de la servitude, ou à marronner, à fuir loin dans les bois.

HAÏTI, LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE ET LA CULTURE DU SUCRE
Dans les relations entre Haïti et la République Dominicaine, la canne a toujours occupé une place à part. C’est en Haïti que la culture de la canne a connu son plus grand développement au XVIIIe siècle, la Saint Domingue française était alors la Perle des Antilles.
À la fin du XIX siècle, imitant le modèle de Cuba et Porto Rico, la République Dominicaine connaît à son tour le développement de l’agriculture de plantation. Le pays n’étant pas assez peuplé ce sont des migrants venus de toute la Caraïbe anglophone qui permettront de fournir en main-d’oeuvre les usines sucrières et les plantations à capitaux souvent nord-américains de la République Dominicaine en plein boom économique.
Les Haïtiens ne sont qu’une composante parmi d’autres courants migratoires très diversifiés qui convergent vers Santo Domingo, San Pedro de Macoris, La Romana, etc. Cette tendance se confirme sous la dictature de Rafael Leonidas Trujillo. Des accords sont passés avec le gouvernement haïtien pour faciliter le recrutement de travailleurs saisonniers pour la zafra annuelle. Des dizaines de milliers de travailleurs mal payés, mal-logés, mal nourris, parfois brutalisés par les gardiens à la solde des propriétaires des usines.
Ces flux migratoires ont donné lieu à une installation permanente de travailleurs dont nombre d’entre eux résident encore sur les bateyes, sorte de campements sommaires où vivent les Haïtiens et descendants d’Haïtiens auxquels le gouvernement dominicain refuse de reconnaître le statut de citoyen. On estime aujourd’hui que le nombre d’Haïtiens (hommes, femmes et enfants) se trouvant dans cette situation est de 500 000.
La question se pose de savoir s’il existe une fatalité entre souffrance et culture de la canne ?
LES OBJECTIFS DE CE COLLOQUE
Par cette journée de réflexion et d’analyse, nous voulons faire un état des lieux de la situation dans les bateyes, caractériser la relation entre la culture de la canne et le recours à une main d’œuvre servile ou maltraitée, décrypter les responsabilités et les devoirs de la communauté internationale, et sensibiliser le public Français à une situation à laquelle il est lié malgré lui.

Ce colloque réunira une dizaine d’intervenants : juristes, géographes, sociologues, historiens mais aussi des personnes de terrain, des responsables d’associations des droits de l’homme, etc. Ces conférence-débats seront un écho au travail photographique de Céline Anaya Gautier, et permettront de mettre des mots sur les images.
La perspective historique autorise de distinguer trois types de situations correspondant à des terrains différents mais dont les sociétés ont en commun d’avoir dû se déprendre des héritages de l’esclavage :
• La genèse de la relation sucre et souffrance : dans le contexte colonial les travailleurs sont des esclaves
• La spécificité du cas haitiano-domonicain : les travailleurs sont des immigrés privés de droits élémentaires
• Perspectives et enjeux : Economiques, juridiques et sociaux

ACTIVITÉS CONNEXES
• Une exposition des photographies de Céline Anaya Gautier prises dans les bateys sera au coeur de cet événement. C’est à partir de ce travail photographique que ce nouera toute la réflexion de la journée colloque. À l’Usine Spring Court.
• Des projections de films en lien avec la thématique seront accompagnées de rencontres avec les intervenants du colloque.
Au MK2 Parnasse
• Tournée des conférenciers en province organisée en partenariat avec Amnesty International France et le Collectif Haïti de France.
Liste des villes sur demande.
Contact: collectif Haïti de France :
contact@collectif-haiti.fr – 01 43 48 31 78

STRUCTURE ORGANISATRICE DU COLLOQUE ET DU CYCLE DE FILMS

Le Collectif 2004 Images
Siège social : 13, rue de l’Arc de Triomphe – 75017 Paris
Tel : 01 40 68 03 38 / 06 98 08 79 06
Email : info@collectif2004images.org
www.collectif2004images.org

LES ORGANISATEURS

Anne Lescot – Coordination générale
anne.lescot@esclavesauparadis.org – 06 98 08 79 06

Jean-Marie Théodat – Coordination scientifique
jmthehodat@yahoo.fr – 01 44 07 75 64

Natacha Giafferi – Coordination logistique
natachgiafferi@hotmail.com – 06 60 68 13 21

Johan Muller – Assistant organisation
... – ...
PROGRAMME DU COLLOQUE – 16 MAI 2007Réservations et informations :
colloque@esclavesauparadis.org
9 h 00 – 12 h 30 12 h 30 : PRÉSENTATION ET ENJEUX

9 h 00 – 9 h 10 : Ouverture de la journée Michel CHRISTOLHOMME
Président de Pour Que l’Esprit Vive

9 h 10 – 9 h 20 : Présentation Joël THORAVAL
Président de la Commission consultative des Droits de l’Homme

9 h 20 – 9 h 30 Présentation Geneviève SEVRIN
Présidente d’Amnesty International France

9 h 30 – 9 h 50 Historique des relations haïtiano-dominicaines autour de la canne à sucre. Marcel DORIGNY Historien
9 h 50 – 10 h 10 Le sucre aux Amériques : Jean-Marie THEODAT
Géographe
10 h 10 – 10 h 30 : Problématiques et état de la recherche Natacha GIAFFERI
Anthropologue

10 h 30 – 10 h 45 PAUSE

10 h 45 – 11 h 15 : Economie et esclavage Des bateyes aux zones franches. Camille CHALMERS Economiste

11 h 15 – 11 h 35 Pour un sucre « éthique » : Olivier GENEVIÈVE Président de Sucre Ethique

11 h 35 – 12 h 30 : DÉBAT PUBLIC

12 h 30 – 14 h 00 DÉJEUNER

14 h 00 – 18 h 00 « TÉMOIGNAGES ET ENGAGEMENTS »

14 h 00 – 14 h 30 : Diplomatie et migration internationale Guy ALEXANDRE
Sociologue, ancien ambassadeur d’Haïti en RD

14 h 30 – 15 h 00 Une étude de terrain Soraya ARACENA (sous réserve) Sociologue
15 h 00 – 15 h 30 Droit et citoyenneté Manuela CASTRO Juriste

15 h 30 – 15 h 45 PAUSE

15 h 45 – 16 h 15 Témoignage Père Christopher HARTLEY
16 h 15 – 16 h 45 Témoignage Père Pedro RUQUOY
16 h 45 – 17 h 15 L’immigration Haïtienne en République Dominicaine Perspectives et recommandations GARR Colette LESPINASSE

17 h 15 – 18 h 00 DÉBAT PUBLIC

Modérateurs :
Matinée : Anne Lescot (sous réserve)
Après-midi : Jean-Marie Théodat

PRÉSENTATION DES INTERVENANTS
Monsieur Guy Alexandre
Guy Alexandre est né le 21 août 1945 à Saint Marc, Haïti. Il suit des études primaires et secondaires à Port-au-Prince. Il est diplômé en sciences politiques et sociales, en sociologie et en sociolinguistique (Louvain, 1970, Paris 1973, Bloomington 1980).
Entre 1979-91, 1997, 2004, Il est professeur d’histoire et de sociologie à l’Université d’Etat, au Centre de techniques de planification et d’économie appliquée, et à l’Université Quisqueya – Haïti. Il est également Conseiller Pédagogique et membre de la Direction des études de l’Institut Pédagogique National (IPN) de Port-au-Prince (1979-1984). Il devient chargé de mission au cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, ayant en charge les dossiers d’éducation et des secteurs sociaux
(1982). Conseiller au cabinet du ministre de la Culture, ayant en charge les dossiers de la coopération culturelle internationale (1999-2000). Guy Alexandre occupe plusieurs fois le poste d’Ambassadeur d’Haïti en République Dominicaine, puis également à Belize (1991-1997, 2002-2003). De 2004 à 2006, il est consultant au cabinet du Premier ministre du gouvernement intérimaire ayant la charge des dossiers de politique internationale, en particulier les relations avec la République Dominicaine et les questions migratoires. Il est actuellement, directeur de Programme à la mission Haïti de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et chargé d’enseignement à la Faculté latino-américaine de Sciences Sociales (FLACSO) de Santo Domingo.
Parmi ses travaux et publications consacrés à l’enseignement de l’histoire et des sciences sociales, aux relations haitiano-dominicaines ou a la problématique de la migration:
– Initiation à la dissertation historique, Guide pédagogique à l’usage des élèves de seconde et première (en collaboration). Fort de France /Paris, 1976, Editions Desormeaux.
– La question migratoire en la République Dominicaine et Haïti. Santo Domingo /Port-au-Prince, 2000, OIM ed.
– Évolution de la migration haïtienne. Retour sur des propositions accumulées. Port-au-Prince , 2005.GHRAP ed. À paraître : Les relations haïtiano-dominicaines. Problèmes et perspectives après Hatillo Palma

Soraya Aracena (sous réserve), dominicaine, historienne et géographe de formation, diplomée en Etudes caribéennes (Puerto Rico), s’est consacrée depuis 1983 à l’ethnographie. En 1984, avec l’anthropologue José Francisco Alegría Pons, elle enquête sur les pratiques du gaga et du vodou dans les bateys de l’est de la République Dominicaine, poursuivant plus tard son investigation des expressions religieuses populaires dans d’autres localités du pays, telles que Villa Mella, Consuelo ou Nigua y Haina. Son travail s’attache à dévoiler l’héritage culturel africain en République Dominicaine, et c’est à cette année qu’elle crée, en 1994, le Festival Anthropologique des Cultures afro-américaines au Centre culturel espagnol de Santo Domingo (édition 1997: Presencia Africana en la Cultura Dominicana, 2000: África en Samaná, 2001: Aportaciones Culturales Haitianas). Auteur de Apuntes sobre la Negritud en República Dominicana (1999) et de Los Inmigrantes Norteamericanos en Samaná (2000), éditrice de Gagá y Vudú en República Dominicana : Ensayos Etnográficos de José Francisco Alegría Pons, elle a aussi compilé les ressources du catalogue Presencia Africana en la Cultura Dominicana. Elle a également réalisé de nombreuses vidéos ethnographiques (El vudú en República Dominicana (1995), Expresiones de Fe (2003) et La cultura Cocola de San Pedro de Macorís (1994). Elle est enfin la créatrice de la banque d’images Chango Prieto qui compte plus de deux cents vidéos ethnographiques traitant des réalités dominicaines comme d’autres peuples de la Caraïbe. Soraya Aracena a participé à diverses rencontres et colloques internationaux tels que « La Route de l’esclave » sous les auspices de l’Unesco. A l’étranger, elle a participé en tant qu’exposante comme au montage des autels aux colloques Afro América y su Cultura Religiosa organisés par l’Université de Porto Rico entre 1989 et 1994; à Bressuiere, en France (2002), ou en Allemagne à l’occasion de l’exposition Autels du Monde, à Düsseldorf.

Maria Victoria Mendes (Maria Victoria Mendez Castro) est née en 1962 à San Pedro de Macorís, en République Dominicaine. Docteur en droit de l’Universidad Central del Este, S.P.M. (1989), diplômée en droit pénal (2005, Universidad Iberoamericana, S.D.), en Application de lois en faveur des femmes (Universidad Intec., S.D.), ainsi qu’en Droits Humains, Médiation et Résolution des Con. its (2004, Itepal, Colombia), elle est l’auteur de divers essais et d’articles sur les droits des migrants. Haïtiens en République Dominicaine: Situation légale. Les droits des coupeurs de canne.

Camille Chalmers, haïtien, est professeur d’économie et de planification sociale à l’Université d’Etat d’Haïti. Depuis 1995, il coordonne une coalition d’organisations, la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) qui réunit neuf réseaux nationaux qui luttent contre les politiques néolibérales et pour l’émergence d’authentiques alternatives populaires de développement en Haïti. Camille Chalmers participe également aux réseaux internationaux qui militent contre la globalisation néolibérale et le paiement de la dette extérieure, comme ceux de Jubilé Sud et du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde.

Michel Christolhomme est né en 1944, à Voreppe (Isère). Il est licencié en Sciences humaines et diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Si sa vie professionnelle compte de longues périodes d’activité dans le secteur privé (dans des domaines aussi différents que les ressources humaines, le marketing et la gestion),il s’est surtout consacré, depuis sa jeunesse, à l’action humanitaire et a exercé de nombreuses fonctions dans le secteur associatif où il a notamment été responsable de la recherche de fonds des Petits frères des Pauvres. Ses engagements se partagent aujourd’hui entre le domaine gérontologique et la photo sociale. Rédacteur de la revue Gérontologie, il est également président d’un service de soins à domicile à Paris et d’une structure d’hébergement temporaire dans le Berry. Il est directeur photo de l’association Pour Que l’Esprit Vive, qui a ouvert, en 1997,la galerie de photo sociale Fait & Cause à Paris et créé le site sophot.com dédié à la photographie sociale et d’environnement. Il est l’auteur d’un certain nombre d’ouvrages, aussi divers que Exercices d’administration du personnel aux Editions d’organisation, La seconde femme ou le mythe de la secrétaire aux Editions Baudinière ou La soif de servir aux Editions Fayard.

Marcel Dorigny, docteur de l’Université Paris I, maître de conférences au département d’histoire de l’université Paris VIII Saint-Denis, est né à Paris. Il est l’auteur d’une thèse intitulée Les Doctrines sociales et économiques d’un groupe politique dans la Révolution française : les Girondins, et publiée à Paris en 1992. Ses recherches portent sur les courants du libéralisme français au XVIIIe siècle et dans la Révolution française, principalement dans les domaines coloniaux : la place de l’esclavage dans les doctrines libérales du XVIIIe siècle ; sur les courants antiesclavagistes et abolitionnistes, de la Société des amis des Noirs (1788 – 1799) à la Société française pour l’abolition de l’esclavage (1834 – 1850) ; sur les processus d’abolition de l’esclavage dans les colonies d’Amérique, notamment dans le cas de Saint-Domingue Haïti, et leurs rapports avec les mouvements d’indépendance des colonies américaines : États-Unis, Amérique espagnole... Marcel Dorigny est secrétaire général de la Société des études robespierristes, directeur de Dix-huitième siècle, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) du ministère de la Recherche et responsable des publications de la section « Histoire du monde moderne, de la Révolution française et des révolutions » de ce Comité, ainsi que membre du Comité de réflexion et de proposition pour les relations franco-haïtiennes, présidé par Régis Debray.

Olivier Geneviève, cofondateur, en 2001, de l’ONG « Sucre Ethique » (www.sucre-ethique.org) est expert auprès de la Commission Européenne (E 206 115 – F 12/06/2003) ; Accrédité CNUCED – UNCTAD (007608 – 18/06/2004) ; accrédité auprès de l’IEA – International Energy Agency – AIE (21/06/2005) ; membre associé de l’Institut de Coopération et de développement Economique et Social – ICDES (www.icdes.com). Il a notamment fait de l’auditoring auprès du gouvernement de l’Etat du Parana (Brésil). Enfin, il est Professeur en Ecoles de Commerce depuis 1998 (Paris Lyon et Saint Etienne).

Natacha Giafferi, anthropologue, s’est intéressée aux processus de personnalisation en milieu haïtien (construction symbolique du petit enfant, actualité de la question de couleur), ainsi qu’aux nouvelles formes de sociabilité urbaine dans la capitale haïtienne (luttes pour le classement social, relations de genre, espace public / espace privé). En dehors de son implication scientifique dans le domaine des « Amériques noires » (recherches universitaires, publications, comptes-rendus d’ouvrages), elle a collaboré avec divers artistes, performers ou photographes. Ses travaux actuels portent sur l’épistémologie du chercheur de terrain et les diverses formes de violence dont il devient témoin, et sur l’articulation de la condition de migrant dans la chanson haïtienne et dominicaine aux Etats-Unis.

Christopher Hartley Sartorius, né le 2 mars 1959 à Londres d’un père anglais et d’une mère espagnole, grandit à Madrid. À l’âge de 15 ans, il entre au séminaire de Toledo. Le 8 novembre 1982, à l’âge de 23 ans, il est ordonné prêtre à Valence par Jean Paul II. Il rencontre mère Térésa de Calcutta en août 1977 et travaille à ses côtés durant l’été 1979, à la maison des moribonds. Il est ensuite envoyé à New York, dans le Bronx, à la demande de Mère Térésa. En 1996, il est nommé prêtre par le cardinal de l’ancienne cathédrale de San Patricio, à Manhattan. En septembre 1997, se portant volontaire comme missionnaire au diocèse de San Pedro de Macoris, en République Dominicaine, il est affecté à la paroisse de San José de Los Llanos, où il y restera jusqu’au mois d’octobre 2006. Dès lors, il mène un combat quotidien auprès des dirigeants des plantations sucrières pour que les coupeurs puissent travailler dans des conditions décentes et manger à leur faim. Durant trois ans, il a été en contact régulier avec la famille de propriétaire terrien Vicini pour tenter d’obtenir des améliorations des conditions de travail et la fin des mauvais traitements. Régulièrement menacé de mort et interdit de séjour dans les bateys des Vicini, le père Christopher poursuit son combat pour faire connaître à l’étranger la réalité de ces plantations. Chaque jour, il écoute, soigne et éduque. Sa paroisse fonctionne ainsi comme une ONG, apportant des solutions concrètes telles que création d’hôpital et de centres polyvalents ou montage de projets agroalimentaires. Ses méthodes musclées font parfois penser à des « commandos », talkie-walkie et garde du corps venant renforcer cette vision très personnelle des combats de l’Eglise et du militantisme humanitaire.

Colette Lespinasse, journaliste et gestionnaire haïtienne, a une longue expérience dans l’animation sociale, la défense des droits des Femmes et des Immigrants/tes. Depuis plus de vingt ans, elle milite en faveur d’une amélioration des relations entre Haïti et la République Dominicaine, deux pays qui se partagent une des grandes îles de la Caraïbe : Haïti pour les haïtiens et Hispaniola pour les Dominicains. Depuis 1999, Colette Lespinasse coordonne le Bureau Exécutif du Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR), une plateforme de neuf organisations intéressées par la promotion et la défense des droits des immigrants et à l’établissement de relations plus solidaires et plus justes entre Haïti et la République Dominicaine. En tant que responsable du GARR, Mme Lespinasse s’occupe de la coordination de toutes les sections de l’institution, de la bonne marche du Bureau Exécutif, des relations avec le Conseil d’Administration et avec les bailleurs de fonds. Elle milite quotidiennement contre les préjugés, les abus envers les immigrants/tes, tant en République Dominicaine qu’ailleurs. À ce titre, elle participe à de nombreux débats sur la migration, réalise des recherches, publie des articles, etc. Elle met en place des programmes qui fournissent aux personnes rapatriées une aide humanitaire au moment des rapatriements, des possibilités de réinsertion dans la société haïtienne et dans certains cas, une assistance juridique. Entre 1982 et 2006, Colette Lespinasse a organisé de nombreuses activités culturelles, d’échanges, d’apprentissage du Créole et de l’Espagnol avec des groupes, institutions et personnalités haïtiennes et dominicaines dans le but de transformer les mentalités et de rétablir la confiance entre les deux peuples. En tant que journaliste, Colette Lespinasse publie des articles dansdes revues nationales et internationales. Elle s’intéresse particulièrement à la promotion des droits des Femmes. Elle anime chaque semaine un programme pour les femmes sur une station de radio de la capitale, Radio Kiskeya, et écrit des articles dans le journal Ayiti Fanm de l’organisation féministe Enfofanm.

Pierre Louis (Pedro) Ruquoy est né le 25 août 1952 à Charleroi, en Belgique. En 1970, il entre dans la congrégation du Cœur Immaculé de Marie (Scheut) pour consacrer sa vie à la mission universelle de l’Eglise. Il part le 4 septembre 1975 pour la République Dominicaine, où il mène depuis un combat pour les laissés-pour-compte en République Dominicaine, singulièrement les immigrants Haïtiens et leurs descendants vivant dans les bateys. À travers ses écrits, documentaires et conférences, Pedro s’est évertué à faire connaître au peuple dominicain la réalité des bateys. Il a organisé des rapatriements, aidé les travailleurs de Barahona à défendre leurs intérêts, et contribué à la création de la Plataforma Vida qui réalise des activités éducatives dans les bateys. Durant ces cinq dernières années, Pedro a soutenu le Mouvement des femmes dominico-haïtiennes, (MUDHA) pour réclamer le droit à un nom et à une nationalité pour les descendants d’Haïtiens nés sur le territoire dominicain. Parallèlement, le Père Ruquoy assume ses responsabilités en tant que curé d’une paroisse de quinze bateys, où il célèbre la messe, visite les malades et les braceros récemment arrivés. En raison de cet engagement, il a été régulièrement menacé, ces persécutions s’amplifiant au début de l’année 2005 sous la pression du secteur ultranationaliste dominicain. Son église a été lapidée en pleine célébration. Une campagne de diffamation soutenue par certains médias a été orchestrée, l’accusant de participer à une campagne internationale malveillante. Pedro Ruquoy a dû quitter la République Dominicaine au mois de novembre 2005, à la demande de ses supérieurs ecclésiastiques, en raison de menaces de mort en provenance de secteurs liés aux patrons de l’usine sucrière de Barahona.

Geneviève Sevrin, Présidente d’Amnesty International France, est née à Maubeuge en 1961. Directrice des relations et coopérations internationales au Conseil régional Nord-Pasde-Calais – Mobilisation de 1% du budget de la région pour le partenariat nord-sud. 2000 : Coprésidente du Congrès de Lille – août 2001 : Participation, en tant que bénévole, au Conseil International d’Amnesty International (Dakar, Sénégal) –mars 2002 – mars 2004 : Membre du Bureau exécutif d’Amnesty International – France - août 2003 : Membre de la délégation française au Conseil International d’Amnesty international (Morelos, Mexique). Mars 2004 : Présidente d’Amnesty International – France - août 2005 : Membre de la délégation française au Conseil International d’Amnesty International (Morelos, Mexique). Janvier 2006 : Représentante titulaire d’AISF au sein de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) – Mars 2006 : Présidente d’Amnesty International-France.

Jean-Marie Théodat est né le 6 novembre 1961 à Port-au-Prince, Haïti où il suit des études primaires et secondaires. Il arrive à Paris à l’âge de 17 ans. Après un baccalauréat série D. Hypokhâgne et Khâgne au lycée Fénelon, il entreprend des études de philosophie et de géographie à l’Université Paris Sorbonne et obtient une Licence de Philosophie en 1985, une Maîtrise de géographie en 1985 et un Doctorat de géographie en 1998. Agrégé de géographie en 1989, il est enseignant chercheur à l’Université Panthéon Sorbonne depuis 1998 et à l’Ecole Nationale Supérieure (ENS) en Haïti. Il est directeur adjoint du laboratoire de recherche PRODIG rattaché à l’Université Paris I, IV et Paris VII et au CNRS.
Parmi ses ouvrages et ses contributions : Haïti-République Dominicaine : une île pour deux, Karthala, Paris (2003), Le jaden, berceau de l’identite haïtienne in Espace et culture,(mai 2002), Touristicité contrastée : l’envers et l’avers du décor en Haïti et en République Dominicaine in Tiers Monde (juin 2004), L’insularité en partage : Haïti et la République Dominicaine in L’Amérique Latine, Editions du Temps, Paris, (2005). La négritude en héritage : Haïti et la République Dominicaine in Présence Africaine, n°169 (2005).

Joël Thoraval, né en 1935, est licencié en droit, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, et ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration, a consacré sa carrière professionnelle au Ministère de l’Intérieur. En tant que Sous-préfet, il occupe des postes en province (Grenoble pour la préparation des Jeux Olympiques de 1968), outre-mer (Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe), en Région parisienne (Secrétaire Général du Val d’Oise) et dans la Capitale auprès de M. Doublet, Préfet de Paris puis Préfet de la Région Parisienne. Les problèmes d’aménagement du territoire, de grande infrastructure, d’équipement, sont alors au centre de ses activités. En tant que Préfet, à compter de 1979, il occupe des fonctions en administration centrale (directeur des affaires politiques et de l’administration territoriale, directeur général de l’administration, directeur de Cabinet du Ministre) et en province (Haute-Loire, Tarn, Hauts-de-Seine, Région Corse, Région Basse-Normandie). Il assume les fonctions de Préfet de la Région Ile de France, Préfet de Paris, de 1994 à 1998. De 1996 à 1998, il préside l’Association du Corps Préfectoral et des Hauts fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur. En juillet 1998, à 62 ans, il quitte volontairement l’Administration pour s’occuper à titre bénévole les fonctions de Président national du Secours Catholique, fonction qu’il assume jusqu’en juillet 2004. Par arrêté du Premier Ministre en date du 27 septembre 2002, M. Thoraval a été nommé Président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), fonction qu’il continue d’assumer. Ses publications : Parle, Seigneur, ton serviteur écoute, Editions du Cerf/Parole de Silence, 1998. Charité à cœur ouvert, Editions du Cerf, 2004.

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