Google

mercredi 21 mars 2007

POUR AGIR EN FAVEUR DE CERA CAVAJAL: EXCELLENTE INITIATIVE

En guise d’introduction :
Nous aimons, -et d’un amour non dissimulé- parcourir les pages du Nouvelliste pour faire le point sur les différents reportages qui retracent avec professionnalité, humanité et objectivité, un sujet d’actualité mais qui rentrent rarement dans la rubrique des faits divers qui usurpent les premières pages et l’attention de consommateurs de l’information.
Tandis que les faits divers ont souvent la capacité de nous mettre en franche rébellion contre nous-mêmes, contre les autres et assez souvent contre la société, ces reportages interpellent la conscience de notre responsabilité par notre inactivité produite de notre indifférence.
Nous voulons par le publication de ces articles en augmenter le nombre de lecteurs et surtout ceux la qui ont été happés et engloutis par l’avalanche des nouvelles à sensations !


L'espoir renaît à Cerca Cavajal

A Cerca Cavajal, il n'y pas de système d'adduction d'eau potable, pas d'électricité, pas de téléphone, pas de voie d'accès digne de ce nom, pas d'hôpital... La population souffre amèrement de l'absence de l'Etat, recherche âprement les voies de son développement, et pour cela se tourne vers une université pour diagnostiquer son mal-être et en trouver des pistes de solution.A l'initiative du député de la circonscription Cerca Cavajal /Los Palis de la 48e Législature, Rodon A. Bien-Aimé, une délégation de l'Université Quisqueya conduite par le recteur Jacky Lumarque a visité la commune de Cerca Cavajal le samedi 10 mars en cours. Cette visite s'inscrit dans le cadre d'une démarche entreprise par le député auprès du recteur en vue de travailler en étroite collaboration avec les élus locaux dans la perspective de désenclaver la zone, d'offrir des débouchés aux jeunes, de penser le développement de Cerca Cavajal, potentiellement riche du point de vue agricole.
La rencontre entre les élus locaux, des membres de la population et la délégation universitaire a eu lieu à « l'Eglise de la parole qui libère » aux environs de cinq heures p.m après une pluie qui s'est abattue sur cette commune et qui est interprétée par les Cavajalais comme signe de bénédiction et de réussite de cette tentative de coopération.Introduit au micro par le maître de cérémonie Théodore Bien-Aimé, après une courte prière pour invoquer la puissance divine, le recteur Jacky Lumarque a fait une brève présentation des membres composant la délégation en insistant sur leur expertise et les liens avec la coopération à envisager.« Ce n'est pas de la promotion que fait l'Université Quisqueya, elle joue pleinement son rôle de mobilisation, à tous les niveaux, de toutes les ressources disponibles en vue de jeter un regard sur la société, question de chercher des réponses, de proposer des solutions à partir d'une formation adaptée aux besoins réels et fondamentaux du pays » a dit en substance le recteur Lumarque pour situer le cadre de cette rencontre. « Il est question de créer de nouvelles connaissances à partir d'une méthode appliquée, d'établir les liens et d'envisager les contributions de l'Université à la tâche de développement national » a-t-il poursuivi.
Coopération avant la lettreLe constat est patent. Le Plateau Central, à lui seul, représente environ 20% du territoire national avec une potentialité agricole avérée. Il faut mettre près ou plus de 6 heures pour relier Port-au-Prince à ce département distant en certains points de seulement 120 kilomètres. Alors que cette distance pourrait être couverte par un chauffeur de véhicule, prudent et patient, en une heure ou deux. Ce qui explique qu'à Cerca Cavajal, la seule source de revenu, la production agricole, n'est pas rentable. Les noix d'acajou et les mangues, dont on recense plus de 32 variétés, pourrissent en grande partie à même le sol, les avocats sont vendus à vil prix sur le marché dominicain... Sans une infrastructure routière, on ne peut concevoir le développement de Cerca Cavajal, reconnaît le recteur Lumarque qui, dans le cadre de cette coopération éventuelle, doit accompagner la population dans la recherche des opportunités de création d'emplois, d'augmentation de la production locale, d'établissement d'un réseau commercial avec le reste du pays et la République dominicaine.Avec beaucoup d'à-propos, le recteur Lumarque a vanté les vertus de la scolarisation universelle, de l'accès à la connaissance, à l'enseignement supérieur dans tout processus de développement local intégré. Ainsi, il a dévoilé les actions d'une coopération avant la lettre à partir de l'admission de quatre étudiants, de Cerca Cavajal aux programmes d'études de l'Université Quisqueya. De ces quatre étudiants, deux ont reçu une bourse pour des études agronomiques. Des facilités d'accueil doivent être aménagées pour ces étudiants qui ont l'obligation de retourner dans leur patelin mettre leur expertise au bénéfice de la population dans la perspective du développement local.Les membres de la délégation ont été choisis soit à titre d'exemples de réussite académique, soit à titre d'experts dans des domaines spécifiques ou à titre d'entrepreneurs portés vers la production locale ou autre. Ce qui fait rappeler, par le Dr Kyss Jean Mary, que l'Université Quisqueya est une « Université non publique de mission publique ».
L'un des meilleurs spécialistes de l'eau du pays, le doyen de la faculté de génie et d'architecture de l'UNIQ, le Dr Evens Emmanuel, a intégré cette délégation qui visite Cerca Cavajal. Dans le cadre de cette éventuelle coopération, le Dr Evens Emmanuel serait intéressé à relever les défaillances du système d'adduction d'eau potable. Pour lui, accompagner les autres dans leur soif de développement relève d'un engagement citoyen. Mais il est question de fixer les responsabilités et les balises de l'exploitation des richesses constituées tant par les ressources naturelles qu'humaines.
Jean Maurice Buteau, lui, a été invité à titre d'entrepreneur. Président de JMB. S.A, une entreprise spécialisée dans l'exploitation de mangues et dans la transformation de fruits, Jean Maurice Buteau est établi depuis plus de 5 ans à Hinche, particulièrement dans la zone de Marmont, a recommandé aux habitants de Cerca Cavajal de planifier le développement de la production locale en attendant les infrastructures routières. L'enclavement ou l'isolement de cette commune peut constituer quant à présent un avantage. L'entrepreneur Buteau a promis de revenir dans la zone pour passer plus de temps pour identifier d'autres pistes.Le député A. Rodon Bien-Aimé a fait venir également ce jour-là Mme Yanick Mezil, récemment maire de Port-au-Prince et qui dirige l'Association des commerçants du secteur informel (ACSI) dont une branche est actuellement au stade d'expérimentation à Cerca (comme ils appellent affectueusement leur commune). L'ACSI entend établir un programme de crédit au profit de 2000 femmes, dont plus de 40 en sont déjà bénéficiaires. Marie Jacques René est trésorière de l'ACSI et a été présente à cette rencontre. Au tour de la table s'est retrouvé également le responsable/Haïti de Aide et Action Inter national, le Guinéen Alain Georges Bangoura. Cette organisation non gouvernementale travaillant dans le domaine de l'éducation développe son action à Lascahobas et à Savanette. Le Dr Bangoura a promis de recueillir les données permettant une appréhension des réalités en matière éducationnelle et d'envisager les possibilités d'inscrire Cerca Cavajal dans le programme d'action de cette organisation non gouvernementale.Tempérer les ardeursLe député A. Rodon Bien-Aimé parait déterminé à exploiter sa fougue et ses relations pour tenir les promesses faites à ses mandants. Une détermination qui, à certains moments, frise l'impatience voire l'agressivité. Les quelques habitants de Cerca Cavajal regroupés ce samedi à " l'Eglise la parole qui libère " ont, dans leurs questions aux membres de la délégation, exprimé cette impatience comme si ils voulaient tout et, tout de suite. Compréhensible ! Les priorités sont grandes, les besoins énormes, les retards incommensurables, les pertes incalculables...On peut comprendre cette fougue d'une population qui voit pourrir des tonnes de noix, faute de moyens de les commercialiser, de les transformer, de les acheminer vers des points de vente. Alors que ce produit est presqu'un luxe à Port-au-Prince, se vendant au prix fort dans les supermarchés.
Il a fallu beaucoup de tact, de pondération et d'honnêteté au recteur Lumarque pour tempérer les ardeurs des intervenants au sein de cette population qui réclamaient plus de bourses en faveur des bacheliers de cette commune. Il y en a même qui ont vite fait de célébrer le mariage entre l'UNIQ et Cerca Cavajal sans même prévoir un temps de fiançailles. D'autres ont souhaité la résolution immédiate des problèmes d'électricité, de téléphone, d'hôpital.Le problème d'eau potable est cuisant à Cerca Cavajal ; il faut faire des kilomètres pour trouver des sources d'eau. Ce qui est responsable de beaucoup de maladies liées à la consommation d'eau polluée. Le système d'adduction d'eau potable pour être vétuste est désormais obsolète.
Quant à la communication téléphonique, elle n'est pas encore opérationnelle dans cette commune. La Téléco, parait-il, n'a jamais prévu Cerca Cavajal dans son plan d'extension. Les compagnies de téléphonie cellulaire tardent encore à investir ce marché. Pour obtenir le signal de l'une ou l'autre de ces compagnies cellulaires, pourtant efficaces à Hinche, il faut grimper un morne à un kilomètre de Cerca Cavajal. On ne voit aucune trace d'un réseau électrique dans la zone, preuve que l'EDH est absente. Si la population de cette commune bénéficie d'électricité c'est grâce aux génératrices et panneaux solaires de particuliers.Cette rencontre entre les élus locaux de Cerca Cavajal, des membres de la population et la délégation de l'UNIQ s'est terminée dans la convivialité. Les premiers dans l'attente des réponses à leurs problèmes. Les seconds dans la réflexion sur les moyens d'opérationnaliser cette coopération.
Pierre Manigat, Junior
Les membres de la délégation de l'Université Quisqueya (UNIQ) qui ont participé à cette rencontre du samedi 10 mars 2007 à Cerca Cavajal:- Jacky Lumarque, recteur de l'UNIQ-Dr Kyss Jean mary, doyen de la Faculté de Médecine- Dr Evens Emmanuel, doyen de la Faculté de Génie et d'Architecture Directeur de laboratoire de qualité de l'eau et de l'environnement- Lug Michel Plancher Junior, Assistant à l'enseignement et à la recherche - Obicson Lilite, professeur/spécialiste en télédétection et en aménagement de territoire.- Agro Floraine Décembre, Assistante à l'enseignement et à la recherche- Jean Maurice Buteau, entrepreneur/PDG de JMB.SA- Dr Alain Georges Baugoura, responsable Aide et Action International- Yanick Mézil, présidente de l'Association des commerçants du secteur informel (ACSI).
Cerca Cavajal, commune du département du Centre, est très mal pourvue en infrastructures. Elle est une commune intérieure, son relief dominant est le morne et son climat est considéré comme normal. Elle a une zone d'extension : Colomin, qui est un bidonville. Les habitants de la commune de Cerca Cavajal s'appellent Cavajalais.La population de la commune de Cerca Cavajal en 1998 était de 25 977 habitants dont plus de 75% vivaient en milieu rural (dans la seule section communale que possède cette commune). En l'an 2004, elle a atteint plus de 30 000 habitants. La superficie de cette commune évaluée à 155,58 Km2 avait une densité égale à 167 habitants/Km2 en 1998.Dans le domaine de l'éducation, le ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle n'est pas représenté dans la commune. Une (1) école Kindergarten, 67 écoles primaires dont deux (2) publiques, 64 privées et une (1) congréganiste ont été inventoriées dans la commune. Au niveau secondaire, la commune n'a que quatre (4) écoles : une (1) publique et trois (3) privées. De plus, elle a un centre familial et 96 centres d'alphabétisation. Il n'y a ni université, ni école supérieure à Cerca Cavajal.En ce qui a trait à la Santé, le Ministère de la Santé publique et de la Population n'est pas représenté dans la commune. Par contre, on a inventorié un dispensaire avec seulement quatre (4) auxiliaires. Pour la Religion, on a répertorié plusieurs cultes dans la commune. Le nombre de temples (de stations) baptistes se revêlent être plus nombreux.La commune de Cerca Cavajal a quatre (4) rivières et trois (3) sources. Deux de ces sources sont captées et distribuées, l'une pour les services du presbytère et l'autre pour la population de certaines zones. Seule la ville de Cerca Cavajal était électrifiée.
Concernant la communication, au moment de l'inventaire, un projet d'implantation d'un bureau de la Téléco était en cours. Le service postal n'existe qu'en ville. La commune n'est pas drainée, ses rues sont en terre et sont en mauvais état surtout dans les périodes pluvieuses. La voie qui relie la ville à la section commune de Rang est en terre battue. Dans le domaine de la presse, la commune a une station de radio privée, n'a ni journal/revue, ni station de télévision.Sur la plan économique et financier, on n'a répertorié que deux coopératives de commerce. La commune n'a ni hôtel, ni restaurant, ni banque.
Un sous-commissariat avec neuf (9) policiers, un tribunal de paix et un bureau d'état civil constituent les infrastructures administratives et judiciaires de la commune de Cerca Cavajal.L'agriculture, l'élevage et le commerce sont les principales activités économiques de la commune. Les échanges commerciaux se font surtout avec les communes de Hinche, de Port-au-Prince et du Cap-Haïtien.Dans le domaine de la culture et du loisir, la commune n'a pas de bibliothèque, de musée ni de salle de cinéma. La salle paroissiale sert de salle de théâtre lors de certaines représentations. A part les sports pratiqués dans la commune comme : le football, le volley-ball et le basket-ball, vingt-trois (23) gaguères viennent compléter les maigres lieux de divertissement et de loisirs des habitants de la commune. Dans le domaine des patrimoines culturelles, on notera d'ailleurs l'existence d'un site naturel (le Bassin Zim) située à la section communale de Rang.Source: Institut haïtien de statistique et d'informatique (IHSI). 1998.

Source Le Journal Le Nouvelliste sur http://www.lenouvelliste.com

Aucun commentaire: