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mercredi 7 août 2013

Martelly dispose d'un avant-projet de loi électorale revu et corrigé

Roberson Alphonse
 « La commission présidentielle pour la réforme de la justice, composée, entre autres des Me Jean Joseph Exumé, Sybil Théard Mevs, Bernard Gousse, Justin Fièvre, qui a planché, à la demande du cabinet du chef de l'Etat, sur l'avant-projet de loi électorale envoyé au président Michel Joseph Martelly par le CTCEP, a remis son rapport », a révélé Lucien Jura au journal ce lundi.
 Mercredi, ce texte devra être adopté en Conseil des ministres, avant d'être acheminé au Parlement dans le courant de la semaine, a poursuivi le porte-parole de la présidence, occupé à « mettre des virgules » dans la lettre de transmission de ce document dont le « contenu sera public ».
« Le texte comporte pas mal d'aménagements et de recommandations », a confié Lucien Jura, rappelant que le président Michel Joseph Martelly s'est toujours positionné en faveur de la tenue des élections.
Dans la même veine, le ministre chargé des relations avec le Parlement, Ralph Théano, a souligné que ces avancées montrent « qu'il y a une velléité d'acheminer l'avant-projet de loi au Parlement ».
Sur ce terrain, Ralph Théano, fraîchement revenu de vacances, ne voit pas d'obstacles.
 « Si nous travaillons avec une majorité à la Chambre des députés, c'est normal qu'elle soutienne le gouvernement », a-t-il expliqué, ajoutant que la majorité, constituée de 55 députés, analyse actuellement la demande d'adhésion de « dix députés, dissidents d'autres blocs ».
 « Au Sénat, on est un petit peu confortable. Il y a plus de peur que de mal », a indiqué Ralph Théano.
Le président du Sénat, Desras Simon Dieuseul, ne s'emballe pas. « C'est du maquillage », a-t-il dit, assurant que le président Martelly envoie ce texte parce qu'il a reçu des « pressions de la communauté internationale ». « Si le président voulait organiser des élections, ce n'est pas maintenant qu'il aurait envoyé l'avant-projet de loi en sachant pertinemment que les députés partiront en vacances dans quelques semaines et que la priorité des priorités est accordée au vote du budget de la République », a indiqué Desras Simon Dieuseul.
« Le pays, a-t-il insisté, se dirige vers le chaos ».
D'un revers de main, il a qualifié de « paroles démagogiques » les propos de l'ambassadeur des Etats-Unis, Pamela Ann White, qui a soutenu dans la presse qu'il y a « une possibilité d'organiser les élections en 2013 ». Et son pays, sans faire d'ingérence dans les affaires internes d'Haïti, met 10 millions de dollars sur la table pour la tenue d'élections crédibles, transparentes et pacifiques.
Sur l'avant-projet de loi électorale, Mirlande Hyppolite Manigat souligne avoir entendu à la radio qu'il y aurait une vingtaine d'aménagements dans le texte.
« Attendons de voir le texte et ce qui en reste avant de faire des commentaires », a indiqué la constitutionnaliste et femme politique, contre qui le président Martelly avait lancé une attaque frontale, l'accusant d'être le cerveau d'un coup d'Etat.
Mirlande Manigat, qui avait rembarré cet assaut du chef de l'Etat dans une lettre dans laquelle elle a réaffirmé son attachement aux valeurs démocratiques et républicaines, a entre-temps eu un dîner avec des diplomates étrangers il y a quelques jours.
« J'ai eu une rencontre sociale. J'étais à un dîner. J'ai rencontré des ambassadeurs. C'est tout. Ce n'était pas une rencontre politique », a assuré Mirlande H. Manigat, qui a affiché son ambition de courir pour le fauteuil présidentiel à nouveau lors de la prochaine présidentielle.
Si Mirlande H. Manigat attend avant de faire des commentaires sur l'avant-projet de loi électorale, en off, un conseiller électoral fourbit ses armes.
 « Je suis disposé à contester au Parlement d'éventuels amendements contraires à la volonté du Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP) de se libérer des corsets de l'exécutif », a-t-il dit, ajoutant « que la présidence n'a pas qualité pour effectuer des changements dans le texte ».
La pomme de discorde, selon ce conseiller, sera peut-être le poste de directeur général. « Nous voulons que ce soit le Conseil qui nomme le directeur général mais pas le président Martelly qui, à la radio, a toujours dit que le directeur général représente ses yeux au CTECEP », a expliqué ce conseiller.
Le résultat de ces travaux réalisés par d'éminents juristes dans l'intervalle de quatre à cinq semaines provoquera à coup sûr, des débats contradictoires au Parlement et au sein de la société. On ne sait pas combien de temps cela prendra avant que cet avant-projet de loi devient loi.
Techniquement, il faut entre cinq et six mois pour organiser les élections si la loi électorale et les ressources financières sont disponibles, selon des experts en organisation d'élections.
Août est le huitième mois de l'année. Entre-temps, des sources concordantes ont souligné un net regain d'activité de représentants de la communauté internationale en Haïti. Ils sont préoccupés que cette « petite crise » que représente l'incapacité d'Haïti à organiser les élections ne devienne une « grande crise ».
D'autant que les nerfs deviennent un peu plus à fleur de peau à l'approche du 14 janvier, sans un accord sur la fin ou non du mandat d'un autre tiers du Sénat de la République.
Carte pelouse.
 Roberson Alphonse
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=119733

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