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vendredi 30 août 2013

L'hôpital La Providence des Gonaïves en plein chantier

Le Nouvelliste | 3 Claude Bernard Sérant
Détruit par Hannah et Ike en 2008, La Providence, hôpital de référence des Gonaïves, fonctionne aujourd'hui dans un abri provisoire. Grâce au financement de la coopération canadienne, un nouvel hôpital est en construction sur une surface totale de 10 500 m2.

Au milieu de l'année 2014, l'hôpital départemental La Providence des Gonaïves sera fin prêt. Dans un espace désertique à l'abri des inondations, sur vingt carreaux de terre à Morne Blanc, au nord de la métropole de l'Artibonite, se construit la nouvelle infrastructure. Une construction qui a débuté l'année dernière en vue de loger cet hôpital public détruit par des ouragans.
Accompagnée de l'ambassadeur canadien en fin de mission en Haïti, Henri-Paul Normandin, du ministre du Développement international et de la Francophonie, Christian Paradis, et du chef de la coopération canadienne, Vincent Le Pape, la ministre de la Santé publique, le Dr Florence Duperval Guillaume, s'est rendue aux Gonaïves le mardi 26 août 2013, pour constater l'avancement des travaux. Sur le terrain, elle s'est dit impressionnée par la capacité des travailleurs à progresser depuis ce jour où la première pierre a été posée. Elle a vu des bâtiments en béton armé érigés sur une surface totale de 10 500 m2 coiffés par des toitures en béton avec des ouvertures facilitant l'aération. Elle a vu un chantier bourdonnant d'activités. « En moyenne, 150 à 200 ouvriers travaillent par jour dans la construction de l'hôpital La Providence qui devra être fin prêt entre mai et juin 2014 », a assuré un expert canadien à la ministre intéressée aux questions techniques. Pour tempérer les ardeurs du soleil à Morne Blanc, il est prévu un aménagement paysager. Quid de la route poussiéreuse ? « Elle sera asphaltée par l'État haïtien », a confié la ministre.
Le tour du chantier
Casque de sécurité sur la tête et gilet pour se protéger d'un soleil accablant et de la poussière blanchâtre, le Dr Guillaume a fait le tour du chantier sous la supervision des experts canadiens. On l'a informée que la main-d'oeuvre locale participe activement à la construction. Hommes et femmes prennent part aux travaux : maçonnerie, charpenterie, électricité, ferraillage, plomberie, climatisation, soudure et peinture sous le parapluie du maître d'oeuvre du chantier, la firme espagnole Abantia-Cots ! Claret, un consortium qui avait remporté haut la main ce projet de construction.
Le plus grand centre hospitalier de l'Artibonite se spécialisera en santé materno-infantile. Il comprendra les structures suivantes : centre gynéco-obstétrique, soins intensifs néonataux, urgence pédiatrique, pédiatrie, obstétrique-maternité, gynécologie, maison d'accueil pour femmes enceintes.
Les trois composantes du projet
Financé à hauteur de 26,4 millions de dollars par l'Agence canadienne de développement international (ACDI), le projet comporte trois composantes : la conception et la construction de l'infrastructure hospitalière, l'équipement (acquisition et installation des équipements médicaux) et l'appui à la gestion hospitalière (montage du programme de renforcement institutionnel au MSPP, avec la mise en place d'une équipe de renforcement des capacités et d'une équipe d'accompagnement initial à la gestion de l'hôpital).
Avec un tel hôpital universitaire de référence, Gonaïves n'aura rien à envier à l'hôpital de Mirebalais construit par les Américains dans le Plateau central. Surface totale 10 500 m2. 200 lits, capacité approximative de 280 consultations journalières, soit environ 84 000 consultations par année.
Et la gestion de cette structure ? La gestion de nos hôpitaux est un casse-tête. La ministre a répondu en marge de la rencontre : « J'ai demandé aux Canadiens de nous accompagner dans la mise en place d'un bon système de gestion dans cet hôpital pendant au moins les deux prochaines années. Nous aurons un personnel haïtien, ces professionnels reçoivent actuellement de la formation sur place sous la supervision des Canadiens en termes de gestion et d'organisation des services ».
Elle a remercié la coopération canadienne qui finance entièrement le projet et a soutenu que cette coopération donne une certaine espérance à Haïti. « Si nous nous mettons ensemble avec nos bailleurs pour bien définir ce que nous faisons, ce que nous voulons d'abord qu'ils comprennent aussi ce que nous faisons, pour qu'ils puissent voir concrètement les résultats que nous produisons à partir de leur contribution, je pense qu'on peut arriver à faire une différence dans ce pays. »
Dans la même matinée, le Dr Guillaume a visité avec les coopérants canadiens l'hôpital La Providence qui fonctionne, en attendant, dans une structure provisoire.
Claude Bernard Sérant
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120563

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