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vendredi 31 août 2012

Après la tempête tropicale, Haïti redoute le choléra

LE MONDE | 27.08.2012 à 17h13 Par Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Au moins 10 morts et plus de 20 000 personnes évacuées : le bilan s'est alourdi sur l'île d'Hispaniola, que se partagent Haïti et la République dominicaine, vingt-quatre heures après le passage de la tempête tropicale Isaac. Après avoir balayé les provinces orientales de Cuba sans faire de victimes, Isaac a atteint le sud de la Floride, dimanche 26 août, contraignant le parti républicain à reporter de vingt-quatre heures l'ouverture de sa convention. Face aux risques d'inondations et de glissements de terrain, les autorités dominicaines et haïtiennes ont maintenu l'état d'alerte. Selon Joseph Edgard Célestin, responsable de la protection civile haïtienne, quatre des huit victimes enregistrées en Haïti sont des fillettes victimes de chutes d'arbres, d'éboulements ou emportées par des rivières en crue. Le Monde.fr a le plaisir de vous offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés du Monde.fr. Profitez de tous les articles réservés du Monde.fr en vous abonnant à partir de 1€ / mois | Découvrez l'édition abonnés Juan Manuel Mendez, directeur du centre des opérations d'urgence en République dominicaine, a confirmé la mort de deux hommes, dont l'ancien maire de Villa Altagracia, au nord de la capitale, noyé en tentant de traverser une rivière. PLUIES TORRENTIELLES ET VIOLENTES BOURRASQUES Des centaines d'habitations ont été détruites dans les deux pays, notamment dans la région touristique de Jacmel, au sud d'Haïti. Précaire en temps normal, le service électrique a été sévèrement affecté. Plus de 400 000 foyers étaient toujours privés de courant dimanche soir en République dominicaine. Des routes ont été coupées par des coulées de boue et des ponts détruits, isolant 90 localités dans ce pays. La situation était plus dramatique en Haïti, où près de 400 000 rescapés du tremblement de terre de janvier 2010 - qui a fait plus de 250 000 morts - sont toujours entassés dans des camps. Selon la Mission des Nations unies en Haïti (Minustah), "de nombreuses tentes et bâches ont été emportées" par les vents d'Isaac qui ont dépassé 100 km/h. Cité Soleil, le plus vaste bidonville de la capitale haïtienne, a été inondée par la crue de la rivière Grise. Peu avant l'arrivée de la tempête, les autorités ont tenté d'évacuer plusieurs camps. De nombreux réfugiés ont refusé de partir, craignant que leurs maigres possessions ne soient pillées ou que l'évacuation ne se transforme en éviction définitive. Les pluies torrentielles et les violentes bourrasques d'Isaac ont provoqué d'importants dégâts dans l'agriculture. Les pertes de récolte et de bétail pourraient accélérer la hausse des prix des produits alimentaires enregistrée ces dernières semaines. Les inondations risquent aussi de provoquer une résurgence de l'épidémie de choléra qui a fait plus de 7 500 morts depuis octobre 2010, selon plusieurs ONG présentes en Haïti. "Les prochaines semaines seront cruciales pour empêcher la propagation du choléra", souligne Jane Cocking, directrice de l'aide humanitaire de l'ONG britannique Oxfam. "DYSFONCTIONNEMENT DE LA SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE" Le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires s'est récemment inquiété de l'insuffisance des capacités d'accueil pour faire face à une recrudescence de l'épidémie, soulignant que "le pays ne dispose que de 468 lits, alors que 2 500 lits étaient disponibles lors du pic de juin 2011". Médecins sans frontières a aussi mis en garde contre le manque de moyens et "le dysfonctionnement du système de surveillance épidémiologique". Il y a un mois, le coordonnateur humanitaire des Nations unies en Haïti, Nigel Fisher, ne cachait pas sa déception face au manque d'empressement des bailleurs de fonds. Seuls 47 millions de dollars (37,6 millions d'euros) avaient été collectés fin juillet, sur les 231 millions sollicités en début d'année par les Nations unies pour faire face aux besoins humanitaires les plus urgents. "Les fragiles progrès pourraient être menacés sans l'apport continu des bailleurs", soulignait M. Fisher. Le président haïtien, Michel Martelly, qui a annulé un voyage au Japon à l'approche de la tempête, a critiqué la lenteur de l'aide internationale. Il a demandé une accélération des décaissements, notamment pour reloger les nombreux sinistrés qui vivent encore sous des tentes. Dimanche soir, Isaac se dirigeait vers la Louisiane, l'Alabama et le Mississippi, où l'état d'urgence a été décrété. http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/08/27/apres-la-tempete-tropicale-haiti-redoute-le-cholera_1751819_3244.html

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