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dimanche 17 juillet 2011

Saut-d'Eau, un trésor à l'état brut

Située dans le Bas-Plateau central, à 65 kilomètres de Port-au-Prince, Saut-d'Eau regorge d'énormes potentialités à la fois touristiques et agricoles. Dotée d'un minimum d'infrastructures routières et bénéficiant d'un climat de sécurité stable, la ville, apparemment vierge, ne jure que par la saine exploitation de ses multiples potentialités.
Haïti: Qui n'aimerait pas la visiter un jour ? Par sa verdure, son calme et ses lieux pittoresques, la ville -créée en 1905 et élevée au rang de commune 27 ans plus tard- possède de sites ô combien fascinants! et qui pourraient faire d'elle une destination touristique de prédilection. L'un de ses sites les plus connus, la cascade Saut-d'eau, est une merveille qui s'offre à toute admiration.
Située à plusieurs centaines de mètres d'altitude dans la localité de Mahotière, cette impressionnante chute à deux branches et qui renferme plusieurs paliers transpire toute la beauté et le génie de la nature. Pour rendre le site plus accessible et attrayant, des travaux de construction d'une rampe d'escalier ont été entrepris et finalisés en 2008 par le ministère de l'Environnement. Depuis lors, explique l'un des gardiens, le site perdu au milieu des bois ne cesse d'attirer de plus en plus de visiteurs.
Parmi les autres sites touristiques de Saut-d'eau -distante d'environ 65 kilomètres de la capitale haïtienne-, on peut citer la grotte d'Occo, les vestiges des Forts à Laboule et les restes de la résidence du compte D'Estaing, parent du président français Valéry Giscard D'Estaing.
En quête d'une profonde paix, des milliers de gens provenant de tous les coins de la capitale se retirent chaque année dans cet endroit où il n'y a de turbulence que le grondement des eaux et le chant des oiseaux sauvages. « A l'occasion de la fête patronale célébrée tous les 16 juillet, le nombre de visiteurs dépasse visiblement la barre des vingt mille, chiffre cher aux autres événements tels que les Pâques, le Petit-Juillet et la Notre-Dame-de-la-Merci célébrés respectivement en avril, le premier dimanche du mois d'août et en septembre, confie, l'air satisfaite, la native de la zone, Marjory Louis-Mard . Parmi les visiteurs, explique-t-elle, nombreux sont ceux qui viennent dans l'objectif d'y adresser une prière.

La plus grande ville mariale du pays
Selon une légende très répandue, Fortuné, un sexagénaire de Trianon, une petite localité de Mirebalais, aurait vu à Palmes à Saut-d'Eau en 1848 l'image d'une dame qui portait dans ses bras un petit garçon. Sur la tête de cette dame brillait de mille feux une couronne sur laquelle on pouvait lire Virgo Monte Carmelo, Ora Pro Nobis , ce qui laisse croire que l'image aperçue n'était autre que celle de la Vierge. Une thèse sur laquelle le révérend responsable de la paroisse Notre-Dame-de-Mont-Carmel, le prêtre Wilcoxson Sainvil, dit entreprendre des recherches pour en prouver la véracité. Mais tout compte fait, la Ville-Bonheur est devenue depuis un lieu de pèlerinage très fréquenté.
En quête de délivrance, des milliers d'adeptes y viennent rouler leur bosse régulièrement. Nombre d'entre eux ont déjà eu gain de cause. « Il y a de cela une cinquantaine d'années j'ai assisté à une scène inoubliable, raconte Armand Homère, l'un des plus anciens notables de la zone. Une dame venue aveugle de Port-au-Prince, explique-t-il, a recouvré la vue aussitôt débarquée à Ville-Bonheur. Une autre dame qui ne pouvait plus avoir d'enfants s'est vu comblée avec pas moins de trois après une semaine de pèlerinage, a poursuivi notre homme.
Douée de pouvoir de guérisseurs la source Saint-Jean, où se serait réfugiée la Vierge après qu'on lui a tiré dessus à Palmes, est l'un des sites les plus visités par les dévots. A un jet de pierre de cette source se trouve la plus imposante bâtisse de la ville, l'église Notre-Dame-de-Mont-Carmel dont l'architecture témoigne du sens de l'esthétique des Saudelais. Construite en 1971, l'église compte plus de 3 000 fidèles. Un chiffre qui ne surprend pas, compte tenu de la religiosité patente des habitants de cette ville hospitalière.
Par-dessus ses atouts touristiques
Mis à part sa villégiature et ses potentialités touristiques, Saut-d'Eau renferme une grande capacité de production agricole. « Notre terre peut presque tout produire, a fait remarquer un cultivateur de la région qui cite les céréales tels que le mais, le riz, le petit mil et bien d'autres vivres alimentaires encore. Dans cette région, la production de légumes n'est pas en reste. Le cresson, une plante potagère très reminéralisante et tonifiante, est cultivé en très grande quantité dans la rivière baptisée du même nom par les riverains.
Avec ses quatre sections communales - Coupe Mardi-Gras, Rivière-Canot, Montagne - Terrible et La Selle, Ville-bonheur jouit d'une superbe et rassurante couverture végétale. Dans divers coins s'élèvent des arbres géants, vieux dans certains cas de plusieurs décennies.
Mouillée par près d'une dizaine de rivières et plus d'une cinquantaine de ruisseaux, la Ville-Bonheur a l'air d'un véritable coin de paradis. Dans les rues comme dans les champs et même dans certaines cours, jaillissent plusieurs sources d'eau. Limpides et rafraîchissantes, ces sources ne tarissent jamais, à en croire Marjory Louis-Mard. Selon certains, la ville, comptant plus de 48 000 habitants, aurait même pris son nom de cette surabondance d'eau.

Saut-d'Eau prête pour le tourisme et les affaires
Avec toutes les richesses que la nature lui a données, Saut-d'Eau présente toutes les caractéristiques d'une ville vierge qui n'attend que ses potentialités soient enfin mises en valeur.
Depuis peu, le gouvernement haïtien y entreprend des travaux d'infrastructures routières dans l'objectif de l'ouvrir aux autres régions du pays. A l'aide d'un groupe électrogène de 170 KW, la ville bénéficie de 35 heures d'électricité par semaine. Un rationnement qualifié d'insatisfaisant par le premier citoyen de la ville, qui toutefois indique que des démarches sont en train d'être entreprises en vue d'éclairer la ville par l'extension dé la centrale hydroélectrique de Péligre.
Le soir, raconte un jeune, les Saudelais dorment à poing fermé. Mis à part la fraîcheur que leur procure la nuit, le climat sécuritaire y est à jamais stable, a fait remarquer ce jeune. Dotée d'un sous-commissariat de police, situé au centre de la ville et d'un semi-complexe administratif logeant le tribunal de paix et d'Etat civil, Saut-d'Eau connaît rarement des dérapages.
Danio Darius
daniodarius001@yahoo.com
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=94947&PubDate=2011-07-15

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