C'est sur cette terre indienne que furent,en effet,déportés des milliers de noirs,issus de tribus africaines.Les esclavagistes en importaient de nombreuses cargaisons,issues du Sénégal,de la Guinée ou du Congo.C'est le mélange avec les blancs qui donna les mulâtres,ancêtres des Haïtiens d'aujourd'hui.Chaque peuple amenait avec lui ses coutumes,sa religion,et ce que l'on appela le Vodoum prit rapidement un réel ascendant sur les esclaves.
C'est le Vodoum,devenu Vaudou,culte des esprits,qui se perpétue de nos jours sur cette île,avec sa sorcellerie macabre,ses rites effrayants,couplés à une adoration des forces occultes.Daimon,l'esprit,s'incorpore dans la trame secrète de la culture haïtienne : il est vivant,il agit,habitant aussi bien les bois que les sources,ou même les coins obscurs des maisons.Certains intermédiaires ont pour charge d'assurer la liaison entre l'homme et le daimon.La religion essaie de contrôler les rapports existant entre eux,et prévoit les circonstances où l'esprit prend possession de l'homme,l'habitant carrément,le dirigeant,le conseillant,le maltraitant,ou même...se mariant avec lui.
Les temples,ou houmforts,sont décorés d'entrelacs de couleurs vives,et les armes de la république Haïtienne,sinon le portrait du Président,y sont représentés,tandis que trônent,à l'intérieur,les divinités principales,le serpent,le bateau,saint Moïse, assimilé à Damballah,cependant que Jacques le Majeur figure le chef des Ogoums.Au long des murs sont suspendus des "govis" et des "pots de tête".L'autel vaudou,quant à lui,n'est souvent qu'un cube de maçonnerie avec des niches ogivales d'inspiration chrétienne.
Nous ne pouvons qu'effleurer ce vaste sujet,qu'évoquer les bassins aux couleuvres, sensés attirer le dieu serpent,les sacrifices de jeunes filles vierges chargées de demander aux dieux leurs faveurs en se noyant auprès du dieu-serpent.Toute la magie, en fait,se trouve sous le contrôle du "Maître-Cimetière" qui est le seul ayant le droit de pratiquer la nécromancie,en fabriquant des Zombies,ces morts-vivants.
Dans la sorcellerie Haïtienne,la nécromancie tient la plus grande place,et la pratique la plus affreuse est celle des faiseurs de "ZOMBIES".Ces êtres ne sont pas des fantômes,donc pas des esprits,mais des corps sans âme que,seule la volonté du sorcier fait se mouvoir.Ce corps mort est pourvu d'un semblant de vie mécanique.C'est un cadavre que l'on peut utiliser et guider comme s'il était en vie.Les sorciers possédant ce pouvoir de création,utilisent un corps récemment enterré,le sortant de la tombe avant la putréfaction.Ils lui communiquent alors le mouvement par une sorte de galvanisation,et puis se l'asservissent pour lui faire commettre parfois les pires choses,mais aussi,le plus souvent,pour le faire travailler en lui imposant de lourdes tâches,en le frappant au besoin comme une bête de somme pour peu qu'il se relâche.
Disons-le tout de suite : il existe trop de preuves dûment contrôlées pour douter un seul instant de la réalité de l'existence de ces créatures.Il apparaît que le sorcier doit,en tout premier lieu,se procurer un baka,l'âme d'un petit homme,parfois un pygmée,qui reviendra habiter le zombie.Seules les âmes volées peuvent animer les cadavres,devenant ainsi les esclaves du sorcier.Les Zombies haïtiens sont donc des Golems de chair,propulsés par puissance magnétique..A donner froid dans le dos,non ?
La science admettant qu'il est possible d'animer un corps inerte au moyen du magnétisme,comme des tables,ou même des pianos,pourquoi n'en serait-il pas de même avec des masses de chair ? S'il nous est difficile d'ajouter foi à de telles assertions,il est bon de préciser,en guise de conclusion,que l'immense majorité des Haïtiens est persuadée que des zombies oeuvrent sur certains chantiers,ou sont les auteurs des pires exactions.La légende a-t-elle influé sur la réalité ? Ou bien serait-ce plutôt la réalité qui se camoufle dans les légendes ? Qui peut le dire.
http://www.obiwi.fr/voyage-decouvertes/escapades/90199-le-pays-des-morts-vivants
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 19 avril 2011
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