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mercredi 9 mars 2011

Haïti à deux semaines du second tour de l’élection présidentielle

A moins de deux semaines du second tour de l’élection présidentielle haïtienne, le Chef de la Police de l’ONU (UNPOL) en Haïti, Marc Tardif, a estimé que le scrutin s’annonçait calme même si ses unités assureraient aux côtés de la Police nationale haïtienne (PNH) une présence « robuste ».
Mirlande Manigat affrontera le chanteur populaire Michel Martelly
« Je ne vois aucun risque majeur pour ce second tour de l’élection présidentielle. C’est certain que cela va être une période tendue mais je ne pense pas que l’on aura de grands troubles civils. Nous avons une bonne coopération avec la PNH et notre présence robuste servira à dissuader les personnes qui veulent créer des troubles », a expliqué le Chef de la Police de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Marc Tardif, dans un entretien accordé au Centre d’Actualités de l’ONU.
« Lors du premier tour de l’élection présidentielle, nous étions présents pour soutenir la PNH. Nous avions un plan conjoint que l’on a mis en oeuvre. Il y a eu quelques incidents mais par rapport aux élections précédentes, ce premier tour était plutôt calme. Nous allons tout de même renforcer nos positions aux endroits qui ont été un peu instables au premier tour », a-t-il ajouté.
Le 20 mars prochain Mirlande Manigat affrontera le chanteur populaire Michel Martelly au second tour de l’élection présidentielle.
Afin de limiter l’impact des bandes criminelles et des gangs, la Police de l’ONU effectue avec les militaires et les policiers haïtiens des opérations « chirurgicales » conjointes pour arrêter des chefs de gangs ou des anciens détenus, évadés après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
« Suite au tremblement de terre, tout le monde a été déstabilisé y compris les organisations criminelles. Au moins 4.500 prisonniers ont pu s’évader et 500 ont été rattrapés. Dans les quartiers difficiles où les territoires gérés par des chefs de gangs comme Cité Soleil, nous effectuons deux à trois fois par semaine des opérations conjointes avec les militaires et policiers haïtiens. Ce sont des opérations chirurgicales basées sur du renseignement et des informations fournies par la Police nationale haïtienne (PNH) qu’il ne faut pas sous-estimer. En termes de renseignements la PNH est très avancée », a-t-il souligné.
L’une des missions principales de la Police de la MINUSTAH est d’assurer la sécurité dans les camps de déplacés.
800.000 personnes dans les camps
« Après le tremblement de terre, il y a eu la création des camps de déplacés. Nous avons eu le mandat d’assurer la sécurité dans ces véritables villes faites de tentes. Suite aux allégations de violences sexuelles à l’égard d’enfants, de jeunes filles et de femmes, nous avons développé des unités de polices communautaires dans six camps. Il faut bien comprendre qu’il y avait près de deux millions de personnes qui vivaient dans des camps, il y avait des camps de 50.000 à 70.000 personnes, c’est là qu’il existait une grande criminalité. Nous nous sommes installés dans ces camps problématiques », a souligné Marc Tardif.
« Actuellement, il y a toujours 800.000 personnes dans les camps. La police communautaire est assurée par la police haïtienne et des unités de police de l’ONU. En renfort, des unités de police constituée (FPU) de l’ONU encadrent la police communautaire. Travailler 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 peut être risqué pour les policiers communautaires c’est pour cela que nous les renforçons avec des unités de policiers de l’ONU », a-t-il ajouté.
« L’avantage de cette stratégie est de créer une présence en faisant patrouiller des unités d’une dizaine de personnes. Cela facilite le contact avec les populations. Aussi nous avons pris soin d’intégrer dans chaque unité des éléments féminins. Des femmes de la police nationale haïtienne ou des éléments des UNPOL sont intégrées au sein de la police communautaire. Une policière noue plus facilement des liens de confiance avec une femme victime de violence sexuelle. En coopération avec les organisations non gouvernementales, une unité du genre a été mise en place dans chaque camp. Donc, les policiers ou policières réfèrent la victime à l’unité du genre pour la prise en charge », a-t-il poursuivi.
Le 12 janvier 2010, le séisme a causé plus de 200.000 morts et plus de 300.000 blessés. 2,3 millions de personnes -soit près d’un quart de la population – ont été déplacées. Le gouvernement haïtien a perdu des milliers de fonctionnaires et une grande partie de ses infrastructures clés a été détruite. Au total, plus de 3 millions d’Haïtiens ont été affectés par la tragédie, dont 2,8 millions dans la capitale Port-au-Prince.

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