Le candidat à la présidence de la plateforme présidentielle INITE, Jude Célestin, a accepté de tirer sa révérence après une demande formelle - des candidats à la députation et au Sénat de ce parti politique - au président de la République d'adopter les recommandations du rapport de la Mission de l'OEA. La nouvelle a été communiquée au Nouvelliste par un membre du gouvernement. On attend sous peu un communiqué du parti. Haïti: Deux mois après le premier tour des élections présidentielles et législatives controversées dans le pays, les candidats à la députation et au Sénat de la plateforme présidentielle INITE veulent manifestement passer à autre chose. En ce sens, ils ont formulé le voeu de voir le chef de l'Etat adopter les recommandations de la Mission de l'OEA qui exclut leur candidat à la présidence, Jude Célestin, a confié à Magik 9, ce lundi, le coordonnateur général de INITE, le sénateur Joseph Lambert. Les responsables de l'organisation politique INITE vont sortir sous peu un communiqué pour confirmer la nouvelle.
Les candidats à la députation et au Sénat de la plateforme politique INITE veulent mettre un terme à cette crise électorale qui secoue le pays depuis le 28 novembre dernier. Au cours d'une réunion la semaine écoulée, ils ont plaidé pour le respect des recommandations du rapport de la Mission de l'OEA chargée de vérifier le travail réalisé au Centre de tabulation des votes. Le directoire de l'organisation politique présidentielle était chargé de transmettre ce voeu au chef de l'Etat, selon le sénateur Joseph Lambert.
Cependant, contrairement aux informations publiées sur le site internet d'une station de radio de la capitale, le parlementaire a démenti fermement que le directoire du parti ait de son propre chef évoqué le retrait éventuel du candidat à la présidence Jude Célestin. « Il y a eu une réunion du directoire de l'INITE la veille. Le lendemain il y a eu une réunion des candidats à la députation et au Sénat de l'organisation. Au cours de cette réunion... les candidats n'avaient pas véritablement souhaité le retrait de Jude Célestin de la course, mais ils avaient émis la volonté de rencontrer le président de la République - qui est aussi un membre du parti - pour voir dans quelle mesure les conclusions et recommandations du rapport de la Mission de l'OEA pourraient être adoptées... dans la perspective de voir se réaliser le second tour au plus vite et de voir élu démocratiquement un président pour remplacer le président Préval avant le 14 mai », a expliqué Joseph Lambert
« A aucun moment de la durée, personne du directoire n'a évoqué l'éventualité du retrait de Jude Célestin. Personne n'a l'autorité de demander à Jude Célestin de se retirer autre que Jude Célestin lui-même, qui peut choisir de bonne foi en fonction de l'analyse de la conjoncture et en fonction de sa perception de la crise », a ajouté le parlementaire qui répondait ce lundi aux questions du journaliste Roberson Alphonse sur Magik 9. « Nous autres du directoire, nous étions chargés de rencontrer le président de la République en ce sens pour l'informer de ce qui a été dit au cours de cette réunion », a renchéri le coordonnateur général de INITE.
Rappelons que, selon le rapport de la Mission des experts de l'OEA chargée de vérifier le travail fait par le Centre de tabulation des votes, Michel Martelly se retrouverait maintenant en deuxième position avec 22,2% après avoir invalidé 7 150 votes pour ce dernier. Jude Célestin passerait, lui, de la deuxième à la troisième place, avec 21,9%, en ayant perdu 17 220 votes. Mme Manigat resterait en tête, avec 31,6% des voix, après que 13 830 voix en sa faveur ont été supprimées pour irrégularités.
Joseph Lambert n'a pas de problème de visa américain
Interrogé sur la décision des Etats-Unis de révoquer le visa de certains responsables de INITE, le sénateur Lambert a indiqué qu'il n'a pas été victime de cette décision. Toutefois, le parlementaire a rappelé qu'un visa peut être révoqué à tout moment. « Au moment où on vous accorde le visa, on vous fait savoir qu'il est un privilège et non un droit », a-t-il rappelé, tout en soulignant que l'administration américaine peut encore décider de révoquer d'autres visas.
Le parlementaire a rejeté d'un revers de main ceux qui le présentent comme quelqu'un qui joue un double jeu. « J'ai toujours défendu mon parti avec véhémence et je veux continuer à le faire avec fermeté et avec la même conviction », a-t-il dit, rejetant ainsi les critiques faisant croire qu'il joue un double jeu. « Il demeure vrai que, avec l'international et avec mon parti, je suis toujours quelqu'un de bon commerce. Je comprends la réalité politique, je fais toujours valoir mes points de vue et je fais aussi valoir ceux de pas mal de nos collègues députés et sénateurs », a-t-il expliqué.
Sans vouloir préciser le nombre de personnes de son organisation politique à être victimes de cette décision des Etats-Unis, le parlementaire a dit avoir entendu à la radio que 9 membres de INITE seraient concernés. En outre, il a mis l'accent sur le caractère privé d'une telle décision du Département d'Etat. « L'obtention ou le retrait de visa a un caractère très personnel et ne doit pas être traité en public. Je n'ai pas le droit de demander à ces collègues de l'INITE la raison de la révocation de leur visa », a indiqué le sénateur du Sud-Est.Réagissant aux déclarations du candidat à la présidence Michel Martelly, faisant croire que cette décision de l'administration d'Obama intervient en dernier recours comme une sanction pour forcer les responsables de INITE à entendre raison, M. Lambert a répondu ceci : « Peut-être une sanction, peut-être une forme de pression, peut-être un élément de dissuasion dans une conjoncture politique assez particulière qui demande un effort de la part de tous les acteurs politiques, afin de trouver une solution à la crise. »
Robenson Geffrard
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88238&PubDate=2011-01-25
Commentaires:
Il faudra avoir été gratifié de pénétrer les secrets des dieux pour s’informer des dessous des négociations et les tractations qui auront conduit à ce type de solution de sortie de crise.
Aura-t-on promis une amnistie au candidat officiel dont le nom a été cité dans des démêlées avec le fisc américain autour d’une histoire d’immobilier ?
Toujours est-il que l’on est en droit de penser que les amis d’Haïti ont imaginé une sortie de crise qui est en effet un partage du gâteau : Le pouvoir exécutif à Manigat/Martelly et le pouvoir législatif à INITE. Donc la présidence à un de nos deux candidats et la gouvernance au mouvement de René Préval.
Et voilà Haïti Chérie dirigée par un gouvernement bicéphale, avec deux siamois qui vont définitivement tirer dans des directions opposées. Et pour reconstruire, c’est sans aucun doute la situation la plus idéale. N’est ce pas ?
On sort d’une crise en créant par anticipation une autre. Bravo !
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 25 janvier 2011
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