Un énorme travail a été effectué en Haïti depuis le 12 janvier 2010. Mais beaucoup reste à faire. PHOTO: KENA BETANCUR, REUTERS |
Publié le 08 janvier 2011
Plusieurs d'entre nous ont pensé pendant les Fêtes à nos soeurs et frères d'Haïti vivant dans des conditions précaires depuis un an dans les camps, dans les tentes et abris temporaires.
L'état d'urgence demeure à la suite du séisme, une des plus grandes catastrophes de l'histoire, suivi d'un ouragan dévastateur et, maintenant, d'une épidémie de choléra. En dépit de toutes ces difficultés et celles de la logistique du scrutin présidentiel, comment expliquer que les Haïtiens soient allés voter en si grand nombre le 28 novembre? C'est l'espoir d'un vrai changement et d'une amélioration marquée de leurs conditions sociales et économiques qui les a animés.
Cet espoir sera-t-il encore déçu? Allons-nous nous désintéresser de leur sort pour passer à autre chose? Certes, notre solidarité a pu être éprouvée face à une certaine désorganisation de l'aide internationale, aux retards dans la refondation des institutions et le lancement des travaux de reconstruction. Avant tout, la population haïtienne a besoin que son espoir soit soutenu et accompagné. Nos compatriotes d'origine haïtienne feront tout pour que l'oubli et le désintéressement ne s'installent pas.
Mais il en va aussi de notre propre intérêt. D'abord, la communauté internationale doit s'assurer que le processus politique qui suivra soit démocratique, transparent, juste et équitable en vue d'assurer la légitimité du prochain gouvernement. Il s'agit des ingrédients essentiels pour être en mesure d'amorcer des réformes et poursuivre des efforts de réhabilitation et reconstruction des infrastructures physiques, sociales et institutionnelles du pays.
Le Canada et la communauté internationale investissent de grandes sommes en Haïti (deuxième récipiendaire de l'aide publique canadienne après l'Afghanistan) et on ne peut rester indifférents à notre futur partenaire.
Le prochain gouvernement haïtien ne pourra tout faire seul. Ses effectifs ont été décimés par le séisme et plusieurs sont partis pour aller se trouver un emploi ailleurs. Il devra mettre en place un partenariat solide et effectif avec les organisations de la société civile haïtienne, celles de la diaspora, ainsi qu'avec les organisations internationales pour consolider le plan national de reconstruction dans une perspective de développement durable, équitable, participatif et inclusif. Il devra exercer un vrai leadership pour guider et coordonner les priorités d'action des prochaines années. La communauté internationale devra accompagner ces efforts.
Un énorme travail a été effectué depuis le 12 janvier 2010 par nos partenaires haïtiens, avec notre appui. Mais beaucoup reste à faire. Dès les premières heures après le séisme, des centaines de bénévoles, en grande majorité de la communauté canado-haïtienne, des médecins, infirmières, ingénieurs, architectes, se sont mobilisés pour aller prêter main-forte à leurs compatriotes haïtiens.
Nous sommes témoins depuis plusieurs années des efforts de la population haïtienne pour améliorer son sort en dépit de toutes les difficultés. Cet espoir qui l'anime pour des jours meilleurs, nous le partageons. Il n'y a pas vraiment de raisons qu'Haïti ne s'engage sur la voie d'un vrai développement, que l'économie tant rurale qu'urbaine ne décolle, que la population n'ait accès à des services d'éducation et de santé de qualité.
Pour ce faire, le pays a besoin de la volonté démocratique et du leadership d'un gouvernement légitime, avec l'appui et l'accompagnement de sa population et de la communauté internationale. Tous ensemble, c'est possible de réussir.
http://www.cyberpresse.ca/opinions/201101/07/01-4358153-haiti-un-espoir-encore-decu.php
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