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lundi 22 novembre 2010

Hélène nous transmets ce courrier qu’elle a reçu d’Haïti

Chère Hélène, Ce qui se passe à Haïti dépasse l’imagination quant à l’horreur de la situation. Et la colère, l’indignation que tu exprimes, est tout à fait justifiée et légitime. En outre, comme toi, je m’interroge sur les millions d’euros de dons qui ont été collectés pour Haïti, suite au tremblement de terre. Sauf pour quelques ONG sérieuses (exemple : médecins du monde, l’UNICEF) et chevronnées qui ont bien fait et continuent de bien faire leur travail (malgré des conditions effarantes) on ne peut qu’être perplexe sur le suivi des annonces faites par les différents chefs d’États et de gouvernements pour aider Haïti. Des grands trémolos dans la voix et puis... dans les faits, mystère ! Quid des subsides ? où ? pour qui ?
Il est probable que :
1 - Les annonces de dons au niveau des gouvernements n’aient pas été suivies ou peu ou mal gérées par les administrations chargées de l’’exécution du dossier.
2 - La corruption - massive - ait entrainé l’évasion et les détournements des aides financières, matérielles et humaines arrivées à destination. Cette corruption est hélas quasi inévitable dans ce pays comptant parmi les plus pauvres de la planète, où, même avant le tremblement de terre, les structures institutionnelles sont en totale déliquescence.
3 - Le choléra, dans la situation catastrophique dans laquelle est placée la population, ait en effet trouvé un terrain de choix et qu’il soit installé pour longtemps...

À cet égard, que des élections puissent être tenues dans ces conditions, c’est un non sens, c’est surréaliste ! Quelle signification pourra-t-on donner aux résultats alors que la plupart des électeurs n’aura pas eu les conditions minimales suffisantes au plan matériel (ne parlons même pas de la "campagne électorale") pour aller voter ? Ce constat décrit, que pouvons nous faire ? Certes, on peut aiguillonner nos gouvernants avec moult courriers, fax, courriels, etc. Mais pas d’illusion à se faire : les gouvernements, USA et Europe en tête, ont d’autres choses à fouetter et se moquent d’Haïti :
1 - En ce moment tout ce beau monde se réunit pour la session de l’OTAN.
2 - le "G20" est soucieux de faire des courbettes pour plaire aux Marchés (sous entendu du Capital)
3 - L’Europe elle même est, à très court terme, focalisée sur l’Irlande ; laquelle est sommée de se plier au remède de cheval préconisés par L’UE et le FMI, et appliqué à grand renfort de purge d’austérité budgétaire déjà en Islande, en Grèce, en Hongrie, dans les trois états baltes, en Espagne et ON SE DIT : À QUI LE TOUR et tout le monde de se tourner vers le Portugal...
Quant aux autres pays de l’UE, regarde bien les préconisations de la Commission européenne, et vois comme elles vont être très fidèlement appliquées, malgré les rodomontades des gouvernants fiers de leur "indépendance nationale". Les "spécialistes éclairés", TOUS formés dans le même moule néolibéral, insistent sur la nécessité de convergence des politiques économiques, des convergences en matière de fiscalité et régime social. Dans l’absolu, certes l’harmonisation est souhaitable pour éviter les dumpings fiscaux et sociaux entre partenaires au sein de l’ensemble européen. Mais la diversité des situations et des cultures au sein de l’Europe nécessiterait, au contraire, des mesures contre-cycliques, de relance de la conso. des ménages, (pour qu’il y ait de l’activité du fait de la demande ainsi favorisée des ménages). Il faudrait des politiques très fines, différenciées et très ajustées par pays. Au lieu de cela, ce qui est promu : Cure d’austérité budgétaire radicale pour résorber les dettes publiques et ramener au plus vite les déficits budgétaires à 3% du PIB. Mais cette austérité ne touchera pas tout le monde avec la même violence, les plus pauvres vont payer d’abord...
La preuve : on ne prête qu’aux riches, c’est bien connu. Or, en ce moment, au niveau des États (comme "préteur en dernier ressort" et/ou "assureur en dernier ressort") ce sont les banques centrales qui prêtent à coup de milliards de $ et d’€ aux banques (il faut sauver le Général Capital et ses armées d’actionnaires). Quant aux pauvres... Ils peuvent crever... Dont la pauvre Haïti... CQFD !
Bise H. B.
rougemidi.org
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article15217
Commentaires:
Une vision trop bon enfant de al réalité d'Haïti charriant des clichés archaïques. Cette personne devrait s'informer avant de faire aprt de SES probabilités!

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