Daphnée Dion-Viens, Le Soleil
La tâche qui attend Michaëlle Jean comme représentante de l'UNESCO en Haïti s'annonce colossale. Photothèque Le Soleil |
L'ancienne gouverneure générale du Canada, qui a terminé son mandat à la fin septembre, sait bien que la tâche qui l'attend est colossale. Son mandat comme représentante de l'UNESCO en Haïti est de soutenir les efforts de reconstruction du système d'éducation et des infrastructures patrimoniales.
En Haïti, 5000 écoles et deux universités ont été détruites lors du séisme de janvier. Mais le réseau de l'éducation était déjà en ruine bien avant que la terre ne tremble, souligne Mme Jean. «C'était la loterie-école. Le réseau était composé à 80 % d'écoles privées, et il n'y avait aucun critère de compétence. Il ne faut pas seulement rebâtir, il faut plutôt refonder le système d'éducation haïtien», a-t-elle affirmé mercredi en entrevue au Soleil.
Faire un bilan
La première étape est d'abord de «mettre de l'ordre dans la maison». «C'est essentiel. Il faut faire le bilan de tous ces gens impliqués dans le secteur de l'éducation afin de travailler de façon cohérente.» Il s'agit de la seule façon d'en arriver à un plan d'action concerté, qui doit aussi impliquer les Haïtiens. «Il faut absolument les inclure et travailler avec eux, dans le respect.»
Comme plusieurs avant elle, Michaëlle Jean a aussi critiqué la lenteur de la reconstruction qui tarde à se concrétiser sur le terrain. «C'est presque une injustice, les gens se sentent presque abandonnés», affirme-t-elle. L'élection présidentielle prévue en novembre a ralenti le processus.
Mme Jean, qui s'était rendue dans son pays natal en mars, y retournera après le scrutin pour rencontrer le nouveau gouvernement.
Un poste à l'Université Laval
Michaëlle Jean devient la présidente du conseil d'administration de l'Institut québécois des hautes études internationales, a annoncé mercredi l'Université Laval. L'ancienne gouverneure générale du Canada, qui est désormais l'envoyée spéciale de l'UNESCO en Haïti, voit cette collaboration d'un bon oeil.
«Le mandat que l'UNESCO me confie m'amène à développer des partenariats pour la reconstruction en Haïti. C'est formidable de s'associer à un bassin d'une soixantaine de chercheurs», a-t-elle indiqué mercredi.
De son côté, l'Université Laval s'est réjouie de pouvoir compter sur l'expérience et l'expertise de Mme Jean, qui participera ainsi aux grandes orientations de l'Institut.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201010/13/01-4332216-reconstruction-dhaiti-les-efforts-trop-eparpilles-selon-michaelle-jean.php
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