Publié le 14 octobre 2010
Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse
Au lendemain du séisme du 12 janvier, Jacqueline Lessard, fondatrice de l'orphelinat Espoir d'enfants, était découragée par l'ampleur des dégâts. «Après le tremblement de terre, on ne savait pas où on allait se retrouver, a-t-elle raconté hier en conférence de presse. On n'avait plus rien.» Cinq enfants qui avaient été retirés des décombres souffraient de blessures aux bras, aux jambes et à la tête. Sans compter l'état du bâtiment hébergeant la soixantaine de pensionnaires : il était devenu dangereux d'y habiter depuis le séisme. L'orphelinat a donc dû déménager dans des tentes de fortune.
Au même moment, à l'autre bout du continent, quelqu'un avait une idée qui allait s'avérer salutaire pour les enfants. La Montréalaise Mylène Béliveau, dont le père est haïtien, a été particulièrement bouleversée par la tragédie. «Le 12 janvier, j'ai pleuré une bonne partie de la nuit. Et le 13 janvier au matin, je suis rentrée au bureau et j'ai dit à mon patron: on reconstruit un orphelinat en Haïti. Il a dit oui.»
C'est ainsi qu'avec l'aide de Pierre Paquet, fondateur de la boîte Imavision où Mylène Béliveau travaille, et un autre complice, Luc Châtelain, le projet a rapidement démarré. Il ne restait plus qu'à trouver un orphelinat à reconstruire. C'est finalement un ami qui a appris à Mme Béliveau l'existence de Jacqueline Lessard.
Dans les manguiers
Puisque le bâtiment d'origine n'est plus sûr, l'orphelinat sera construit à quelques kilomètres de là, sur un terrain ceinturé par une plantation de manguiers. Le projet comprendra quatre bâtiments, qui abriteront le dortoir où logeront la centaine d'enfants, l'école où étudieront les 400 élèves, un bloc regroupant les aires communes et un préau. Au centre se trouvera une cour intérieure et, à l'avant, un petit potager.
La construction du projet, d'une valeur de 1,4 million, devrait commencer en novembre. Jusqu'à maintenant, environ 60% des fonds auraient été amassés, en argent et en services. Les architectes Provencher Roy et associés, les ingénieurs CIMA" et le Groupe SM, entre autres, ont offert leur expertise gratuitement. L'organisation humanitaire Architectes de l'urgence agit à titre de gestionnaire de projet.
Les concepteurs comptent bien respecter la façon locale de faire. «On ne va pas changer leurs méthodes; on va plutôt travailler avec eux pour les améliorer et s'assurer que les matériaux sont de qualité», affirme Bernard McNamara, des Architectes de l'urgence.
En cours de route, plusieurs partenaires se sont greffés au projet, dont Oxfam-Québec, l'entrepreneur Pomerleau, les dépanneurs Couche-Tard, les pharmacies Jean Coutu et la Centrale des syndicats du Québec.
Seize ans de dévouement
Jacqueline Lessard se dévoue pour Haïti depuis 16 ans. Elle continue sa mission humanitaire même aujourd'hui, malgré ses 84 ans et les conditions difficiles dans lesquelles elle travaille. Mais la femme frêle et douce qui vit dans une tente sans eau ni électricité n'a pas l'intention de s'apitoyer sur son sort. «N'ayez pas pitié de moi, dit-elle. Ayez pitié des enfants qui m'entourent.»
Originaire d'Alma, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mme Lessard a une grande famille au Québec: 7 enfants, 18 petits-enfants et 31 arrière-petits-enfants. Elle trépigne quand même d'impatience à l'idée de retrouver ses timouns qui l'attendent en Haïti.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201010/14/01-4332296-lueur-despoir-pour-des-orphelins-de-port-au-prince.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 14 octobre 2010
Lueur d'espoir pour des orphelins de Port-au-Prince
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