La reconstruction post-séisme demande beaucoup d’efforts et ne pourra pas se faire en quelques mois, préviennent à la réunion de la CIRH à New York la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton et son homologue français, Bernard Kouchner, lui-même attendu samedi à Port-au-Prince ; le Premier ministre Jean-Max Bellerive estime que, face à l’exaspération grandisante de la population, il s’avère nécessaire de procurer des abris transitionnels à la moitié des 1,5 million de sinistrés
lundi 20 septembre 2010, Les chefs de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, et française Bernard Kouchner ont mis en garde lundi contre l’impatience grandissante chez les haïtiens, plus de huit mois après le séisme destructeur du 12 janvier, en affirmant que le processus de reconstruction mettra du temps à se concrétiser.
Ceux qui attendent des progrès immédiats sont irréalistes, et rendent un mauvais service à tous ceux qui travaillent si dur", a déclaré à New York Mme Clinton, lors d’une réunion de la Commission mixte intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), sous la co-présidence de son mari, l’ancien Président américain Bill Clinton, et du Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive.
"Certains trouvent que cela va lentement, cette reconstruction d’Haïti, très lentement", a fait savoir de son côté Bernard Kouchner, attendu samedi à Port-au-Prince pour une visite d’évaluation de 24 heures. "C’est qu’ils n’ont pas la notion de l’immensité du désastre (...). Il y a eu beaucoup d’argent, beaucoup de choses ont été faites, mais cela ne peut pas être immédiatement visible", a-t-il poursuivi.
En marge de leur participation à l’assemblée générale de l’ONU, les deux dirigeants ont eu une séance de travail avec Jean-Max Bellerive qui s’est montré préoccupé par, dit-il, "le rythme et l’importance de ce que nous faisons aujourd’hui".
Plus loin, le chef du gouvernement ajoute "l’impatience monte, il y a des résultats à montrer tout de suite en Haïti".
Devant l’urgence de la situation, il a proposé à ses interlocuteurs l’adoption d’une solution sous trois mois en faveur d’au moins la moitié des 1,5 million de sinistrés du séisme vivant sous des bâches ou des tentes depuis huit mois.
M. Bellerive s’est toutefois félicité de "l’intensité de l’aide internationale" qui, selon lui, a empêché la propagation d’épidémies et une explosion de violence en Haïti où, par ailleurs 250 classes ont pu être reconstruites à temps pour la rentrée scolaire sur les sites de bâtiments détruits.
Au cours de cette réunion de la CIRH, deux protocoles d’accord ont été paraphés, l’un portant sur l’implantation d’une zone industrielle qui pourrait générer jusqu’à 10.000 emplois, et l’autre sur le cofinancement, par Washington et Paris, des travaux de reconstruction de l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH).
Les pays donateurs se sont engagés à verser environ 5,5 milliards de dollars d’aide à Haïti en 2010-2011 et près du double sur une période de dix ans. Un montant qui ne suffira pas à reconstruire le pays, a répété Jean-Max Bellerive qui a lancé nouvel appel aux investissements privés.
Pour sa part, le ministre brésilien des affaires étrangères, Celso Amorim, s’est félicité de la tenue de la rencontre qui peut aider, selon lui, "à maintenir le sujet Haïti dans l’actualité.
Commentant les nombreuses promesses non encore tenues des donateurs, il a déclaré que "le Brésil se sent relativement à l’aise" avant de conclure "nous avons été l’un des rares pays à verser 100% de ce que nous avions promis", soit 55 millions de dollars déjà disponibles au fonds de l’ONU.
Selon les Etats-Unis, l’un des principaux partenaires d’Haïti, les projets de reconstruction déjà approuvés par la CIRH représentent un engagement d’1,6 milliard de dollars.
Outre les 1,5 millions de personnes jetés dans la rue, le tremblement de terre a fait 300.000 morts, 300.000 blessés et détruit durablement une bonne partie de l’économie. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7067
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