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jeudi 5 août 2010

Branle-bas électoral

Haïti: Confinées jusqu'ici dans l'intimité des réunions politiques, les contradictions et luttes intestines au sein des structures politiques pour s'accaparer du pouvoir gagnent les ondes. A peine revenue du demi-choc du divorce de Mme Mirlande H. Manigat d'avec la PLAPH, l'opinion assiste depuis quelques jours à un « spectacle » dont la trame est faite de coups bas, de revirements, d'alignements et de rébellions des mammouths de l'INITE, la plateforme présidentielle. Bien avant la décision - en passe d'être confirmée - du président René Préval de choisir Jacques Edouard Alexis comme le candidat de l'Inite à la présidentielle, l'annonce, le dimanche 1er août 2008, du sénateur Jean Hector Anacasis de se porter candidat à la présidence avait surpris et défrayé la chronique. Atypique, le sénateur Anacasis, fidèle lieutenant et confident politique de René Préval avait brisé la discipline de parti.« C'est Alexis qui doit appuyer ma candidature », avait-il dit.
Quelque quarante-huit heures après le début de son buzz médiatique, le premier sénateur de l'Ouest est toujours le chouchou des radios, qui ont, entre-temps, trouvé dans les propos du sénateur Joseph Lambert, coordonnateur de l'Inite notamement sur Vision 2000, (Invité du jour de Valéry Numa) le mardi 3 août et sur d'autres radios de nouveaux « zins ».
C'est fait, la messe est dite. Alexis peut dire adieu à ses ambitions de porter l'écharpe présidentiel, croyait-on après avoir entendu Lambert.
Sans équivoque, Lambert avait évoqué l'inexpugnable problème de décharge de l'ex-locataire de la Primature, renvoyé en avril 2008 lors des émeutes de la faim. Le madré Joseph Lambert, ayant roulé sa bosse dans des partis politiques aux positions parfois diamétralement opposées (MIDH, Lavalas) avait en outre laissé entendre que le poulain de l'INITE aux compétitions du 28 novembre 2010 est originaire du Sud-Est. Lui ou Jude Célestin, directeur du CNE, le fils que René Préval n'a jamais eu, d'après certains. Erreur de novice en politique ou celui qui ne parle sans tout savoir au vue de la décision qui allait être prise !Le Nouvelliste en Haiti - Nouvelles d'Haiti: actualités politique, nationale, économique, société, culture, sport.
Le 3 août, le CEP de Gaillot Dorsainvil avait en effet créé la surprise en acceptant la candidature « d'éventuels candidats à la présidence qui ne détiendraient pas le certificat de décharge de leur gestion prévu à l'article 233 de la Constitution, en raison de l'absence de la Commission bicamérale de décharge ».
Sans évoquer la théorie des formalités impossibles, ni un quelconque argument juridique, les conseillers électoraux se sont une nouvelle fois attirés la foudre de ceux qui refusent d'aller aux élections. "Forfaitures", "insultes à la classe politique", selon certains dont Evans Paul de l'Alternative, une plateforme politique ayant maintenu contre vent et marées sa position sur le CEP : « Il n'est pas crédible. Il ne peut pas organiser de bonnes élections ».
En réaction à la décision du CEP, le Collectif pour le Renouveau haïtien et ses alliés, le mercredi 4 août ont déclaré le CEP de Dorsainvil « inapte à cette tâche sensible et sérieuse qu'est l'organisation des élections. « En conséquence, nous demandons aux autorités compétentes la réévaluation du CEP, condition nécessaire à la poursuite harmonieuse du processus électoral », ont-ils ajouté.
Aux yeux des signataires de cette note dont le sénateur Youri Latortue et l'ex-député Steven Benoit, cette "décision taillée sur mesure est une violation des articles 135 et 233 de la Constitution de 1987 et de l'article 39 de la loi électorale".
« A travers cette décision, le CEP a amendé la Constitution », a confié au journal Youri Latortue pour qui la signature du protocole d'accord pour financer les élections qui s'est tenue le 4 août était programmée d'avance. « Nous rencontrons demain des représentants de la communauté internationale qui a des inquiétudes sur l'avancement du processus », a ajouté le sénateur.
Le COREH, est-il toujours prêt à dialoguer avec le président René Préval ?
Entre-temps, alors que certains tirent à boulets rouges sur le CEP, cinq candidats à la présidence dont Charles Henri Baker se sont inscrits. Et le chanteur Wyclef Jean doit s'inscrire jeudi.
« Le colonel Himmler Rébu ne dit mot. Il attend la publication de la liste des candidats agréés par le CEP avant de s'exprimer », a répondu un porte parole du GREH. Et la machine électorale vient à peine de s'ébranler....
Roberson Alphonse
robersonalphonse@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=82068&PubDate=2010-08-04

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