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lundi 1 mars 2010

Quand Préval "irrite" l’armée brésilienne

Des hauts gradés blâment le flou qu’entretient le chef de l’Etat haïtien sur la construction d’une centrale hydro-électrique alors que Brasilia a mobilisé en vain des ressources humaines et financières en vue de la réalisation du projet

L’attitude indécise du gouvernement haïtien concernant la construction d’une centrale hydro-électrique que le Brésil s’est engagé à financer "préoccupe et irrite" l’armée brésilienne, a révélé dimanche le quotidien O estado de Sao Paulo dans un article relayant les critiques de hauts gradés contre l’administration Préval, trois jours après la visite du Président Luiz Inàcio Lula da Silva à Port-au-Prince.
Le journal brésilien attribue le gel du projet aux doutes supposés du chef de l’Etat haïtien qui serait partagé entre l’opportunité de construire des centrales hydro-électriques ou de faire l’acquisition de génératrices thermo-électriques.
"Le silence de Préval est en train de coûter cher au Brésil qui garde des équipes mobilisées en fonction de la réalisation de ce projet", a confié, amer, à O Estado de Sao Paulo, le général José Rosalvo Leitao, responsable de l’institut d’ingénierie des Forces armées brésiliennes. Il a qualifié de "décevante" l’attitude de l’Exécutif haïtien.
Lors du passage de Lula en Haïti, le Président René Préval avait appelé son homologue brésilien à la patience expliquant qu’il fallait rassurer les paysans hostiles au projet dont le site sera établi autour de Mirebalais (centre, environ 60 km au nord de Port-au-Prince).
D’un coût variant, selon les sources brésiliennes, entre 150 et 208 millions de dollars américains, grâce à un crédit obtenu de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES), la construction de la nouvelle centrale hydro-électrique doit être confiée à des entreprises brésiliennes après des études de faisabilité réalisées par des ingénieurs militaires brésiliens.
Devenu un véritable porte-parole de la cause haïtienne dans le monde, Lula a beaucoup insisté sur l’importance pour la relance de l’économie nationale d’un projet appelé à générer 30 mégawatts capables de répondre aux besoins de 600.000 habitants et à faciliter l’irrigation d’une superficie de plus de 300 hectares.
Le Brésil, qui détient depuis 2004 le commandement de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), a accordé un appui budgétaire de 100 millions de dollars à Haïti, victime le mois dernier de l’un des séismes les plus dévastateurs.
Le dernier bilan officiel s’établit à 222.000 morts, 300.000 blessés et plus d’un million de sans-abri. spp/Radio Kiskeya

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