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mercredi 31 mars 2010

«La Communauté internationale veut changer sa façon de travailler en Haïti »

«La Communauté internationale veut changer sa façon de travailler en Haïti », déclare Edmond Mulet à quelques heures de l'ouverture de la conférence des Nations Unies.
C'est ce 31 mars que se tient la conférence des donateurs pour Haïti au siège des Nations Unies à New York. Lors de cette importante réunion intitulée « Vers un nouveau futur pour Haïti », c'est le financement à long terme du développement d'Haïti qui sera au centre des interventions. À quelques heures de l'ouverture officielle de cette conférence, M. Edmond Mulet, Représentant de Ban Ki–moon se montre confiant quant aux résultats attendus. Notre envoyée spéciale à New York, Nancy Roc, l'a rencontré dans son bureau des Nations Unies. Voici son reportage exclusif.
Haïti n'en est pas à sa première conférence internationale pour financer son développement. Les nombreuses conférences précédentes ont souvent constitué des « montagnes qui ont accouché d'une souris ». En quoi la conférence du 31 mars, intitulée « Vers un nouveau futur pour Haïti » se distinguera-t-elle des autres ? « Maintenant, ce sera vraiment différent », déclare Edmond Mulet. Pour le Représentant de Ban Ki-moon en Haïti, « il y a désormais un plan à moyen et long terme pour le pays, le monde a été secoué par ce qui est arrivé le 12 janvier et la communauté internationale souhaite changer sa façon de travailler en Haïti », déclare-t-il. M. Mulet se dit confiant qu'à la fin de la conférence du 31 mars, Haïti obtiendra les 3.8 milliard de dollars nécessaires au financement du début de son développement.
Pour le Représentant du Secrétaire général de l'ONU en Haïti, il ne faut pas confondre le PDNA (Post Disaster National Assessment) qui a été largement écrit par des institutions étrangères comme la Banque Mondiale, le PNUD etc. et le Plan pour le Relèvement et le développement National (PARDN), rédigé par les autorités haïtiennes et qualifié de plan «visionnaire » par Ban Ki-moon lors d'un entretien au Washington Post, 48h avant l'ouverture de la conférence du 31 mars. C'est bien ce dernier et non le PDNA qui sera présenté aux Nations Unies, selon M. Mulet. Soixante douze heures avant l'ouverture de cette conférence, M. Ban Ki-moon a déclaré au Washington Post, que le plan des autorités haïtiennes était « visionnaire » et que, à travers ce dernier, le gouvernement haïtien s'engageait « avec la Communauté internationale à conclure un nouveau contrat social avec le peuple haïtien ». Comment le Secrétaire général des Nations Unies peut-il parler de « nouveau contrat social avec le peuple », alors même que de nombreux secteurs sociaux, de la société civile à la classe politique, ont été exclus du Plan pour le Relèvement et le développement National (PARDN) ? À cette question, M. Mulet réplique : « à ce que je sache, le premier ministre a convié la société civile il y a quelques jours à l'hôtel Karibe pour partager la vision du PDNA et du PARDN, et la présence et la participation de la société civile n'était pas impressionnante et il n'y avait pas beaucoup de monde. Les invitations ont été faites mais il n'y a pas eu de réponse; alors, qu'on ne vienne pas réclamer qu'on ne partage pas ses idées avec certains groupes lorsque l'on ne s'est pas présenté ! Il en est de même pour le Parlement, avec qui le premier ministre a passé toute la journée de jeudi et de vendredi pour discuter avec les parlementaires. À ce que je sache, il y a eu des efforts assez importants de la part du gouvernement », a souligné M. Mulet. « L'autre problème, était le manque de temps ». a-t-il rappelé. « En effet, certains disaient qu'on pouvait attendre 3 ou 4 mois alors qu'il fallait préparer un plan immédiatement car nous sommes déjà à deux mois et demi du tremblement de terre », a-t-il précisé. Selon Edmond Mulet, le Plan pour le Relèvement et le développement National (PARDN) est un plan « vivant » qui reste ouvert à des améliorations, des ajouts et des revendications des différents secteurs sociaux, au fur et à mesure que les besoins seront établis et chiffrés pour la reconstruction d'Haïti. « Il faut comprendre qu'on ne pouvait pas s'attarder et que l'urgence, ici, était importante aussi », a-t-il conclu.
Selon de très bonnes sources, nous avons appris ces dernières soixante douze heures que le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon devrait annoncer ce 31 mars, la désignation officielle d'Edmond Mulet comme Chef de la MINUSTAH pour l'année à venir. Ceci devrait être fait officiellement devant l'Assemblée des Nations Unies. Edmond Mulet sera donc chargé, une nouvelle fois, d'accompagner le gouvernement haïtien dans les débuts de la reconstruction d'Haïti aussi bien que dans l'organisation des prochaines élections générales qui, selon les vœux de Ban Ki-moon, devraient se tenir à la fin de l'année au plus tard.
Nancy Roc, New York le 30 mars 2010.
Ce reportage a été rendu possible grâce au patronage de DIGICEL, du Groupe Rébo-Internégoce, du CONATEL et de NO PIN Long distance. 

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17372

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