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mercredi 28 octobre 2009

Interpellation : Washington et le reste de la communauté internationale soutiennent la Première ministre

Ballet diplomatique à Port-au-Prince ; la Secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, fait part de ses préoccupations au Président René Préval qui aurait affirmé être pour rien dans ce qui s'annonce comme un nouvel écueil politique pour Haïti ; Michèle Pierre-Louis envisagerait d'ignorer la séance d'interpellation de jeudi, selon le Miami Herald

La communauté internationale, les Etats-Unis en tête, est très préoccupée par l'éventualité d'une nouvelle crise politique en Haïti que pourrait provoquer un départ du pouvoir précipité de la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis qui doit faire face jeudi au Sénat à une interpellation à hauts risques.

Citant des sources gouvernementales contactées dans la capitale fédérale américaine, le Miami Herald rapporte dans son édition de lundi que la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton a téléphoné au Président René Préval, le week-end écoulé, pour lui exprimer ses préoccupations. Elle en a profité pour rappeler que le chef du gouvernement continuait de jouir du soutien des Etats-Unis.

Le quotidien de la Floride révèle que lors de cette conversation téléphonique, M. Préval a rétorqué au chef de la diplomatie américaine qu'il n'était pas impliqué dans la demande d'interpellation et n'avait surtout pas le contrôle des Sénateurs hostiles à Michèle Pierre-Louis, pourtant issus dans leur majorité de la plateforme présidentielle Lespwa. Le journal relaie des critiques selon lesquelles les dernières sénatoriales partielles du 21 juin -marquées par de graves accusations de fraude et une très faible participation de l'électorat- ont considérablement renforcé la position du Président de la république à la Chambre haute.

D'autre part, le Miami Herald fait état de diverses rencontres séparées que des diplomates accrédités à Port-au-Prince ont eues pendant toute la journée de lundi au Palais National et à la Primature, respectivement avec le chef de l'Etat et la Première ministre, pour tenter de trouver un compromis capable d'empêcher le renvoi du gouvernement.

Trois des Sénateurs favorables à l'interpellation se sont également réunis avec René Préval qui, soutient l'un des participants, Michel Clérié (Fusion/Grand'Anse, sud-ouest), aurait affiché une parfaite neutralité.

"Ils ne peuvent pas faire cela, ce n'est pas encourageant pour les investissements étrangers. Tout cela est très frustrant", a indiqué au Miami Herald un diplomate ayant requis l'anonymat en raison de la sensibilité de ce dossier à caractère domestique.

Très discrète depuis son retour dimanche soir en Haïti à l'issue d'un voyage en Suède consacré aux Journées européennes du développement, Mme Pierre-Louis n'aurait pas l'intention de se présenter jeudi à la séance d'interpellation, craignant de "se faire humilier".

A ce propos, le quotidien américain affirme que toutes les options resteraient ouvertes pour le chef du gouvernement. Elle entend se battre jusqu'au bout, mais une éventuelle démission avant l'heure fatidique n'est pas à écarter non plus. D'intenses rumeurs allant dans ce sens ont d'ailleurs circulé lundi tant en Haïti qu'à l'étranger.

Michèle Pierre-Louis a, par ailleurs, fait lundi soir une adresse à la nation dans laquelle elle a tenté de défendre le bilan de son gouvernement et est revenu sur son engagement citoyen et son patriotisme qui l'avaient porté à accepter ses responsabilités actuelles.

Dimanche soir, un petit groupe de supporters avait accueilli le chef de la Primature à son arrivée à l'aéroport international Toussaint Louverture. "Nous sommes fatigués des changements de gouvernement", s'étaient-ils exclamés.

Seul membre de l'équipe Préval/Pierre-Louis à s'exprimer publiquement, le ministre du tourisme, Patrick Delatour, croit que les parlementaires doivent mesurer à tête reposée les conséquences qu'aura leur décision de renverser le gouvernement.

"Ils doivent comprendre que les solutions que peut apporter n'importe quel gouvernement aux problèmes font partie d'un processus, un processus lent", a-t-il confié au Miami Herald. "La chute de ce gouvernement ne signifie pas que le prochain gouvernement sera en mesure de résoudre les problèmes beaucoup plus vite. Définitivement, c'est le processus de résolution des problèmes qui va s'arrêter net et nous devrons retourner à la case départ", a estimé le ministre Patrick Delatour.

Se montrant largement partisan du maintien à son poste de Michèle Pierre-Louis, l'influent quotidien de la Floride met en avant le retour progressif d'Haïti sur la carte internationale des affaires avec la récente mission de l'Envoyé spécial de l'ONU, Bill Clinton, à la tête de plusieurs centaines d'investisseurs potentiels. L'accent est également porté sur les efforts du chef du gouvernement qui viseraient à soulager les souffrances de la population et à enclencher le processus de reconstruction du pays.

Dans cette optique, le renvoi dans le contexte actuel de la locataire de la Primature serait de nature à replonger le pays dans l'instabilité, de l'avis du Miami Herald et de ses différents interlocuteurs.

Les élus de Lespwa, qui forment la majorité présidentielle au Sénat, se montrent déterminer à infliger un vote de censure à la Première ministre sommée de fournir des explications sur l'inefficacité de la politique gouvernementale et la dilapidation présumée des 197 millions de dollars qui avaient été affectés au plan d'urgence mis en place après le passage dévastateur, en 2008, de quatre ouragans et tempêtes tropicales.

Amie proche du chef de l'Etat, Michèle Pierre-Louis était arrivée, il y a un an, à la tête du gouvernement, quelques mois après la chute de son prédécesseur, Jacques-Edouard Alexis, que le Sénat avait censuré suite aux meurtrières émeutes de la faim qui avaient fortement secoué Haïti, en avril 2008. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article6280



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