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mercredi 11 mars 2009

Le New York Times se prononce contre la déportation des 30.000 réfugiés haïtiens

Le New York Times se prononce contre la déportation des 30.000 réfugiés haïtiens
Dans un éditorial, l’influent quotidien américain juge sévèrement la politique migratoire d’Obama qui s’inscrit dans la continuité par rapport à Bush et invite la nouvelle administration démocrate à contribuer au développement d’Haïti pour stopper les vagues de boat people
mercredi 11 mars 2009, Radio Kiskeya
Le New York Times a fermement condamné la décision de l’administration Obama de poursuivre la politique migratoire de l’ancien Président républicain, George W. Bush, en continuant à déporter des immigrants haïtiens en dépit de l’incapacité de leur pays à les accueillir. Dans un éditorial publié mardi, le prestigieux quotidien américain souligne que le retour massif d’un peu plus de 30.000 sans-papiers sans emploi ni logement dans un pays dévasté par plusieurs cyclones, l’an dernier, ne ferait que « déstabiliser Haïti au moment où elle tente de se relever des conséquences du pire désastre naturel enregistré en un siècle ».
« Lorsqu’une crise politique ou un désastre naturel fait que tout processus de rapatriement de réfugiés s’assimile à quelque chose de négatif, il est beaucoup plus sage de les autoriser à séjourner dans le pays au lieu de les contraindre à rentrer chez eux où ils risquent de faire face à la rareté de ressources comme les aliments, l’eau potable et le logement », écrit le New York Times. Traditionnellement démocrate, le journal reconnaît enfin que les craintes des autorités américaines sont réelles concernant un éventuel afflux de boat people haïtiens qui, dans une tentative désespérée d’échapper à la misère, pourraient arriver massivement sur les côtes de la Floride à bord de frêles embarcations. Néanmoins, le NYT invite le Président Barack Obama à aborder cette question dans toute sa complexité.
« C’est une préoccupation légitime, mais la meilleure façon pour les Etats-Unis de trouver une solution à ce problème d’émigration clandestine est de réduire l’extrême pauvreté sévissant en Haïti à travers l’aide au développement, le commerce et les investissements de capitaux », conclut l’éditorial. Washington semble vouloir réexaminer cet épineux dossier. L’haïtiano-américain Patrick Gaspard, directeur des affaires politiques à la Maison Blanche, a été discrètement dépêché cette semaine en Floride en vue d’engager des discussions avec des leaders de la communauté haïtienne.
Le gouvernement haïtien et différents groupes tant en Haïti qu’aux Etats-Unis ont jusque là exercé en vain des pressions sur l’administration américaine afin de la porter à surseoir à la déportation des 30.000 sans-papiers. Ils réclament le statut de protection temporaire en faveur de ces compatriotes vivant pour la plupart depuis près de vingt ans sur le territoire américain après avoir fui Haïti durant la période du coup d’Etat (1991-1994).
Depuis décembre dernier, l’ancien Président Bush avait ordonné la reprise des rapatriements forcés des illégaux après un moratoire de quelques mois qui avait été décrété suite au passage dévastateur en Haïti de quatre ouragans et tempêtes tropicales. Toutefois, malgré des centaines d’arrestations et d’assignations à résidence opérées, les services d’immigration des Etats-Unis sont dans l’impossibilité d’exécuter l’ordre de déportation émis contre de nombreux réfugiés parce que les autorités haïtiennes refusent catégoriquement de leur délivrer des passeports ou feuilles de route. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5742

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